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Se mettre au vert : iIs l'ont fait...
"Garder un pied au bureau"

Laure Bernazzani, 37 ans, mariée, un enfant
Chef de produit chez France Télécom

Laure Bernazzani est partie de Paris depuis trois ans pour s'installer à Troyes (Aube). Elle travaille deux jours par semaine en télé-travail depuis les bureaux régionaux de France Télécom et trois jours à Paris, au siège de l'opérateur.

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Pourquoi avez-vous quitté la ville ?
Le temps perdu dans les transports rendait "inattractive" la Capitale. A moins de n'avoir besoin que de quelques heures de sommeil par nuit, il était difficile de profiter de la vie culturelle parisienne la semaine. Le week-end servant essentiellement à remplir le frigo et les armoires, au prix de files d'attente sans fin... A Paris, on passe surtout son temps à perdre du temps, à moins d'être étudiant, retraité ou touriste. Difficile aussi d'imaginer cette vie avec un enfant. Une opportunité de poste en province s'est présentée pour mon mari. J'ai eu la possibilité de le suivre en restant chez France Télécom et en bénéficiant d'un rythme de travail alterné, une partie en télé-travail, une partie en étant présente dans l'entreprise.

Quels sont les avantages de votre nouvelle vie ?
Tout d'abord l'espace : nous habitons une maison de 200 m² au lieu d'un 55 m² en région parisienne. La campagne est à dix minutes, moins peuplée que les bois et parc parisiens. Nous gérons également mieux le temps : nous sommes encore étonnés d'arriver à faire en une matinée des démarches administratives, du shopping et les courses de la semaine. C'est impossible à Paris. Les trajets sont bien plus courts. Emmener notre fille à l'école prend 5 minutes à pied, se rendre au travail ou chez des amis 10 minutes en voiture, se rendre à la gare 5 minutes...

Les régions préférées
TGV, boulot, dodo
Ils l'ont fait...
La check-list pour partir serein

Et les inconvénients ?
Le régime de travail alterné m'impose une double résidence, avec deux nuits par semaine à Paris, d'où des frais supplémentaires de logement et un éloignement de ma famille. Professionnellement, la pratique du télé-travail n'est pas toujours bien perçue dans l'entreprise. Elle est parfois vue comme un manque de disponibilité pour des réunions où la présence physique de la personne est souhaitée. Les personnes imaginent en plus que le télé-travailleur est tranquillement installé chez lui, ce qui n'est pas le cas pour moi, je dispose d'un bureau dans des locaux France Télécom à Troyes. Les mentalités ne sont pas toujours prêtes à accepter les télé-travailleurs, alors que l'on valorise volontiers des personnes absentes des journées entières du bureau et injoignables pour cause de réunionnite. Personnellement, je pense que la proximité ne se mesure pas en kilomètres.

Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaitent se mettre au vert ? 
Pour un salarié, il faut bien verrouiller le régime de télé-travailleur dans le contrat de travail. Il vaut mieux
bien connaître sa façon de travailler, sa capacité de concentration et bien sûr son autonomie. Je pense qu'il est préférable de disposer d'un lieu dédié au télé-travail, de structurer sa journée en temps bureau et domicile et de s'y tenir. Il faut également évaluer l'adéquation de sa fonction avec ce mode de travail. Préparer vos arguments : travailler hors bureau permet aussi de prendre du recul, de synthétiser, d'effectuer des tâches en temps différé sans être perturbé par un collègue... De façon générale, l'idéal est de garder un pied au bureau pour ne pas être mis au ban de l'entreprise et contribuer à la dynamique d'équipe.

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Rédaction, Le Journal du Management


   
 
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