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ENTREPRISE
 
19/12/2006

Trouver un investisseur pour son entreprise
Le capital investissement a le vent en poupe

Pour se financer, les sociétés françaises non cotées font de plus en plus appel à des fonds spécialisés, regroupés sous le terme de capital investissement. La preuve en chiffres.
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Lever des fonds pour son entreprise, ce n'est pas seulement casser sa tirelire personnelle, prendre rendez-vous avec son banquier ou se lancer dans une introduction en bourse. Il existe des acteurs dont la spécialité est d'investir leurs fonds dans le capital d'entreprises non cotées, PME-PMI pour la plupart. Ces acteurs sont regroupés sous le nom de capital investissement, private equity pour les anglophones. Comme son nom l'indique, ces investisseurs opèrent sur le haut de bilan de l'entreprise, son equity, et non sur ses dettes. Il ne s'agit pas non plus d'appel public à l'épargne, comme lorsqu'une entreprise cotée lève des fonds.


Un concept multifacette
Le capital investissement se décline en plusieurs formes, chacune correspondant à une étape de la vie de l'entreprise. On distingue ainsi cinq types d'investissement :
le capital amorçage, qui finance les projets à leur commencement, avant même le début de la production ;
le capital risque, qui s'adresse à de très jeunes entreprises, dans les premières phases de leur activité ;
le capital développement, qui permet aux entreprises de financer de nouveaux relais de croissance (internationalisation, conquête de nouveaux marchés...) ;
le capital transmission, qui permet la reprise d'une entreprise mature par un ou plusieurs fonds, avec l'appui d'un montage financier dit de LBO (Leverage Buy Out) ;
le capital retournement, plus rare, se focalise sur le redressement d'entreprises en difficulté.

Evolution des montants investis par le capital investissement (source : Afic, PwC)
Evolution des montants investis par le capital investissement
Les montants investis en France par les acteurs du capital investissement sont de plus en plus conséquents. Multipliés par 10 en dix ans, ils atteignent un total de 8 milliards d'euros en 2005. Concrètement, ces investisseurs sont des fonds gérés par des sociétés de gestion dont les capitaux proviennent de différentes sources : les investisseurs institutionnels principalement (les banques, caisses de retraite et sociétés d'assurances apportent 64 % des capitaux), des personnes physiques (12 %) mais également quelques investisseurs industriels et des fonds de fonds. En 2005, la moitié des fonds levés par le capital-investissement français provenait de l'étranger. L'objectif recherché par ces bailleurs de fonds est double : diversifier leur portefeuille de placements et miser sur des entreprises globalement plus rentables que les sociétés cotées car plus risquées.


Plus de 1.200 entreprises financées en 2005
Le capital transmission draine une large majorité des investissements en valeur (78 %) mais n'arrive qu'en troisième position en nombre d'opérations (23 %). En effet, le ticket moyen par opération de capital transmission avoisine les 13 millions d'euros, dix fois plus que pour le capital développement.

Chiffre d'affaires des entreprises cibles
(répartition des sommes investies, CA en millions d'euros, source : Afic, PwC)
Chiffre d'affaires des entreprises cibles du capital investissement
En France, 4.800 entreprises comptent des sociétés de gestion parmi leurs actionnaires. En 2005, ce sont plus de 1.200 sociétés françaises qui ont ainsi reçu des fonds du private equity. Il s'agit pour la grande majorité de PME-PMI, 88 % des investissements réalisés concernant des entreprises de moins de 500 salariés. En revanche, elles ne représentent que 47 % des montants investis. Les petites entreprises réalisant moins de 5 millions d'euros de chiffre d'affaires tirent particulièrement bien leur épingle du jeu puisqu'en 2005, elles ont capté 12 % des fonds investis par le capital investissement.

Secteur des entreprises cibles (répartition des sommes investies, source : Afic, PwC)
Secteur des entreprises cibles du capital investissement
Tous les secteurs de l'économie sont concernés par ce type de levée de fonds, les activités innovantes étant souvent privilégiées dans les cas du capital amorçage et du capital risque, alors que le capital transmission s'adresse à l'ensemble des secteurs, y compris les plus traditionnels. La chimie et l'industrie arrivent en tête, avec 24 % des investissements en valeur mais seulement 18 % en volume. Près d'un quart du nombre d'opérations réalisées touche l'informatique, tout particulièrement les éditeurs de logiciels (16 %).


Un poids économique de près de 200 milliards d'euros
Selon une étude d'Ernst & Young, le poids économique du private equity dans l'économie française est en progression. En effet, le chiffre d'affaires réalisé en France par les entreprises cibles s'élève à près de 200 milliards d'euros en 2005, soit 6,9 % de plus qu'en 2004. Consolidé à l'international, ce chiffre d'affaires passe à 327 milliards d'euros.

Cette étude a également chiffré à plus 1,5 million de personnes les effectifs employés par les entreprises ayant reçu des capitaux du private equity, soit autant que les entreprises du Cac 40 réunies. Ces effectifs ont progressé de 4,1 % par rapport à 2004, contre 0,6 % pour l'ensemble du secteur privé en France.

Et toujours
Repère : le capital investissement en France en 2005
Ces chiffres n'empêchent pas le capital investissement, et tout particulièrement sa branche transmission-LBO, de susciter l'inquiétude de certains partenaires sociaux, qui leur reprochent de ne répondre qu'à des logiques financières. Ces fonds restent en effet pour une période limitée dans le capital des entreprises, quatre ans en moyenne, avant de céder leur participation à des investisseurs industriels, à la Bourse ou à d'autres fonds. Mais leur intervention ponctuelle permet aux entreprises de réaliser des projets qui n'auraient pas obligatoirement pu voir le jour avec des modes de financement plus classiques, du fait de leur taille et de leur profil de risque.


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