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dossier
(juin
2003)
Marc-Antoine
Marcantoni (Thales Communications)
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Depuis plus de vingt ans Marc-Antoine Marcantoni est ingénieur chez Thales mais aussi syndiqué Ugica-CFTC. Son principe : faire la part des choses entre carrières professionnelle et syndicale. |
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Depuis quand êtes-vous syndiqué
et pourquoi ?
Marc-Antoine Marcantoni. Je suis syndiqué depuis 1988.
Nous avons été plusieurs à faire cette démarche
à ce moment-là, et notre choix s'est porté
sur la CFTC. Nous aurions pu nous tourner vers la CGC, mais celle-ci
est davantage catégorielle. Nous souhaitions à l'époque,
tout comme aujourd'hui, défendre les droits des salariés,
aussi bien cadres qu'employés. Car l'entreprise est une structure
qui ne prend pas suffisamment en compte ses ressources humaines.
Quelles
sont vos fonctions et activités en tant que syndiqué ?
Au niveau sectoriel, je suis conseiller fédéral de la CFTC Métallurgie. Au niveau
géographique, je suis vice-président de l'union départementale
CFTC des Hauts-de-Seine (92) qui comptent 2 000 adhérents.
Nous travaillons globalement suivant trois axes : rémunération,
pérennité de l'emploi et droit social en entreprise.
Au sein de Thales par exemple, une mobilisation intersyndicale nous
a permis, il y a quelque temps, de négocier les salaires
mensuels. Résultat : un gain d'un point et demi par rapport
à ce qui était proposé. Sans négociation,
nous serions restés au niveau minimum du pouvoir d'achat.
Quelles principales actions avez-vous
menées ?
Je ne vous en citerai qu'une seule, au sein du groupe Thales, qui
est tout à fait encourageante et représentative du
résultat de nos efforts. La tâche était d'ampleur
: il s'agissait d'externaliser une équipe de fabrication
de cartes électroniques d'environ 250 personnes, du site
de Marc-en-Bareuil (Nord). La négociation a duré
six à sept mois, avec des périodes plus ou moins denses
et tendues. Nous avons obtenu de la part de la direction l'assurance
une charge de travail pendant quatre ans, ainsi que des subventions
de l'administration locale. En tout, l'emploi était garanti
pendant cinq ans. L'externalisation a eu lieu entre 2002 et 2003
sans perte d'emploi, tous les salariés étant repris
par la société Eolane qui a fondé Altrel, encore
fournisseur de Thales aujourd'hui.
Quelles sont aujourd'hui vos fonctions
chez Thales Communication ?
Etant ingénieur projet export depuis neuf ans, je suis aujourd'hui
responsable d'une équipe d'une douzaine de personnes. J'anime
la cellule projets export qui se divise suivant deux structures
: organique et opérationnelle, cette dernière faisant
appel parfois à des personnes de divers services. Mais, mes
fonctions sont restées approximativement les mêmes
depuis neuf ans.
Se syndicaliser c'est stopper son évolution professionnelle" |
Peut-on concilier carrières
professionnelle et syndicale ?
Non. On ne peut pas être à la fois partenaire et adversaire
de la direction. Il faut inévitablement faire un choix. Lorsqu'on
se syndique, la carrière professionnelle s'arrête forcément.
Et d'ailleurs, en général, vous ne vous syndiquez
pas si des opportunités de carrière s'offrent à
vous. Par ailleurs, nous subissons, en tant que syndiqués,
des pressions de toutes sortes de la part de la direction : augmentation
de la charge de travail, réunions sur les horaires de délégation...
Un directeur d'établissement m'a même convoqué
et proposé : "c'est combien pour partir ?".
Combien de temps consacrez-vous à
vos activités syndicales ?
Cela dépend en grande partie de ma charge de travail pour
l'entreprise. Si celle-ci est peu importante, je consacre 60 à
70 % de mon temps à mes activités syndicales.
Et vice versa si mon activité professionnelle est importante.
Globalement, je fais l'équivalent de deux semaine en une,
en cumulant les deux activités. Néanmoins, chez Thales
nous bénéficions d'un accord syndical dont les conditions
sont plus avantageuses que celles du code du travail concernant
nos activités syndicales et le temps imparti.
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Comment votre activité syndicale
est-elle perçue par votre entourage professionnel ?
Mon responsable hiérarchique est quelqu'un de très
ouvert et mon activité syndicale ne le dérange pas.
Quant aux n-1, ce sont des équipes de petite taille, et les
personnes qui les composent sont loin d'êtres des débutantes.
Il en résulte un assez bon climat et très rarement
des situations conflictuelles. Dans le secteur des hautes technologies,
le syndicalisme pose relativement peu de problèmes majeurs,
notamment du fait que ce secteur se développe en ingénierie.
Et d'ailleurs chez Thales, il n'y a presque plus d'ouvriers, puisque
la fabrication est en très grande partie externalisée.
Parcours
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Ingénieur de formation, Marc-Antoine Marcantoni entre dans le Groupe Thales (alors Thomson-CSF) fin 1982 en qualité de responsable marketing dans une des divisions du groupe. Sa carrière est entièrement tournée vers l'électronique professionnelle, clients militaires et exportation. Par la suite, Marc-Antoine Marcantoni évolue au sein du groupe dans les métiers projets et commerce export, avec des séjours à l'étranger : Moyen Orient, Asie, Amérique latine. Aujourd'hui, il occupe la fonction de responsable projets export dans l'unité télécom tactiques, dans la filiale THALES Communications . |
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