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ENTREPRISE
 
05/07/2006

Cinq conseils pour réussir un entretien de speed networking

Entretien professionnel chronométré et ultra-rapide, le speed networking est un exercice périlleux qui ne s'improvise pas. Voici les clés pour bien s'y préparer.
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Pratique
Embauche : tous les conseils

Sept minutes montre en main pour retenir l'attention d'un recruteur, huit entretiens qui s'enchaînent quasiment sans interruption pendant une heure, mais aussi, huit autres candidats, qui, comme vous, essayeront de se faire remarquer et de briller. Le speed networking est donc un exercice déconcertant qui tranche totalement avec nos habitudes. Autant de raisons de ne pas improviser et de s'y préparer méthodiquement.

1
  Réaliser un mini-cv percutant
En sept minutes d'entretien, il n'est pas question que votre interlocuteur en consacre deux ou trois à survoler un CV trop détaillé. Nicolas Thébault, fondateur de Tébopro, une entreprise d'aide à l'orientation de carrière, anime depuis 2002 des sessions de speed networking, et y prépare les groupes de candidats à travers des formation de plusieurs semaines. Il suggère de concevoir au préalable un mini-CV d'environ un tiers de page. La première partie présente de manière synthétique le projet professionnel, tandis que les rubriques "compétences" et "expériences" viennent à la suite et de façon distincte.

La rubrique "compétences" offre un espace pour préciser certains aspects de votre profil qui peuvent ouvrir une fenêtre de discussion lors de l'entretien, comme ici, avec quelques mots sur la dimension multi-culturelle de la personnalité de la candidate.
 
Exemple de mini-CV pour un entretien de speed networking

 
2
  Savoir se présenter
"Pour bien démarrer un speed, rappelle Nicolas Thébault, il est crucial de savoir se présenter de façon efficace." Et cela ne s'improvise pas : "l'idéal est de préparer un pitch d'une durée de 30 secondes." Ce discours-type devra reprendre les fondamentaux et les articuler entre eux :
Qui suis-je et qui est ma cible
A quoi suis-je utile et quelle est mon expertise
Donner un éclairage sur ma personnalité
Pour ce dernier aspect, il ne faut pas hésiter à sortir du champ strictement professionnel, conseille le spécialiste : "un DG féru de voile fera le lien entre sa passion et la rapidité de réaction et de décision qu'exige son métier, un DRH rugbyman, établira un parallèle entre ce sport et son attention à la mobilisation des équipes…"

Sites
 Tébopro
Plusieurs semaines sont nécessaires pour préparer son pitch et le rendre opérationnel : "il s'agit de le connaître absolument par cœur, de sorte que, paradoxalement, on ne le récite plus et qu'il soit donc adaptable sur tout terrain, pour un entretien en face à face, comme pour une présentation devant un groupe."
 
 
3
  Se préparer en groupe

Le premier bénéfice d'un travail en groupe est de vous donner un retour sur votre préparation et un effet de miroir. "Lorsque vous élaborez votre pitch, ce retour est indispensable pour vous assurer que vous n'utilisez pas un jargon réservé aux spécialistes et qui risque d'échapper à votre interlocuteur." Car à l'exception des sessions de speed networking sectorielles, sorte de pré-entretiens d'embauche souvent organisées lors de salons professionnels, les entreprises et associations qui organisent les sessions de speed networking sont à vocation généraliste. Les chasseurs de têtes et les candidats qui y participent sont issus de tous les horizons professionnels et il est donc crucial de rendre son discours compréhensible par tous. Ce qui n'a rien d'évident lorsque l'on a effectué quinze ou vingt années de carrière dans un secteur particulier.

Celui qui a la plus grande expérience du speed doit se faire le chef d'orchestre de l'échange"

Nicolas Thébault, Tebopro

Le second bénéfice potentiel, est ce que Nicolas Thébault appelle la fertilisation des réseaux. "Il ne faut pas qu'une session soit simplement la rencontre ponctuelle de 10 personnes avec 10 autres, mais un événement où chacun se fait l'ambassadeur de son réseau, et où ce sont, indirectement, 500 personnes qui en rencontrent 500 autres", résume-t-il. Pour cela, le groupe de participants doit avoir travaillé ensemble et appris à se connaître. C'est aussi à lui de sélectionner le groupe de recruteurs qui participera à la session. Surtout, c'est le groupe des candidats qui donne le ton de la séance. "D'un groupe bien préparé, émane un mimétisme qui rassure les recruteurs invités. Ils sont accueillis par un groupe et non pas simplement plongés au milieu d'un ensemble d'individus anonymes. Cela les libère et les incite à se dévoiler et à partager plus."

 
 
4
  Adopter le bon protocole

Dans la mesure du possible, il faut éviter de s'installer en position de confrontation, comme par exemple en face-à-face, car cela ne correspond pas à l'esprit de l'exercice. "Préférez un 90° avec votre interlocuteur autour de la table, qui est la posture du dialogue par excellence", recommande Nicolas Thébault. Cette disposition doit rappeler que le speed networking ne fonctionne pas selon les modalités d'un rapport de domination mais bien comme un échange entre égaux. Le recruteur comme le candidat, ont avant tout des réseaux à partager et un intérêt réciproque à se rencontrer.

Et toujours

Par ailleurs, les échanges doivent être courts et rythmés afin d'éviter l'essoufflement. Si normalement, celui qui invite est aussi celui qui anime, il est important de ne pas rester rigide face au protocole. "Celui qui a la plus grande expérience du speed peut et doit se faire le chef d'orchestre de l'échange." Enfin, les temps de parole doivent être partagés et équilibrés. Il ne s'agit en aucun cas pour le candidat de monopoliser le temps de parole et de combler tous les espaces.

 
 
5
  Conclure dans les règles

La fin de l'entretien est marquée de façon plus ou moins stricte selon les organisateurs. Chez Tébopro, la cloche sonne une minute trente avant la fin des sept minutes, scrupuleusement respectées, pour rappeler aux participants qu'il faut conclure. Mais dans tous les cas, "les deux participants doivent conclure leur entrevue de façon claire et répondre à la question : poursuit-on l'échange, et si oui comment ", insiste Nicolas Thébault. "Cela peut passer par un rendez-vous au cabinet du chasseur de tête, si le profil du candidat l'a intéressé, par la recommandation d'une tierce personne, ou bien en convenant qu'il est inutile de se revoir. Mais surtout, il ne faut jamais se contenter de formulations vagues telles que - rappelez moi dans la semaine - ou - envoyez moi un email - qui sont contre-productives." Quant à la partie technique, échange de numéro de téléphone et d'e-mail, elle doit absolument se faire après les entretiens.



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