Journal du Net > Management >  Jean-Noël Schneider (Corporate syndromes)
INTERVIEW
 
décembre 2004

Jean-Noël Schneider
Je m'inspire de mon expérience professionnelle

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Jean-Noël Schneider n'est pas dessinateur. C'est au cours de son parcours professionnel, dans le secteur de l'éditique, qu'il se découvre un talent en griffonnant pendant les échanges téléphoniques et les réunions. Aujourd'hui, l'homme est devenu consultant au sein d'APM Conseil, un cabinet spécialisé en amélioration des performances et gestion du changement dans les grandes entreprises. Et au cours de ses missions, il lui arrive d'utiliser ses croquis humoristiques. Des dessins regroupés sous l'étiquette "Corporate syndromes" que Jean-Noël Schneider nous livre, en avant-première, dans Le Journal du Management.

Utilisez-vous le dessin dans votre travail ?
Jean-Noël Schneider. Mes dessins n'ont pas de rapport direct avec mon activité actuelle. Mais je m'en sers parfois en bonus, pour pointer un effet pervers ou un travers de l'entreprise et inciter à la réflexion. Cela pourrait éventuellement être intéressant d'utiliser le dessin dans une politique de conduite du changement, mais je le considère pour l'instant uniquement comme un plus. Sur un plan plus personnel, j'ai toujours dessiné pour les journaux des entreprises où j'ai travaillé. Pendant les réunions, je crayonne souvent de manière automatique, je caricature les personnes présentes autour de la table.

De quelles situations vous inspirez-vous ?
Je m'inspire de mon expérience professionnelle d'une vingtaine d'années. Grâce à mon activité actuelle de consultant, je suis en contact avec de grandes entreprises, ce qui me permet de relever quelques clichés. Je pars de cas particuliers mais ils s'avèrent représentatifs de ce qui se passe dans la plupart des entreprises. Je suis émerveillé par le monde de l'entreprise. J'observe des situations vraiment intéressantes, parfois glauques. Derrière le linéaire totalement rectiligne d'un supermarché, se cachent des situations tordues.

Parmi les syndromes que vous croquez, lesquels sont les plus absurdes ?
Le syndrome anti-chute (voir le dessin) me paraît particulièrement absurde. On peut se féliciter d'un résultat médiocre tant qu'il aurait pu être pire. Le syndrome de l'inventaire (voir le dessin) est également très présent dans les organisations transverses. Celui de l'envahisseur (voir le dessin) montre que la résistance au changement a bon dos. Elle cache souvent une résistance à une autre entité ou encore aux convictions de la direction.

Et quels sont les syndromes les plus dangereux pour l'entreprise et le salarié ?
L'objectif réducteur (voir le dessin) représente un vrai danger. Des entreprises sont capables de supprimer un potentiel important pour générer un revenu immédiat. Par exemple, dans un processus de qualité totale, l'entreprise va chercher à respecter des standards plus qu'à faire la différence sur le marché. Dans la réponse à un appel d'offres, l'entreprise va également répondre à une grille très précise et non consulter un expert qui aurait pu pointer d'autres éléments importants. Cela représente aussi un danger pour le salarié, même un haut potentiel, surtout s'il coûte cher.

Si vous souhaitez réagir sur les dessins "Corporate syndromes", Jean-Noël Schneider attend avec impatience vos messages.


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