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ECONOMIE
 
14/09/2005

Alain Lecanu (CFE-CGC)
Le CDI est moins protecteur que le CDD

Avis réservé sur le CDI pour le secrétaire national en charge de l'emploi et de la formation professionnelle à la CFE-CGC.
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Analyse du comparatif


Comparatif des CDI
Analyse
CNE, mode d'emploi
Verbatim
Les chiffres de l'emploi

Après avoir débuté directement sa carrière par un CDI, et changé quatre fois d'entreprise pour, à chaque fois, signer un CDI, Alain Lecanu, secrétaire national en charge de l'emploi et de la formation professionnelle à la CFE-CGC, reste réservé sur le contrat à durée indéterminée comme à l'égard du tout nouveau CNE, contrat "nouvelles embauches". Pour lui, la solution pour relancer le marché de l'emploi passe avant tout par une relance de la consommation et une politique active de rémunération. Entretien.

Que pensez-vous du CDI français en l'état actuel ?
Alain Lecanu. De près, le CDI est moins protecteur que le CDD qui indique clairement la durée du travail, son échéance. Et jusqu'à cette échéance, le salarié en CDD est certain de la sécurité de son emploi, qu'il soit renouvelé ou pas à l'issu de la durée du contrat. Avec un CDI, à tout moment le salarié peut être licencié, si la rupture du contrat est justifiée. Malgré tout, le CDI conserve des avantages. Il permet au salarié de souscrire des emprunts bancaires notamment pour acheter une maison. D'ailleurs, le gouvernement est bien conscient des problèmes liés aux divers types de contrat de travail notamment le CNE en terme de garanties pour les emprunts et les locations de logement.


Une rupture de contrat, quel qu'il soit, devrait être motivée"

Si vous deviez réformer le CDI, sur quels points travailleriez-vous en priorité ?
Pas de points particuliers... Il s'agirait plutôt d'une réforme globale. Il faudrait un contrat de travail avec plus de souplesse - mais pas autant que le CNE - et qui garantisse également la sécurité de l'emploi. Mais ceci passe auparavant par une évolution du marché de l'emploi et des mentalités. Depuis que nous faisons face à un chômage à deux chiffres, la problématique des contrats réapparaît. Et pour créer de l'emploi, il faut lancer une politique active de rémunération, favoriser la consommation, créer de la croissance, estimée à 1,5 % actuellement. Bien que Dominique de Villepin ait pris des mesures d'urgence pour l'emploi, mises en œuvre par ordonnance, le tout en moins d'un mois et demi, la relance de la consommation, elle, est reléguée à 2006-2007.

Que pensez-vous du contrat "nouvelle embauches" ?
A la CFE-CGC, nous sommes plutôt contre car il n'y a pas de motivation à la rupture de contrat. Chaque rupture de contrat, quel qu'il soit, devrait être motivée. Le CNE est une facilité pour les petites entreprises. Des entreprises qui ont davantage besoin de structures extérieures comme les centres de gestion agréés ou les chambres de commerce pour les aider à traiter ces ruptures. D'un autre point de vue, si un employeur a besoin de deux ans pour évaluer un salarié, alors je doute de ses capacités à gérer une entreprise.

Ce contrat vise à relancer l'emploi...
Je reste prudent et attends le bilan de fin d'année sur les chiffres de l'intérim, des CDD, des CDI, contrats aidés ou contrats de professionnalisation... S'ils sont constants, alors je dirais que le CNE est ce qui nous manquait. Sinon, si les chiffres des autres types de contrat baissent au profit du CNE, ce ne sera qu'un transfert. Bref, un échec. Il ne faudrait pas que les petites entreprises cessent d'embaucher sous contrat de professionnalisation ou de qualification comme c'était le cas couramment jusqu'à maintenant.

Parcours

Diplômé d'un BTS électronique en 1972, Alain Lecanu travaille dans la société d'aviation U.T.A. au Bourget de 1977 à 1980, puis dans la société Aérospatiale à Toulouse . Il y réalise des programmes de test d'équipements avioniques avant de devenir responsable de la gestion et du suivi de ces programmes. Depuis 1999, il travaille chez EADS (ex Aérospastiale). Il adhère à la CFE-CGC en 1986, devient délégué syndical en 1988, puis secrétaire national en charge de l'emploi et de la formation professionnelle. Il reçoit en 1996 la distinction de Chevalier de l'Ordre National du Mérite.



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