Dossier
 
27/02/2007

Pascal El Grably (Crossknowledge) : "La formation s'adaptera aux enjeux stratégiques des business units"

Rapide à mettre en place, la formation à distance est un véritable outil au service de la performance de l'entreprise. Son usage devrait rapprocher la DRH des activités opérationnelles.
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Pascal El Grably, Associé Crossknowledge
 

La formation à distance devrait devenir le bras armé d'une direction des ressources humaines plus stratégique et opérationnelle, modifiant par là même l'organisation de l'entreprise et le rôle du manager. C'est en tout cas ce que l'on pense chez Crossknowledge, spécialiste de la formation à distance. Les explications de l'un de ses directeurs associés, Pascal El Grably.

 

Vous avez récemment publié un livre blanc "La formation à distance, pour une DRH plus stratégique". Pourquoi ?

Pascal El Grably. Notre objectif est de réconcilier la formation à distance avec les enjeux stratégiques de la DRH, ou plus précisément d'évangéliser le marché. Traditionnellement, la formation à distance est conçue comme une déclinaison de la formation professionnelle, ce qui est finalement très limitant. Nous estimons que la formation à distance est plus stratégique que la formation en salle. Par exemple, dans le cadre d'une fusion acquisition, il est possible de former tout le monde très vite au moment du déploiement stratégique.

 

 
Sommaire
 
 
 

Quels sont les enjeux de la formation à distance ?

Le premier est sans aucun doute d'augmenter le taux d'accès à la formation et au savoir. La formation traditionnelle, quant à elle, n'atteint qu'un taux de 10 à 15 % maximum. En outre, le temps qui s'écoule habituellement entre l'expression du besoin et sa satisfaction est de l'ordre de six mois à trois ans, rendant souvent la formation classique inutile et inadéquate. Avec la formation à distance, la réponse est instantanée ou presque. De plus, on ne mesure jamais le niveau de connaissances avant et après la formation en salle. Difficile alors de connaître la valeur ajoutée acquise. Avec la formation à distance, c'est le contraire. On peut prouver le retour sur investissement. On passe vraiment d'une logique de coût à celle d'investissement.

 

Comment se présente le marché de la formation à distance ?

Depuis un à deux ans, on observe une augmentation de la demande, que ce soit en France ou à l'international. Entre 2000 et 2005, l'offre s'est clarifiée et le marché s'est concentré. Les acteurs se comptent sur les doigts de la main. Bref, l'offre est mâture. Il y a cinq six ans, les entreprises testaient de petits projets. Aujourd'hui les produits qui leur sont proposés s'adressent à une grande population, rapidement et à coût maîtrisé. La question se pose sur ce qui peut être fait à distance et ce qui ne le peut pas. Vous pouvez tout à fait suivre à distance un cours de MBA en finance, marketing ou même en management, sur le recrutement, les entretiens d'évaluation… Et ce pour le tiers du prix en présentiel, voire 20 % seulement. C'est un raisonnement qui se diffuse dans les grands établissements européens.

 

"Le taux d'obsolescence des connaissances est de trois ans"

Quel est l'impact sur l'organisation de l'entreprise ? Quel va être le nouveau rôle de la DRH et du manager ?

Le changement aura lieu au niveau du rythme tout d'abord. Demain, on formera tout le monde en même temps, à la demande, c'est-à-dire six à huit fois plus de gens. La formation s'adaptera aux enjeux stratégiques des business units, tous les mois ou trimestres, pour être au plus près de leur besoins. Le recensement des besoins sera plus fréquent au lieu d'avoir lieu une fois par an. Le travail de la DRH sera plus opérationnel et proche de l'activité. De prestataire, elle devient partenaire des différentes directions. Dans les organisations décentralisées, les managers auront pour rôle de diffuser le juste contenu, au juste moment, à la juste personne. Il devra détecter les besoins et sera responsable du développement des compétences.

 

Va-t-on vers une industrialisation de la formation ?

Oui ! On ne peut plus faire de la formation artisanale. Une entreprise qui ne forme pas ses salariés chaque année court à la catastrophe. Le taux d'obsolescence des connaissances est de trois ans. Il faut en permanence apprendre et se corriger car les erreurs de management coûtent cher à l'entreprise : mauvais recrutement, démotivation…

 

Comment va évoluer la formation à distance ?

Aujourd'hui, on délivre majoritairement des contenus sur étagère, c'est-à-dire standard. Toutefois il est possible de les personnaliser en ajoutant des vidéos ou documents maison. C'est moins cher que des contenus sur mesure qui sont en outre périmés au bout de deux ans. Bien entendu, le DIF va contribuer à développer globalement le marché de la formation à distance. Les offres sont prêtes, même si elles ne sont pas encore utilisées. D'ailleurs, je prends le pari que dans cinq à dix ans maximum, chaque individu aura fait une formation à distance. Les apprenants pourront créer des réseaux de savoirs. Il s'agira entre autres d'échanges de bonnes pratiques en interne, de travail collaboratif avec des simulateurs… L'agglomération de l'ensemble de ces travaux et contributions identifiées permettra de créer des communautés.

 


 
PARCOURS
 
 

Directeur associé de Crossknowledge, société créée en 2000 et spécialisée dans la formation à distance, Pascal El Grably est responsable du pôle Clients. Il fait évoluer l'offre de Crossknowledge en l'adaptant aux enjeux et objectifs du marché. ESC Grenoble, il était auparavant responsable de la force de vente de Procter&Gamble France.

 


» Consulter le site de Crossknowledge



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