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09/01/2007
Zine Sekfali (BNP-Paribas)
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Zine Sekfali est responsable juridique du pôle "services financiers
et banque de détail à l'international" du groupe BNP-Paribas.
Cela fait maintenant cinq ans qu'il accueille des apprentis et remplit le rôle
de tuteur. Il revient sur ses expériences et livre ses conseils.
Comment avez-vous été amené à recruter des apprentis ?
Zine Sekfali. A l'origine, il y a une politique volontariste de BNP-Paribas
en termes d'apprentissage. De mon côté, j'ai commencé à donner des cours dans
le cadre du master spécialisé de l'Essec "Droit des affaires internationales et
management", ouvert à l'alternance, et je souhaitais donc privilégier l'apprentissage
par rapport aux stages. Avec les ressources humaines, nous avons mis en place,
pour la première fois au sein de la fonction juridique, un poste d'apprenti. Les
étudiants de ce master ayant tous un profil de Bac+6 minimum et une ouverture
à l'international, il fallait donc définir très précisément le contenu
de leur mission.
Le défi pour nous, entreprise, consiste à intéresser l'apprenti et à développer son potentiel." |
Le principe de l'alternance est intéressant. D'abord parce que cela induit
une relation sur la durée ; ensuite parce que l'étudiant a fait le choix de combiner
en parallèle une formation et un vécu en entreprise. En outre, les étudiants que
je reçois en apprentissage sont de très haut niveau. Ce sont des profils qu'il
aurait été plus difficile de recruter dans le cadre d'un stage.
Par exemple, j'ai eu une étudiante diplômée d'un master de droit, avec un LLM
(master de droit anglo-saxon nécessaire pour travailler à l'international,
ndlr) effectué à Sydney et un stage de six mois en Colombie. Avec l'apprentissage,
nous pouvons leur proposer un réel partenariat.
Comment se passe l'intégration d'un apprenti dans une équipe ?
L'intégration se fait d'abord au niveau du groupe puisque les apprentis participent
au séminaire d'intégration, comme toutes les jeunes recrues. Je veille ensuite
à ce qu'ils soient associés aux formations et aux réunions, que nous avons déplacées
en fin de semaine afin que les apprentis, présents les jeudis et vendredis,
puissent y assister.
Comment vous êtes-vous préparé au rôle de maître d'apprentissage ?
Je m'intéresse depuis de nombreuses années à la capacité des collaborateurs à
former les générations futures afin de les rendre performantes. L'apprentissage
nécessite un investissement conséquent mais permet d'obtenir de très bons résultats.
De mon côté, je prépare un plan de travail et des supports de présentation,
qui apporteront à l'apprenti des connaissances techniques et organisationnelles
adaptées à sa formation. Il est essentiel de préserver une certaine cohérence
et donc de mettre en adéquation l'apprentissage avec la formation suivie. Ensuite,
les relations humaines et la sensibilité à l'action pédagogique sont la clé pour
offrir un environnement optimal.
Concrètement, je m'astreins à réfléchir tous les mercredis soir aux tâches que
je vais donner à l'apprenti afin de préparer et d'optimiser ses deux jours
de présence. A son arrivée le lendemain, je peux ainsi lui proposer un calendrier
de travail.
Pour le manager, l'investissement personnel et professionnel à consentir n'est pas négligeable." |
Comment évolue l'apprenti tout au long de son contrat
?
La mise en uvre du processus consiste en une montée en puissance de l'étudiant.
Tout d'abord, il y a une période d'alternance, d'octobre à mai, où l'apprenti
est en entreprise deux jours par semaine. Ensuite, une fois la formation terminée,
il reste à plein temps jusqu'à la fin de son contrat qui dure un an. La première
étape est essentielle car elle comporte un travail de préparation qui doit permettre
à l'apprenti de bien connaître le groupe et les tâches à effectuer.
Au terme de ces quelques mois, il doit être opérationnel et performant. Le défi
pour nous, entreprise, consiste à intéresser l'apprenti et à développer
son potentiel dans le cadre de missions adaptées.
Est-ce que l'apprentissage conduit par la suite à des recrutements
?
Nous sommes dans une logique d'investissement de part et d'autre. Nous engageons
en apprentissage des éléments d'une très grande qualité que nous nous attachons
à recruter au terme de leur apprentissage. Evidemment, la décision se fait
au cas par cas et en fonction des opportunités. De plus, nous entretenons
des relations avec ces apprentis et nous restons généralement en contact. Par
exemple, une jeune femme que je n'avais pas pu recruter à la fin de son contrat
travaille aujourd'hui pour un cabinet d'avocats très lié au groupe BNP-Paribas.
De par sa connaissance de l'entreprise, elle pourrait très bien revenir chez nous
plus tard.
Avez-vous eu des expériences négatives ?
Il y a eu une expérience difficile suite au changement de poste d'un maître d'apprentissage.
L'apprenti ne s'est pas bien adapté à ce changement d'environnement et son nouveau
responsable était moins bien sensibilisé au rôle de tuteur.
Sites
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Cela démontre qu'il est judicieux, tout en restant sous la responsabilité de son tuteur, qu'un apprenti travaille avec deux ou trois autres personnes pour être confronté à différentes méthodes de travail. Une transversalité qui se fera d'autant plus facilement si d'autres managers que le tuteur sont associés au processus de recrutement de l'apprenti.
Conseilleriez-vous à d'autres managers de recourir
à l'apprentissage ?
Oui mais le succès de cette formule requiert de la part du manager une réflexion
réelle. L'investissement personnel et professionnel à consentir n'est pas négligeable.
Il est nécessaire de se rendre disponible, sans quoi l'apprenti sera mal
formé et sa montée en puissance sera plus lente.
Pour qui, comment ? |
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