Spécial livres
L'Occident perce en Chine

A l'instar du Journal de BJ, le livre de Bertrand Jouvenot, la littérature managériale occidentale séduit les managers chinois. Question d'expertise et d'originalité.

Les grands classiques ont toujours la cote

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Liste des ouvrages cités

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Le bien-être en vogue Les classiques ont la cote "L'acteur et le système" Eternel "Art de la guerre" L'Occident perce en Chine Liste des ouvrages cités

Premier constat : la littérature française s'exporte. Le Journal du Management publiait en juillet 2004 les bonnes feuilles du Journal de BJ au bureau, le management facile (Editions Maxima). L'auteur, Bertrand Jouvenot, propose un roman ludique et pédagogique dans lequel il se met lui-même en scène et explique comment il développe des savoir-faire managériaux. Le livre est en cours de publication en Chine, avec notamment une première impression prévue à 3 500 exemplaires pour la seule zone de Taïwan (Editions Ollin).

Par ailleurs, les auteurs de livres à succès sont de plus en plus des individus de terrain avant tout, et non des théoriciens. Un détail qui semble-t-il fait la différence auprès des lecteurs chinois. "Le Journal de BJ aborde le thème du management d'une manière beaucoup plus intéressante, drôle et claire que les ouvrages présents sur le marché taïwanais, avec un contenu basé sur la première expérience personnelle d'un nouveau venu dans l'entreprise", explique Carol Hsieh, l'éditeur taïwanais du livre. Le management est ainsi abordé de façon pratique et concrète, à travers des situations que chacun peut identifier au quotidien.

Introduire les concepts managériaux facile à lire" Carol Hsieh, Editions Ollin

Et l'éditeur de poursuivre : "Nous pensons que ce livre offre une nouvelle approche de la culture d'entreprise pour tous les lecteurs taïwanais qui se reposent généralement et depuis très longtemps sur des concepts rigides et sérieux. La manière dont l'auteur introduit les concepts managériaux est si facile à lire, sous forme d'histoires incluant de nombreuses notions sur l'entreprise." Le fait est confirmé par Wang Hongying, l'agent littéraire chinois des Editions Maxima, qui travaille pour la Beijing International Rights Agency et selon laquelle "certains ouvrages sont trop professionnels ou théoriques". Des livres qui sont parfois incompréhensibles, ou tout simplement qui développent des théories ennuyeuses ou fastidieuses.

Toujours selon l'agent littéraire, deux catégories d'ouvrages de management séduisent avant tout les managers chinois. La première concerne le rôle du leader et comment l'améliorer dans l'intérêt de l'entreprise, avec notamment le coaching. La seconde catégorie concerne la prise de décision et l'exécution de celle-ci, pour laquelle l'agent littéraire évoque les best-sellers Confronting reality : doing what matters to get things right de Larry Bossidy et Ram Charan, et Execution : the discipline of getting things done de Larry Bossidy, Ram Charan et Charles Burck.

La valeur de chacun est jugée par rapport à la progression professionnelle" Carol Hsieh, Editions Ollin

De toute évidence, les éditeurs chinois se penchent davantage sur la littérature anglo-saxonne, car les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne regroupent les entreprises mondiales les plus importantes. Wang Hongying admet cependant que les ouvrages issus de grandes entreprises françaises ou qui offrent une approche originale et pertinente sont également appréciés des managers chinois. "Actuellement, je recommande à mes clients Bernard Arnault, la passion créative par Yves Messarovitch", précise-t-elle. (Editions Plon, 2000).

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En observant, sur le long terme, la situation des ventes de livres sur le marché taïwanais, Carol Hsieh a pu remarquer que certains titres semblaient avoir une influence significative sur les lecteurs locaux qui adoptent de nouvelles pratiques pour plus d'efficacité. "De manière générale, les Taïwanais portent plus d'attention à la performance que partout ailleurs. La valeur de chacun est habituellement jugée par rapport à la progression professionnelle ou aux promotions, les loisirs ne participant pas en premier lieu à la réussite ou au développement personnel."

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