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DOSSIER 
 
01/06/2005

Destination expatriation
Partir pour gagner plus

Selon les pays et les types de contrat, la rémunération peut varier du simple au double. Les expatriés au sens strict sont les mieux lotis.
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Une belle maison avec piscine, une employée pour s'occuper des enfants, des milliers de kilomètres en avion pour les vacances... Les expatriés passent souvent pour des nantis. Gagnent-ils vraiment plus que leurs compatriotes restés au pays ? Pas tous. Les modes de rémunération sont très complexes et laissent une large part à la négociation. Parmi l'ensemble des travailleurs à l'étranger, les salariés sous contrat d'expatriation sont incontestablement les mieux lotis. "Il est probablement toujours un peu plus avantageux financièrement de partir en expatriation classique que de rester dans son pays, avance Michael Jaffe, avocat associé du cabinet Landwell. Mais les packages sont beaucoup moins généreux que dans les années 90."

A l'occasion du salon Avenir international, qui a lieu du 31 mai au 2 juin 2005 au Cnit La Défense, TNS Sofres a interrogé un peu moins de 2.000 travailleurs français à l'étranger. Premier constat : tous les expatriés ne sont pas logés à la même enseigne. 34 % d'entre eux empochent moins de 30.000 euros par an, salaires et primes inclus. En comparaison, le salaire moyen d'un cadre en France s'élève à 55.952 euros, d'après l'Insee. Au total, 72 % des travailleurs à l'étranger gagnent moins de 60.000 euros.

Revenu annuel moyen des Français travaillant à l'étranger (TNS Sofres - 2005)
Salaire et primes
Hors étudiants
Moins de 30.000 euros 
  34 %
De 30 à 45.000 euros 
  22 %
De 45 à 60.000 euros 
  16 %
De 60 à 76.000 euros 
  9 %
Plus de 76.000 euros 
  15 %
Non rémunéré 
  4 %

15 % des Français à l'étranger gagnent plus de 76.000 euros. Mais 30 % des personnes ayant le statut d'expatrié appartiennent à cette tranche de rémunération. En revanche, seuls 10 % des salariés en contrat local appartiennent à cette catégorie.

Part de ceux qui gagnent plus de 76.000 euros selon le statut (TNS Sofres - 2005)
Statuts 
Hors étudiants
Salariés détachés 
  19 %
Statuts expatriés 
  30 %
Salariés d'une entreprise locale 
  10 %
Créateurs d'entreprise 
  12 %
Professions libérales 
  7 %

Deux grandes approches permettent de définir la rémunération des expatriés. La première, surtout utilisée pour les contrats d'expatriation, prend pour référence le salaire dans le pays d'origine, pour tenter de maintenir, voire augmenter, le niveau de vie du salarié. En général, une partie du salaire est payée dans la monnaie locale. Une autre, versée en euro, correspond au revenu disponible pour l'épargne. "Le package de rémunération dans le pays d’accueil est déterminé de façon à garantir localement un pouvoir de consommation et d’épargne au moins équivalent à celui dont les expatriés disposeraient pour un poste de même nature dans leur pays d’origine", explique-t-on chez Carrefour. 75 % des entreprises européennes suivent cette démarche, d'après une enquête de PriceWaterhouseCoopers.

La deuxième approche, utilisée pour les contrats locaux aujourd'hui en croissance, se base sur les rémunérations dans le pays d'accueil d'un cadre ayant un niveau de responsabilité similaire. Les directions des ressources humaines utilisent des enquêtes comme celle de ECA international, un cabinet spécialisée dans la gestion de la mobilité internationale.

La richesse relative d'un senior manager selon les pays (en euros par an - ECA - 2005)
Pays
Salaire brut
Salaire net
Richesse relative
Etats-Unis
89.300
71.600
91.000
Hong-Kong
83.700
71.200
82.200
Allemagne
107.100
69.300
70.800
Grande-Bretagne
90.000
63.000
63.000
France
94.000
62.900
62.900
Pays-Bas
93.900
57.800
62.700
Japon
104.800
80.400
59.700
Belgique
99.700
53.900
56.100
Italie
87.300
50.300
52.900
Danemark
95.700
52.100
41.900
Pologne
46.500
28.700
37.500
Chine
37.500
27.600
36.700
Senior manager : cadre supérieur ayant un niveau de responsabilité élevé (directeur général d'un pays par exemple). Ce poste correspond à 110 points ECA sur une échelle de 140

D'après les résultats de l'édition 2005, il est plus intéressant financièrement de s'expatrier aux Etats-Unis en richesse relative pour un senior manager. Celle-ci se calcule à partir du salaire net corrigé d'un indice de coût de la vie, basé sur un panier de 126 articles. Si vous partez en Chine, votre richesse relative ne sera que de 36.700 euros par an. La France se situe dans la partie supérieure du classement, avec une richesse relative de 62.900 euros par an. Un Français en contrat local peut donc espérer gagner plus dans seulement quelques pays : la Grande-Bretagne, l'Allemagne, Hong-Kong et les Etats-Unis.

La richesse relative d'un senior manager selon les pays (ECA - 2005)
Pays 
Richesse relative en euros par an
Etats-Unis 
  91.000
Hong-Kong 
  82.200
Allemagne 
  70.800
Grande-Bretagne 
  63.000
France 
  62.900
Pays-Bas 
  62.700
Japon 
  59.700
Belgique 
  56.100
Italie 
  52.900
Danemark 
  41.900
Pologne 
  37.500
Chine 
  36.700

Cependant, ce type de classement n'intègre pas des postes comme le coût de l'enseignement ou de la santé, ni le type de couverture sociale. La retraite est aussi un point sensible. Seuls 35 % des travailleurs français sont couverts par le régime français de retraite. Pour les expatriés, ce chiffre atteint les 89 %, mais il se limité à 71 % pour les Français en contrat local.

Types de couvertures sociales (TNS Sofres - 2005)
Couvertures 
    Régime français      Régime local     Assurances privées  
Sécurité sociale 
  33 %
  47 %
  20 %
Retraite 
  35 %
  47 %
  18 %
Assurance chômage 
  28 %
  57 %
  14 %
Frais de santé / prévoyance 
  28 %
  40 %
  32 %
Assistance / rapatriement 
  26 %
  37 %
  36 %

En plus du salaire de base, un volet non négligeable de la rémunération se négocie au cas par cas. La prime d'expatriation, de moins en moins fréquente, peut atteindre 10 à 15 % du salaire, selon ECA international. Elle peut dans certains cas compenser la perte de salaire du conjoint s'il ne peut travailler dans le pays d'accueil. La prime de difficulté d'adaptation compense les obstacles à l'intégration liés à la sécurité, au climat, à l'éloignement de la culture, etc. Elle varie en général de 0 à 30 % du salaire. A titre indicatif, elle est aujourd'hui de 20 % à Shangai, d'après ECA international. Les salariés ayant le statut d'expatriés bénéficient aussi de différents avantages en nature : logement, voiture de fonction, éducation des enfants, voyages, formation pour le conjoint, etc.

D'après les expatriés, l'argent n'est pas leur principale motivation. L'augmentation des revenus professionnels arrivent en cinquième position pour presque tous les statuts, après l'enrichissement culturel, l'envie de quitter la France, les opportunités d'évolution de carrière et l'intérêt du poste. Les salariés ayant un statut d'expatriés sont plus sensibles à cette incitation, probablement parce que leur départ est plus intéressant financièrement.

L'augmentation des revenus professionnels comme motivation au départ
(TNS Sofres - 2005)
Quelles ont été les principales motivations à votre expatriation ?
Statuts 
L'augmentation des revenus professionnels
Salariés détachés 
  27 %
Statuts expatriés 
  43 %
Salariés d'une entreprise locale 
  24 %
Créateurs d'entreprise 
  13 %
Professions libérales 
  12 %

Cependant, une fois sur place, les revenus représentent un facteur important pour réussir son expatriation. Ainsi, 23 % des expatriés citent le coût de la vie comme la principale difficulté rencontrée. On peut gagner plus, mais on ne gagne jamais assez.

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