Journal du Net > Management >  Gare au look : Casual every day ou casual jamais
DOSSIER 
 
06/04/2005

Gare au look
"Casual every day" ou
"casual" jamais

Le "casual friday" n'a pas résisté à l'éclatement de la bulle. Néanmoins, le style se relâche dans petites et grandes entreprises.
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Une bonne apparence
"L'image n'est pas une fin en soi..."
La fin du casual day
7 styles au bureau

"Le vendredi, tout est permis !" Cette publicité des pantalons Dockers a pris un sacré coup de vieux. Le "friday wear" ne s'est pas imposé en France, malgré un effet de mode durant les années Internet. Aujourd'hui, la plupart des entreprises, grandes ou petites, adoptent soit le style classique, soit le décontracté, tous les jours. Cependant, même chez les plus stricts, les règles se sont assouplies.

 

Dans les filiales de groupes américains et dans des secteurs comme la communication, les médias, Internet, ou l'informatique, le "casual" fait presque l'unanimité. "Cette évolution vers le style décontracté va se poursuivre", note avec optimisme Karim Bouhajeb, directeur marketing de Dockers France. Elle répond aussi aux contraintes de nombre de célibataires qui souhaitent laver leurs vêtements en machine et n'ont pas le temps de les repasser.

 

SC Johnson (Brise, Canard...), filiale d'une entreprise familiale américaine, affiche une politique de "casual every day". Idem chez Beauté prestige international (parfums Jean-Paul Gauthier) où seuls quelques services comme le juridique ou la comptabilité restent classiques quatre jours et portent jeans et polo le vendredi. Chez Microsoft France, les cadres gardent tout de même un style classique pour les rendez-vous clients ou présentations publiques. Mais très souvent avec une petite touche tendance, mode.

 

 

Chez Ineum, les jeunes osent parfois la coupe de cheveux semi-pétard"

Dans le conseil et l'audit, l'"uniforme" demeure strict, du fait d'un contact quotidien avec le client. Mais, là aussi, le style a tendance à se relâcher. Ineum note ainsi que ses consultantes remplacent de plus en plus la veste de tailleur par des petits pulls fins, voire par une veste de cuir cintrée. Pour les hommes, les chemises ont plus de fantaisie : noires, marron ou à gros carreaux. Les jeunes consultants osent parfois la coupe de cheveux semi-pétard. Chez Ernst & Young, de plus en plus d'auditeurs veulent déclarer le vendredi "casual day". Certains osent même venir sans cravate !

 

Mais, attention, il ne faut pas trop chercher la révolution vestimentaire. Autant se conformer à ce qui se pratique dans son entreprise. Le dirigeant joue un rôle important pour donner le style. Depuis l'arrivée d'Anne Lauvergeon à la tête d'Areva, l'aspect vestimentaire devient plus "mode". Le PDG de Vedior, Philippe Salle, n'hésite pas à laisser de côté sa cravate lorsqu'il travaille au siège avec ses collaborateurs. Et le look strict perd du terrain le vendredi.

 

 

Une bonne apparence
"L'image n'est pas une fin en soi..."
La fin du casual day
7 styles au bureau

En France, dans les PME ou grands groupes, le "dress code" dans le règlement intérieur n'existe pas, sauf pour les tenues de protection et les uniformes. En cas de tenue ou de coiffure "exubérante", la jurisprudence intervient en faveur de l'entreprise, en particulier si le salarié est en contact avec des clients. Mais la culture d'entreprise et la pression du groupe suffisent généralement à imposer un style. Si vous n'y collez pas, on saura vous le faire comprendre, avec plus ou moins de finesse. Chez Carrefour, un gage est prévu pour les têtes en l'air : porter la cravate maison, bleue électrique, ornée d'un logo blanc "Le mois Carrefour". Très classe.

 


Ce que dit la loi

"J'ai plaidé pour une entreprise du CAC 40 dont un salarié, ingénieur commercial, avait adopté une coupe iroquois, avec une crête rouge. Il faisait une crise de la quarantaine", raconte maître Frédéric Zunz, avocat du cabinet Touzet Bocquet & Associés. Son client a gagné. Dans un cas similaire, l'arrêt "Bermudas" du 28 mai 2003 a également donné raison à l'entreprise, Sagem. Cet arrêt rappelle : "La liberté de se vêtir à sa guise au temps et au lieu de travail n'entre pas dans la catégorie des libertés fondamentales." Dans la pratique, avant de licencier pour faute, il est conseillé d'avertir de manière informelle le salarié, puis le mettre en demeure deux fois.


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