"En France, six millions de personnes travaillent en situation
de mobilité externe, c'est-à-dire presque 20 % de la population
active, souligne Stéphan Saraf, directeur du Salon Mobile Office.
Les technologies mobiles ont donc un potentiel énorme." Aujourd'hui,
ce potentiel se traduit essentiellement par le succès de
la téléphonie mobile : selon l'ART (l'Autorité
de régulation des télécommunications), 38,8 millions de téléphones
portables sont en circulation en France.
Pendant ce
temps, sur le front des techno-mobiles "intelligentes",
le marché attend son heure de gloire. L'année dernière,
330 000 PDA (Personnel Digital Assistant) ont été
vendus en France selon GFK. Le PDA, véritable vétéran
des technologies mobiles, souffre encore d'une image simpliste :
beaucoup d'utilisateurs potentiels le conçoivent comme un
agenda électronique, doté au mieux d'un répertoire
téléphonique.
Mais tout change rapidement. Le PDA et ses grands frères
(Pocket PC, Tablette PC, PC portable...) s'entourent de périphériques
et de fonctionnalités de plus en plus pointus (voir notre sélection
de 12 produits). Le nomadisme technologique, tant de fois annoncé,
tambourine enfin à la porte du monde professionnel. Aujourd'hui,
les travailleurs itinérants peuvent bel et bien se déplacer
avec leur bureau.
Une population est à la pointe du phénomène :
les forces de vente, notamment dans la négoce, la grande distribution
et la santé. Cet attrait des commerciaux pour les nouvelles techno-mobiles
ne se fait plus selon le culte du gadget. En pouvant être
directement branché sur le système d'information de
l'entreprise, le terminal mobile devient le troisième oeil
du vendeur. Historique client, catalogue produits, état des
stocks ou prise de commande peuvent y être consultés,
actualisés et validés en permanence (voir à
ce sujet les fonctionnalités
proposées par les terminaux).
Le
PDA est plus informel que le PC"
Alain Pauchet, Abaxia |
Cette deuxième jeunesse des terminaux mobiles met à
mal l'univers traditionnel du PC, pas toujours adapté aux
situations de nomadisme. "Pour utiliser un PC, il faut s'asseoir
et faire patienter le client pendant qu'on le démarre, explique
Alain Pauchet, directeur marketing et commercial d'Abaxia Métiers
Mobiles, un éditeur spécialisé dans les solutions
mobiles. Le PDA évite ce temps d'attente. Il est aussi plus informel :
il permet par exemple de rester debout, à l'accueil."
La situation "debout" n'est pas l'unique avantage des
techno-mobiles, loin s'en faut. Dotés d'un stylet, parfois
d'un écran tactile, ces terminaux offrent des interfaces
intuitives qui arrivent à convaincre le vendeur le plus hermétique
à l'informatique. Ils sont aussi des "plus" commerciaux,
impressionnent les clients et créent une certaine osmose
dans les forces de vente (lire à ce sujet le témoignage
de Bosch Outillage Electroportatif).
Vues de l'entreprise, les techno-mobiles commerciales ont d'autres
avantages. "En équipant leur équipe de terminaux,
explique Michel Sasportas, directeur général de Danem, un autre
éditeur spécialisé dans le mobile, les responsables
commerciaux et marketing peuvent avoir une meilleure vision du terrain,
en temps réel." A cette capacité de tracking s'ajoute
une refonte des procédures commerciales qui réduit,
au passage, la place du papier et le travail de ressaisie (lire
à ce sujet le témoignage
de Pataugas).
Pour mettre en place un tel projet, l'entreprise doit compter entre
un mois et un an, suivant le nombre de commerciaux, le système d'information
existant et la complexité de l'application. Le coût de développement
de la solution est généralement compris entre 10 000
et 50 000 euros. Le budget matériel est, lui, en moyenne
de 1 000 euros par salarié. "Le retour sur investissement
pour ce type de projet est de moins d'un an, affirme Patrick Dehlinger,
président fondateur de Syllem, un éditeur de logiciels pour terminaux
mobiles. Un tel projet est en plus très structurant pour une entreprise :
au moment de l'élaboration du cahier des charges, elle doit
déterminer ce qu'elle sait faire et ce qu'elle saura faire dans
quelques années."
Derrière ce paysage idyllique, l'entreprise qui souhaite
équiper sa force commerciale en techno-mobiles devra être
vigilante sur deux points. Tout d'abord, comme tout outil en situation
de nomadisme, les terminaux mobiles sont plus exposés que
la moyenne à la détérioration, à la
perte, voire au vol. Un facteur qu'il faut savoir prendre en compte
dans son contrat d'assurance ou dans les garanties proposées
par les constructeurs. Deuxième point, encore plus sensible :
la sécurité des données. Les technologies sans
fil sont jugées, parfois à tort, plus perméables
aux intrusions. Dans ce domaine, mieux vaut jouer cartes sur table
avec l'éditeur pour que toutes les mesures nécessaires
soient intégrées dans le développement de l'application.
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