20/07/2005
Se mettre à son compte Les
clés pour créer son entreprise
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Du statut de la société au
dépôt du nom de domaine du site Internet en passant par le choix de la banque,
cinq principes généraux pour ne pas rater sa création d'entreprise. |
Vous avez longuement
mûri votre projet, vous avez défini un modèle économique
et un plan de financement qui vous semble tenir la route. Vous avez réalisé
une étude de marché et soumis votre idée à votre entourage
qui vous a assuré de sa pertinence et vous disposez d'un minimum de connaissances
en comptabilité, démarches administratives et techniques commerciales.
Avant de vous lancer, voici cinq conseils généraux pour partir du
bon pied.
1 | Le
statut et l'activité | |
Choisir le bon statut et définir
précisément son activité sont les deux premières
règles à observer quand on veut se mettre
à son compte. Selon le statut juridique que vous
choisissez (PDG salarié ou gérant majoritaire,
par exemple), le taux d'imposition et les charges sociales
varient. Pour faire le bon choix, la chambre de métiers
du Jura a listé les sept
formes juridiques d'entreprise les plus usitées
et en détaille les principales caractéristiques.
80 % des personnes morales immatriculées sont
soit des SARL, soit des EURL. Trois grandes formes juridiques
sont principalement utilisées pour la création
d'entreprise : l'entreprise en nom propre
(formalités réduites, pas de capital requis
mais le patrimoine personnel du dirigeant n'est pas à
l'abri), la SARL qui est utile dans le cas où
vous devez investir et embaucher pour créer votre
activité car votre patrimoine est protégé
ou la SA, à retenir si vous tablez sur un
chiffre d'affaires important (plusieurs centaines de milliers
d'euros dès la première année) mais
qui demande un capital initial minimum de 37.000 euros
et implique une structure très formalisée
comme la constitution d'un conseil d'administration.
Pour ce qui est de la définition de l'activité,
il faut choisir avec soin l'intitulé de la profession.
Celui-ci doit couvrir l'ensemble des prestations qui vous
facturerez dans le cadre de cette activité. |
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2 | Les
démarches administratives | |
Le système de la mise en place des Centres de formalités
des entreprises (CFE) ou "guichet unique"
permet d'éviter la multiplication des démarches
auprès des interlocuteurs administratifs (Insee,
services fiscaux, greffe du Tribunal de Commerce, caisses
sociales, inspection du travail, etc.). Marie-Claude Gérard,
fondatrice de Nexialis Consultants, société
de conseil en organisation, management et conduite du
changement, pointe cependant le doigt sur quelques tracasseries :
"Après avoir fait la queue, une personne regarde
le dossier que vous voulez déposer. S'il remarque
une erreur ou un manque, il vous demande de revenir une
fois cela corrigé (et donc de refaire la queue).
La fois suivante, une autre personne analyse votre dossier...
et trouve une autre erreur, et ainsi de suite. Il est
rare qu'une personne regarde votre dossier en totalité
pour lister l'ensemble des erreurs une bonne fois pour
toute." Si vous êtes dans ce cas, n'hésitez
pas à demander à ce que la personne au guichet
prenne le soin de regarder l'ensemble du dossier dans
le détail, même s'il comporte une erreur.
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En dehors de tout besoin de financement éventuel,
vous devez choisir une banque pour votre nouvelle activité.
C'est généralement le parcours du combattant
car les banques sont souvent frileuses vis-à-vis
des créateurs d'entreprise. Avant de commencer
à faire le tour des principales banques du marché,
assurez-vous d'avoir un dossier très complet
avec un plan de développement, une étude
de marché, un plan de financement (sur trois
ou cinq ans selon la taille du projet), etc. Si malgré
tout les principales banques se montrent réticentes
(elles peuvent aller jusqu'à demander un bilan
de trois ans...), vous pouvez alors recourir à
des structures alternatives telles que le Crédit
Coopératif, une filiale de la Banque Populaire,
où vous trouverez des services identiques à
ceux proposés par une banque "classique".
Enfin, sachez que si vous ne trouvez pas de banque vous
pouvez faire une requête auprès de la Banque
de France qui vous en désignera une (voir le
détail).
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Que ce soit un soutien de salaire par le biais des
Assedic ou des aides au financement, il existe de multiples
possibilités d'aides à la création
d'entreprise. "Après un licenciement et
ayant plus de 50 ans, je pouvais bénéficier
d'une indemnisation par les Assedic pendant près
de trois ans. Mais j'avais aussi le droit de travailler,
les Assedic complétant mon revenu. J'ai donc
décidé de créer mon emploi",
indique Marie-Claude Gérard, fondatrice de Nexialis
Consultants. Frédéric Mangin, gérant
de Profit-Conseil, société de conseil
pour les affaires et la gestion, a lui reçu de
nombreuses aides : "Après avoir bénéficié
d'un congé individuel de formation de préparation à
la création d'entreprise, de l'aide au chômeur créateur
(exonération de charges sociales les 12 premiers mois
et indemnisé par les Assedic pendant 18 mois), d'une
subvention Agefiph (fonds pour l'insertion professionnelle
des personnes handicapées , ndlr) de 10.675 euros
et d'un prix au concours Entreprendre 2003, j'ai pu
démarrer dans de bonnes conditions financières."
Pour voir un peu plus clair dans la jungle des aides
possibles à la création d'entreprise,
vous pouvez effectuer une recherche via le moteur mis
en place par deficreations.com,
site créé par des dirigeants et des universitaires.
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5 | Les
petits détails qui comptent | |
- N'hésitez pas à vous faire aider.
Que ce soit par la Chambre de commerce et d'industrie
dont vous dépendez (voir notre annuaire),
que par l'APCE
(Agence pour la création d'entreprises), l'ADIE
(Association pour le droit à l'initiative économique),
le Réseau
Entreprendre, Oséo
(ex-Anvar et BDPME), etc.
- Faites appel à des spécialistes (expert-comptable,
fiscaliste, un conseiller en protection sociale, etc.) et confronter votre expérience
et vos projets à d'autres personnes du même secteur d'activité
que vous. Cela vous permettra de tisser un réseau.
- Déposez le nom de l'entreprise à l'INPI.
- Pensez à contracter une protection sociale
adaptée.
- Pensez à la domiciliation
de l'entreprise. Si c'est à votre domicile, demander l'autorisation
au propriétaire ou prévenir le syndic si c'est dans le règlement
de la copropriété. - Equipez-vous en matériel informatique
et en logiciels avec une licence adaptée. - Déposez le nom
de domaine pour le site Internet de l'entreprise (en ".com" et ".fr").
- Formez-vous régulièrement. Si
vous n'avez aucune compétence comptable, une
formation est nécessaire avant de vous lancer
dans l'aventure. Il est également important de
faire régulièrement des formations dans
votre domaine pour vous maintenir à la pointe
de votre secteur.
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