EXPERT
24/06/2005
Marie-Sylvie Vatier
(Avocate)
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Jacques guers (Xerox) |
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Le droit à
congés payés est ouvert à tout salarié qui justifie
avoir été occupé chez le même employeur pendant un
temps équivalent à un minimum d'un mois de travail effectif entre
le 1er juin de l'année précédente et le 31 mai de l'année
en cours, période dite "année de référence" :
un salarié qui a travaillé du 7 mai au 15 juin 2005 fournit un travail
effectif globalement supérieur à un mois, toutes périodes
confondues, mais inférieur à un mois, aussi bien au cours de la
période de référence 2004/2005, que de la période
de référence 2005/2006 : il n'a donc droit à aucun congé.
Certaines
périodes sont assimilées à du travail effectif pour le calcul
des congés payés ; il en est ainsi par exemple des congés
de maternité ou d'adoption, des périodes de suspension du contrat
de travail pour accident du travail ou maladie professionnelle dans la limite
d'un an.
En revanche, sauf dispositions conventionnelles contraires, les
périodes d'absence pour maladie ne sont pas assimilées à
des périodes de travail effectif et n'ouvrent donc pas droit à congés
payés. La prise anticipée des congés payés est possible,
mais ne peut être imposée ni par l'employeur, ni par le salarié :
il faut un commun accord.
Quelle
durée ?
La durée des congés payés
est de 2 jours ½ ouvrables par mois de travail ; pour une année
complète de travail, comptabilisée au cours de l'année de
référence, la durée du congé est donc en principe
de 30 jours ouvrables. Par jours ouvrables, il faut comprendre chaque jour de
la semaine, du lundi au samedi inclus, à l'exception du dimanche ou du
jour de repos hebdomadaire qui le remplace dans la semaine, et des jours fériés
chômés.
Le second jour de repos hebdomadaire (habituellement
le lundi ou le samedi) est considéré comme jour ouvrable, sauf s'il
est le premier jour ouvrable suivant le départ en vacances, auquel cas,
il n'entre pas dans le décompte du congé : celui-ci ne commence
à courir que le jour où le travail aurait normalement repris, soit
habituellement le lundi ou le mardi : ainsi, si un salarié part en
vacances un vendredi soir alors que le samedi est chômé, son congé
ne commence à courir qu'à partir du lundi suivant ; s'il part en
vacances le samedi soir et que le lundi est habituellement chômé,
son congé ne sera décompté qu'à partir du mardi suivant.
En revanche, si le dernier jour de congés tombe un jour ouvrable, mais
non travaillé dans l'entreprise, cette journée compte pour le calcul
du congé.
Temps complet ou temps partiel, même décompte des jours de congés." |
Pour les salariés à temps partiel, le décompte des jours de congés s'opère comme pour les salariés à temps complet : un salarié qui travaille trois jours par semaine, le lundi, mardi et mercredi et qui part en congés le mercredi soir n'aura ses jours de congés décomptés qu'à partir du lundi suivant ; en revanche, s'il part le mardi soir, le décompte commencera dès le mercredi matin.
A
quelle période ?
La période de congés
payés est fixée par les Conventions Collectives, et à défaut,
par l'employeur en se référant aux usages et après consultation
des délégués du personnel et du Comité d'entreprise.
Cette période comprend obligatoirement la période du 1er mai au
31 octobre de chaque année, la période de congés doit être
portée à la connaissance du personnel au moins deux mois avant son
ouverture.
Les congés payés sont destinés à
permettre aux salariés de se reposer de leur travail : ils doivent
donc être pris en principe chaque année durant la période
prévue ; si un salarié n'a pas pris l'ensemble de ses congés
payés, il ne peut être indemnisé que s'il établit qu'il
en a été empêché du fait de l'employeur.
Lorsqu'un
salarié a travaillé pendant une période complète de
référence, il a donc droit à trente jours ouvrables de vacances
qui doivent obligatoirement être pris au moins en deux temps : un congé
principal continu en principe de quatre semaines et une cinquième semaine.
Le
congé principal
Le congé principal est donc de 24 jours
ouvrables au plus ; le fractionnement de ce congé est
possible à condition qu'employeur et salarié soient
d'accord et qu'une fraction du congé soit au moins de douze
jours ouvrables continus compris entre deux jours de repos hebdomadaire
entre le 1er mai et le 31 octobre de chaque année ;
les jours restant dus peuvent être accordés en une
ou plusieurs fois en dehors de cette période, mais ils peuvent
donner droit alors à un ou deux jours
de fractionnement : par exemple, si un salarié prend
vingt jours de congés en août et prend les quatre jours
restant en novembre, en les accolant à la cinquième
semaine, il lui est dû un jour supplémentaire de congés
; s'il prend vingt jours de congés en août, quatre
jours en octobre, et la cinquième semaine en février,
aucun jour de congé supplémentaire ne lui est dû.
L'employeur ne peut imposer un fractionnement du congé principal." |
Parcours |
Marie Sylvie Vatier, lauréate des facultés de droit, est titulaire d'un DES de droit privé et d'un DES de sciences criminelles. Avocat au barreau de Paris depuis 1973, associée de Vatier & Associés, elle est spécialisée en droit social. |
Jacques guers (Xerox) |
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