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DOSSIER 
 
06/10/2004

Se mettre au vert, un an après
Les premiers candidats au village des télétravailleurs

Implanté dans l'Orne, le village de télétravailleurs voit peu à peu le jour. Plus de 70 candidatures ont été reçues. Le premier néo-rural y a déjà posé ses valises.
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Didier Delu,
installé en Savoie
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La check-list pour partir serein
TGV, boulot, dodo
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En mai dernier, Xavier de Mazenod, un travailleur indépendant dans le conseil éditorial qui a décidé de s'installer en province tout en poursuivant son activité professionnelle à distance, lançait un appel à candidatures destiné aux télétravailleurs sur le site Zevillage.net (lire l'article JDM). L'aventure du village des télétravailleurs ne faisait alors que commencer. Idée de base de ce projet : créer aux alentours d'Essay, un petit village de 530 habitants situé dans l'Orne, une communauté de télétravailleurs organisée en réseau et ouverte aux indépendants des secteurs de l'informatique, de la presse, de l'édition et des arts graphiques.

Cinq mois plus tard, où en est ce projet ? Plus de 70 candidatures ont été reçues, dont une dizaine ont été évaluées lors d'un entretien avec l'association Sicler, spécialisée dans l'implantation et le maintien d'activités commerciales en milieu rural. "Je suis vraiment satisfait de l'avancée de ce projet, lance Xavier de Mazenod, même si je trouve que cela ne va pas assez vite. Mais il est vrai que les changements de situation ou de région ne se font pas du jour au lendemain, surtout lorsqu'il s'agit de déplacer toute une famille."

Le profil des dossiers reçus apparaît relativement homogène. Les candidats au télétravail ont pour la plupart plus de quarante ans, disposent d'une solide expérience professionnelle et souhaitent changer de vie. A ce jour, un seul candidat fait effectivement partie du projet : François Vandenberghe (voir l'encadré ci-contre). "Nous avons retenu sa candidature pour plusieurs raisons. Il cumule à la fois autonomie professionnelle et compétences, un métier et des clients, et une forte motivation. De plus il travaillait déjà à distance et avait déjà une expérience de la vie en milieu rural."

Le premier installé
au Village

Pour François Vandenberghe, faire partie du Village est "une façon harmonieuse de lier vie professionnelle et vie personnelle". Après des activités de journalisme et la création d'un cabinet de relations presse, François Vandenberghe souhaitait changer de région, tout en ayant la possibilité d'effectuer pour ses affaires un aller-retour à Paris dans la journée. D'où sa candidature et finalement son installation rapide fin juillet à Alençon, à une vingtaine de kilomètres du Village, le plan immobilier du projet n'étant pas encore opérationnel. "Cette situation présente de nombreux avantages, précise-t-il. Au lieu de deux rendez-vous dans la journée à Paris, je peux en prendre le double à Alençon et m'y rendre à pieds, pour au final terminer plus tôt et moins stressé. Le temps ainsi libéré m'a permis de m'inscrire dans une association pour apprendre le chinois et faire du théâtre à deux pas de chez moi."

Des arguments que n'offrent pas toutes les candidatures. "Deux tiers des projets sont mal ficelés ou peu précis, estime Xavier de Mazenod. Les candidats ne se posent pas suffisamment de questions et évaluent mal les besoins, les risques et les contraintes d'un tel engagement. C'est un projet où tous les membres de la famille du candidat doivent être sur la même longueur d'onde. Il faut penser à des choses simples mais essentielles, comme trouver une nouvelle école pour les enfants. Et puis, contrairement au milieu urbain, on n'est pas anonyme en milieu rural." La sélection opérée par le village des télétravailleurs se veut donc rigoureuse : elle concerne non seulement la pérennité du projet, mais également l'avenir professionnel des candidats.

A ce jour, un tiers des candidatures reçues répond aux attentes du projet. Ces candidatures validées ne devraient pas se concrétiser avant l'année prochaine, principalement pour des raisons d'organisation. "Par exemple, l'une de nos candidates est actuellement en formation professionnelle et n'est pas libre avant l'année prochaine. Un autre candidat vient d'effectuer la rentrée scolaire de ses enfants, et préfère du coup attendre l'été prochain." Mais Xavier de Mazenod estime que ces reports sont plutôt positifs et qu'ils permettront, in fine, d'espacer les installations dans le temps.

Le projet de Xavier de Mazenod est aussi l'occasion pour certains de revenir sur le sol français. C'est le cas pour une traductrice spécialisée dans le secteur médical, installée à Londres depuis vingt ans. Pour une autre Française, mariée à un allemand, cette opportunité répond à un changement de zone d'affectation commerciale pour son conjoint. Le projet attire également des candidatures plus hétéroclites comme celle, récente, d'un artiste spécialiste des trompes-l'œil.

Et si le projet attire quelques expatriés, il n'est pas sans faire réagir les professionnels de la région qui y voient un afflux de sang neuf et l'attrait d'un réseau en devenir. En s'appuyant sur le Village des télétravailleurs, Xavier de Mazenod envisage de créer un club autour des technologies de l'information et de la communication, pour développer l'éthique, les échanges et les contacts. "Ce genre de structure n'existe pas encore dans l'Orne", précise-t-il.

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En attendant, le Village devrait accueillir trois nouveaux candidats et leurs familles d'ici la fin de l'année. Le projet destiné a priori aux indépendants pourrait bien également ouvrir ses portes aux petites PME de quatre ou cinq personnes. "Les personnes que nous rencontrons font germer des idées nouvelles."

Didier Delu,
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