Partir pour mieux rebondir professionnellement
est aujourd'hui devenue la principale motivation à l'expatriation.
"Ceux qui partent travailler à l'étranger voient en général leur
expatriation comme temporaire, contrairement à ce qui se faisait
auparavant, remarque Jean-Luc Dubois, directeur de l'Espace emploi
international. Ils comptent acquérir de nouvelles compétences pour
les utiliser à leur retour et ainsi accélérer leur carrière."
Sur
place, l'expatriation permet généralement aux cadres d'accéder à
des responsabilités plus importantes que dans le pays d'origine.
L'expatrié peut ainsi espérer développer des compétences
en management. Dans certains cas, il peut aussi apprendre à maîtriser
une technologie encore inexistante ou peu développée dans son pays
d'origine. L'enrichissement vient également de la confrontation
avec une autre culture. L'apprentissage d'une troisième langue comme
l'allemand, l'espagnol ou le chinois, est un plus, la maîtrise de
l'anglais constituant un strict minimum.
A ces avantages professionnels s'ajoutent les bonus du contrat
d'expatriation, de moins en moins fréquent au profit du contrat
local. Ce contrat prend généralement en charge le
logement, l'éducation des enfants ou encore le versement d'une prime
selon l'éloignement ou le risque.
Autant d'avantages qui rendent parfois difficile le retour. "Or
pour profiter pleinement d'une expérience à l'étranger, il faut
savoir ne pas rester plus de cinq ans en expatriation, précise Jean-Luc
Dubois. L'idéal est de passer trois ou quatre ans dans le pays."
Et quelle que soit la durée de séjour, le retour doit se
préparer dès le premier jour d'expatriation.
La règle d'or de l'expatriation réussie : faire vivre
son réseau pendant son absence et le tenir informé de ses évolutions
professionnelles. Car la grande difficulté pour les expatriés
est d'arriver à valoriser à leur retour des compétences
qui manquent parfois de transparence. "Pour répondre
à ce besoin, poursuit Jean-Luc Dubois, nous mettons actuellement
en place un sas pour le retour permettant de faire un bilan des
acquis, de les évaluer, de les certifier et de les traduire dans
notre langage."
Pour bien réussir son expatriation, il faut également choisir
avec attention son pays de destination. Est-il stratégique pour
l'entreprise ? Quels y sont les secteurs de pointe ? Le pays a-t-il
besoin de mes compétences ? A ce petit jeu, il faut parfois savoir
élargir sa recherche géographique et ne pas hésiter à lancer
sa propre activité. "En Afrique noire, des secteurs entiers de l'économie
ne sont pas représentés, ce qui laisse des créneaux pour des créateurs
d'entreprise, note par exemple Jean-Luc Dubois. Le Maghreb, surtout
le Maroc, accueille également des financiers et des experts
en technologie de l'information et des télécommunications."
Mais pas besoin de regarder à l'autre bout du monde pour
trouver des points de chute : le vieillissement de l'Europe
offre de nouvelles opportunités professionnelles. C'est déjà le
cas en Norvège, en Finlande et en Suède, à condition de se décider
rapidement. L'élargissement de l'Europe devrait offrir un nouveau
réservoir de main d'uvre qualifiée, probablement plus mobile et
moins exigeante financièrement.
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