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INTERVIEW
 
mars 2005

Antoine Gonin (photographe)
Je suis toujours surpris par la taille des infrastructures

Depuis une vingtaine d'années, Antoine Gonin photographie les installations industrielles. Des installations où le design et l'architecture s'imposent.
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Les fleurons de l'industrie

"Ils ont parfois la beauté, la majesté de nouvelles cathédrales dont les architectes sont les ingénieurs. Inspirés par des idées, des théories, des calculs, ils projettent dans le réel des objets qui coupent le souffle par l'audace et parfois la grâce de leur forme."
Georges Charpak, Prix Nobel de physique en 1992, dans la préface du livre d'Antoine Gonin (*), évoque la surprise ressentie face à certains équipements industriels. Le mot industrie renvoie pour beaucoup à pollution, délocalisation, travail à la chaîne... Sa couleur serait même le gris. A rebours, les photographies d'Antoine Gonin, en noir et blanc, mettent en avant la technologie et le gigantisme de ce que l'homme a construit, en toute confiance.

Quel est votre parcours professionnel ?
Antoine Gonin. J'ai toujours voulu être photographe. J'ai commencé comme assistant puis j'ai rejoint une école. J'ai ensuite été embauché dans une agence de pub, avant de m'installer à mon compte. Dès le début, j'ai travaillé pour l'industrie, par passion pour ce secteur. Je réalisais alors des travaux pour les rapports annuels d'importantes entreprises françaises comme Renault, Alstom, EADS, Elf...

A vos yeux, comment l'architecture industrielle a-t-elle évolué ?
Elle a connu une évolution incroyable, tant du point de vue technologique que du point de vue architectural. Les entreprises y accordent beaucoup plus d'attention. Les groupes demandent d'ailleurs des photographies de plus grande qualité. Je me souviens avoir photographié au début de ma carrière une raffinerie dans des conditions incroyables. Aujourd'hui, les installations sont plus accessibles et plus "design". Mon rôle est de refléter au mieux ce côté graphique qui est de plus en plus présent. Mais malgré cet aspect graphique, je suis toujours surpris par la technologie et par la taille des infrastructures et des machines.

Pourquoi avoir publié le livre "Eloge de l'avenir" ?
Pour une grande société, j'ai fait les photos du rapport annuel en noir et blanc. Cela m'a donné l'idée de faire ce livre. D'autant plus qu'il n'existait aucun livre de photos sur l'industrie française.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour ce livre ?
Ce livre m'a demandé six ans de travail. La grande difficulté des photos dans l'industrie est liée à l'éclairage. Pour une seule photo, je passais une demi-journée à une journée sur place. L'autre difficulté est liée à l'accès : certaines installations ne sont ouvertes qu'une fois par an. La photo qui m'a demandé le plus de temps, et l'aide de deux assistants, est celle de la turbine la plus puissante du monde, dans la centrale nucléaire d'EDF à Chooz (Ndlr : première photo du
diaporama).

A partir de vos photos, plus de trente expositions ont eu lieu dans les Centres culturels et Alliances françaises. Quelles étaient les réactions des visiteurs ?
Le ministère des Affaires étrangères utilise en effet ces photos pour promouvoir l'industrie française à l'étranger. Les visiteurs sont à chaque fois très étonnés par l'exposition, notamment à cause du noir et blanc et de l'aspect très graphique des installations.

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Préparez-vous un autre livre ?
Je prépare un livre sur un autre sujet. Il s'agit des paysages en France. J'y travaille depuis cinq ans. Ce nouveau livre me prendra dix ans en tout.

(*) Eloge de l'avenir, Editions Delpire
   


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