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ECONOMIE
 
07/09/2005

Jean-Christophe Misfud (Alpha Mos)
La moitié des 100 premiers groupes agroalimentaires utilisent nos nez électroniques

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L'interview Bic

Le diaporama
P. Prabhu (Michelin)
F. Clément-Grandcourt (Bic)
J-C Misfud (Alpha Mos)
La France dans le monde
Positionné sur un secteur de niche, les nez et langues électroniques, Alpha Mos doit sa réussite à d'importants investissements en R&D qui lui ont permis de mettre au point des outils de mesures extrêmement précis. Un avantage décisif face à ses concurrents. Jean-Christophe Mifsud, PDG et fondateur, revient sur la réussite d'Alpha Mos.

Pouvez-vous nous présenter Alpha Mos ?
Jean-Christophe Mifsud. Alpha Mos existe depuis 1992 et a pour mission de fabriquer et de développer des systèmes multi-organoleptiques qui sont des instruments de mesure servant à vérifier et à qualifier la qualité d'une odeur ou d'un goût. Nous travaillons principalement dans quatre domaines : l'agroalimentaire, la pharmacie, les cosmétiques et, secteur d'avenir, l'environnement. Alpha Mos est un groupe d'une cinquantaine de personnes dont le siège se situe à Toulouse. En 1998, l'entreprise a été introduite en bourse et, à ce jour, nous comptons environ 8.000 actionnaires.

Quels sont vos produits phares et quelles sont leurs caractéristiques ?
Nous commercialisons en priorité des nez électroniques dans une gamme de prix assez large, de 1.500 à 150.000 euros, selon les performances. L'utilisation de ces nez est très variable, cela va du simple " testeur d'air " pour une ville, à des machines beaucoup plus importantes chargées de contrôler le taux de pollution de l'emballage sur le produit.

Concrètement, comment fonctionne un nez électronique ?
Il a pour particularité de copier le mode de fonctionnement du corps humain. Il est équipé de capteurs chargés d'envoyer les informations odorantes qui lui parviennent à une banque de données intégrée dans l'ordinateur. L'empreinte olfactive est interprétée par une intelligence artificielle. la machine fournit un descriptif de l'odeur identifiée en détaillant les molécules dont elle se compose. Par exemple, nous avons équipé une entreprise agroalimentaire pour lui permettre de mesurer le taux d'imprégnation de l'emballage plastique sur le produit fini.

Parmi les quatre domaines pour lesquels s'appliquent ces systèmes multi-organoleptiques, quel est celui qui domine ?
Nous réalisons 50 % de notre chiffre d'affaires sur le poste agroalimentaire, 25 % avec le pôle pharmaceutique et nous continuons à développer les autres secteurs.


Nous réalisons 90 % de notre activité à l'exportation."

Quels sont les pays avec lesquels vous travaillez principalement ?
Nous réalisons 90 % de notre chiffre à l'exportation. Nous possédons une filiale aux Etats Unis, pays avec lequel nous réalisons 40 % de notre chiffre d'affaires. Nous comptons parmi nos clients des entreprises comme Coca-Cola ou encore Pepsi. Nous sommes également présents en Chine, marché qui représente 20 % de notre chiffre d'affaires. Globalement, sur les 100 plus gros groupes agroalimentaires du monde, une cinquantaine est équipée de nez électroniques Alpha Mos. A l'inverse, le marché français et plus généralement européen, restent très fermés, voire méfiants, vis-à-vis de nos produits. Le poids des traditions et la culture sociale sont de véritables entraves au développement de nos machines sur ces marchés.

Qui sont vos rivaux dans ce marché très internationalisé ?
Nos concurrents sont principalement japonais et américains. Nous en dénombrons environ une dizaine, mais nous conservons l'avantage conféré par notre rôle d'inventeur. Cela nous a permis de détenir une forte part de marché sur l'ensemble des gros marchés. Par ailleurs, une autre de nos forces est de bénéficier d'une bonne couverture mondiale via la vingtaine de distributeurs avec lesquels nous travaillons à travers le monde, que ce soit au Japon, en Corée, ou encore Allemagne.

A l'heure actuelle, quelles sont vos perspectives de développement ?
Nos leviers de croissance pour l'avenir reposent principalement sur le secteur de l'environnement qui constitue très certainement un secteur d'activité majeur pour Alpha MOS, tout comme le secteur de l'emballage.

Comment analysez-vous le succès de votre entreprise ?
D'après moi, notre succès repose sur deux piliers essentiels. Tout d'abord une idée forte, qui correspondait à un besoin. Tout est parti d'une simple constatation : on ne peut améliorer que ce que l'on peut mesurer. Par ailleurs, nous approfondissons la recherche et le développement et nous développons la structure en réseau sur le plan interne et externe, ainsi nous travaillons avec des collaborateurs divers à travers le monde, comme des universités partenaires en France et à l'étranger, par exemple l'Osu-Nasa aux Etats-unis.

Quelle part de votre chiffre d'affaires consacrez-vous au pôle recherche et le développement ?
Depuis toujours Alpha Mos a misé sur la R&D et nous investissons depuis notre création environ 30% de notre chiffre d'affaires dans ce domaine. Le chiffre est resté stable au cours du temps mais, en volumes, les investissements ont fortement augmenté.

Considérez-vous qu'être une société française a été un atout dans votre développement ?
La réponse est partagée. D'un côté, la France n'a jamais été perçue par l'étranger comme un pays prépondérant dans la prise de mesure. D'un autre, pour ces mêmes pays, il paraîtrait inconcevable qu'un instrument de mesure olfactive vienne d'un autre pays que la France, berceau du parfum. De plus, il faut souligner que la France a toujours été à l'écoute de nos besoins et que nous avons reçu, notamment, le soutient de l'Anvar pour notre développement.

Parcours

Jean-Christophe Mifsud, 43 ans, est diplômé en chimie de l'université de Toulouse et possède un MBA de l'ESSEC, école supérieure de comerce. Concernant son expérience professionnelle, il a travaillé aux Etats- Unis pour Rhône-Poulenc et comme directeur marketing chez Ciba-Geigy, en Suisse. C'est en 1993 qu'il crée Alpha Mos, introduite en bourse en 1998.


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