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DOSSIER 
 
01/06/2005

Destination expatriation
Partir pour accélérer sa carrière

L'expatriation devient de plus en plus un passage obligé dans les grands groupes. Elle apporte aussi un plus incontestable pour changer d'entreprise.
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Le président en France, le directeur financier à Bruxelles, celui des ventes en Allemagne... Après la globalisation de l'économie et des entreprises, voici celle du management, éparpillé dans différents pays. Aujourd'hui, il faut être international. Les experts vous le diront : le marché domestique est minoritaire dans l'activité globale des entreprises.

"S'expatrier démultiplie les opportunités de pouvoir travailler dans les filiales d'un groupe déployé à travers le monde", note Alain Tanugi, président du cabinet de chasse Transearch International. Elle constitue souvent un passage obligé dans les grands groupes. "Un haut potentiel condamne sa carrière s'il ne part pas à l'international", prévient Jean-Luc Cerdin, professeur à l'Essec, et auteur de L'expatriation (Editions d'Organisation, 2001). Lorsqu'une personne construit sa carrière en France en 25 ou 30 ans, elle peut le faire en 15 ans en alternant expatriation et postes en France.

Démultiplier les opportunités"


Alain Tanugi, Transearch International
Le départ à l'étranger se fait de préférence tôt dans une carrière. Selon une enquête TNS Sofres réalisée en mars et avril 2005, presque un quart des Français travaillant actuellement à l'étranger ont entre 25 et 30 ans. En revanche, la carrière à l'international n'a pas vraiment de limite d'âge puisque 38 % des expat' ont plus de 41 ans. "Un expert très pointu dans son domaine peut se voir confier une mission à l'étranger dès son arrivée dans l'entreprise, précise Jean-Luc Cerdin. Alors que pour transmettre la culture et les savoir-faire de l'entreprise, il vaut mieux un historique de trois à cinq ans dans l'entreprise".

L'âge des Français travaillant à l'étranger (source : TNS Sofres 2005)
18 à 24 ans 
 4%
25 à 30 ans 
  24 %
31 à 35 ans 
  20 %
36 à 40 ans 
  14 %
41 à 59 ans 
  33 %
60 ans et plus 
  5 %
Leur situation professionnelle
Indépendants 
  23 %
Salariés expatriés 
  32 %
Contrat local 
  44 %
Contrat français 
  22 %

Les gains personnels et professionnels en connaissances ou compétences sont manifestes. Les expatriés gagnent en autonomie, aussi bien en termes de prise de décision que de communication, notamment au travers des langues. "Les expatriés ne doivent compter que sur eux-mêmes, précise Jean-Luc Cerdin, et ils ont davantage de responsabilités en général." Il s'agit aussi d'adaptabilité à des milieux et des cultures très différentes, de disponibilité, d'ouverture d'esprit, ou encore d'une prise de recul par rapport à son propre pays.

Ils bougent car leurs compétences ne sont pas utilisées "

Jean-Luc Cerdin, Essec
A son retour, l'expatrié peut être envoyé dans un autre pays, ou rappelé dans son bureau d'origine. L'expatriation peut aussi représenter un tremplin pour changer d'entreprise. "Les personnes vont travailler à l'étranger ont un taux de rotation plus important. Ils quittent souvent leur entreprise car elle n'utilise pas leurs compétences." Les cadres qui partent sont souvent les meilleures.

"Les entreprises apprécient les gens qui vivent ou ont vécu à l'étranger et n'hésitent pas les débaucher", constate Alain Tanugi. Il n'est pas forcément nécessaire de partir loin pour bien se positionner à son retour sur le marché de l'emploi. 58 % des Français travaillant à l'étranger habitent en Europe. En ce qui concerne la Chine et l'Inde, nous ne possédons pas suffisamment de recul et de retour d'expérience pour en reconnaître l'impact dans une carrière, probablement très positif.

Durée prévue du contrat ou séjour à l'étranger (source : TNS Sofres 2005)
Entre :
     0 et 1 an     1 et 2 ans    2 et 3 ans    3 et 5 ans    + de 5 ans
Dans l'ensemble 
 5%  9 %  12 %  15 %  59 %
Expatriés ou détachés 
 6 %  14 %  22 %  31 %  27 %
Employés en contrat local 
 5%  9 %  9 %  8 %  69 %
Indépendants 
 2 5% 5% 6%  82 %

La question du retour est moins problématique qu'elle ne l'était il y a une dizaine d'années. "Avant, les personnes étiquetées comme expatriées étaient difficiles à recaser à cause de leur statut particulier et sans doute du style colonial et privilégié", analyse Alain Tanugi. Le statut du travailleur à l'étranger change en faveur du contrat local. Actuellement, 44 % des travailleurs français sont sous contrat local, contre seulement la moitié moins sous contrat français.

En savoir +
Suivant les statuts, la durée de séjour à l'étranger varie. 69 % des contrats locaux reste sur place plus de cinq ans contre 27 % des contrats français. "Lorsque l'on évoque a posteriori la carrière d'un expatrié, la dominante est souvent nationale", conclut-il. La durée passée à l'étranger est finalement minime. Dans deux cas sur cinq un séjour à l'étranger dure moins de cinq ans. Ce séjour est parfois unique dans une carrière. Unique, mais indispensable.

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