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Dossier
 
01/02/2006

Les conseils clés pour réduire l'absentéisme

Pour limiter le nombre d'arrêts de travail, les contre-visites systématiques et les primes au présentéisme s'avèrent souvent contre-productives. La solution : le dialogue entre managers et salariés.
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Immobilisation de services entiers, embauches d'intérimaires à la dernière minute, augmentation de la charge de travail pour les présents... Les conséquences de l'absentéisme peuvent vite devenir graves et coûteuses, à la fois en termes d'image, de qualité, de chiffre d'affaires mais également de relations sociales. Lutter contre ce phénomène est devenu une des priorités d'un nombre croissant d'entreprises. Mais beaucoup ne savent pas comment s'attaquer au problème. Réponses.

 

Eviter les solutions globales

Certaines approches du problème, pourtant très répandues dans les entreprises, sont clairement à éviter. Elles ont comme dénominateur commun de traiter l'absentéisme sans faire de différenciation entre les cas, ce qui les rend bien souvent inefficaces, voire contre-productives.

 

"Donner plus d'autonomie et fixer des objectifs plus raisonnables font baisser l'absentéisme"
 
Patrick Légeron
 

La pratique de la contre-visite systématique est un processus relativement simple à mettre en place puisqu'il suffit de faire appel à l'une des nombreuses sociétés extérieures proposant ce service. Mais elle laisse l'impression aux salariés d'être constamment surveillés et contribue à briser la confiance qu'ils peuvent avoir envers leur direction. C'est également le cas de méthodes comme le pointage des présents.

L'utilisation de menaces ou de récompenses globales peut même avoir des effets contre-productifs. Ainsi, la prime au présentéisme, versée aux salariés en fonction de leur nombre de jours de travail effectif, est à éviter. "C'est un système pervers qui conduit à la formation de deux catégories de personnes, met en garde Pascal Gallois, consultant en relations sociales pour le cabinet Pactes Conseil et auteur de "L'absentéisme, comprendre et agir". D'un côté, il y a celles qui choisissent de perdre cette prime et qui n'hésitent plus à s'absenter. De l'autre, il y a celles qui au contraire compte dessus à la fin du mois et viennent au travail même en étant malades et quitte à ce que leur état empire."

 

S'appuyer sur les managers

Pour lutter efficacement contre l'absentéisme, mieux vaut privilégier des traitements ciblés sur les problèmes propres à son entreprise, voire à un service ou un atelier plus particulièrement touché par le phénomène. Une telle démarche demande de bien étudier la situation au préalable (voir article à ce sujet). Ainsi, dans les cas où l'absentéisme est lié à des conditions de travail trop génératrices de stress, une réorganisation de l'entreprise ou du service peut être nécessaire. "Les tâches répétitives, les objectifs impossibles à atteindre, les bouleversements récurrents peuvent être des modes de fonctionnement difficiles à supporter par certains salariés qui finissent par tomber malades, explique Patrick Légeron, médecin psychiatre, fondateur du cabinet de conseil en gestion du stress Stimulus. Donner plus d'autonomie, fixer des objectifs plus raisonnables contribuent à faire baisser le stress et donc l'absentéisme."

 

"Communiquer sur l'absentéisme, c'est émettre le signal que l'on va faire bouger les choses"

Le rôle des managers dans cette lutte est prépondérant. "Ils doivent eux-mêmes apprendre à gérer leur stress et leurs émotions telles que l'énervement ou la peur, conseille Patrick Légeron. Il existe des formations pour acquérir cette faculté. "Les managers sont également les interlocuteurs privilégiés de la direction lorsqu'il s'agit de lutter contre les absences répétées d'un collaborateur. Ils doivent ainsi instaurer un système "d'entretiens de retour" à la suite d'absences trop longues ou trop fréquentes d'un membre de leur équipe. "Cet entretien n'a pas pour but de sanctionner les arrêts de travail, précise Pascal Gallois. L'objectif est d'aider le salarié longtemps absent à se réintégrer afin de diminuer les risques de rechute. Mais il peut être aussi utile de recadrer un collaborateur qui abuse des congés de maladie ou de comprendre pourquoi il en abuse."

 

Lever les tabous

 
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Enfin, pour lutter efficacement contre l'absentéisme, il ne faut pas hésiter à crever l'abcès. Le sujet est en effet souvent tabou pour la direction. Pourtant, communiquer autour des conséquences et du coût de l'absentéisme pour l'entreprise permet aux salariés de prendre conscience des enjeux. Pas besoin de grands discours mais plutôt de chiffres concrets sur le problème : perte de parts de marché, insatisfaction des clients, chute des ventes… "Communiquer sur l'absentéisme, c'est également, pour la direction, émettre le signal qu'elle a décidé de faire bouger les choses, ajoute Pascal Gallois. Les collaborateurs qui ont recours à des absences injustifiées sont ainsi amenés à se méfier." Pour une meilleure prise de conscience collective, le sujet peut ensuite être relayé par le manager et débattu au sein des équipes.





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