DOSSIER 
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Création d'entreprise
Le chaud et le froid
Les différents indicateurs sur la création d'entreprise en France font apparaître des bilans très contrastés. Il faudra attendre encore un an pour y voir plus clair. (février 2004)
 
Une France en queue de peloton
Sylvain Breuzard (CJD)
Eric Heyer (OFCE)
La loi Dutreil en cinq points

Difficile d'y voir clair sur la situation de la France en matière de création d'entreprise. Les indicateurs se succèdent mais ne se ressemblent pas. En tête de liste, le bilan annuel de l'APCE (l'Agence pour la création d'entreprise), qui estime que 293 840 entreprises ont été créées ou reprises en France l'année dernière. Un résultat tout en rose, en hausse de 8,7 % (lire l'article).

Autre indicateur, cette fois plus sombre : le sondage Ifop réalisé en début d'année pour le compte du Salon des Entrepreneurs (lire l'article). Selon cette enquête, la part des Français disposés à se lancer dans la création d'entreprise est à la baisse. 23 % de la population âgée de dix-huit ans et plus se dit tentée par l'entrepreneuriat, contre 27 % fin 2002 et 31 % fin 2001.

Troisième indicateur, encore plus noir, le Global Entrepreneurship Monitor 2003 (lire l'article). Selon ce classement mondial, la France fait figure de mauvaise élève sur la vitalité entrepreneuriale. Tant sur le nombre de créateurs d'entreprise que sur le poids économique des jeunes entreprises, l'Hexagone se retrouve en fond de classement, aux côtés de la Pologne ou de la Russie.

Alors que penser de la situation réelle de l'initiative économique en France ? La loi du même nom (voir les mesures), emmenée par Renaud Dutreil, secrétaire d'Etat aux PME, a-t-elle des impacts sur la création d'entreprise ? Peut-on assister au retour des start-ups ? Pour Sylvain Breuzard, président du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD), la réponse est oui (lire l'interview). "La loi Dutreil redonne confiance aux porteurs de projet", estime-t-il, tout en concédant que "la France a loupé un virage en matière d'esprit d'initiative".

A l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l'analyse est plutôt différente. "La loi Dutreil n'a réellement pris effet qu'en janvier 2004, elle ne saurait donc justifier la croissance, analyse Eric Heyer, directeur adjoint au département analyse et prévision (lire l'interview). En outre, poursuit-il, la loi Dutreil risque surtout de favoriser les entreprises mono-salariales, car seul le patron sera exonéré de charges patronales."

Une France en queue de peloton
Sylvain Breuzard (CJD)
Eric Heyer (OFCE)
La loi Dutreil en cinq points

Il faudra donc attendre le bilan 2004 pour voir si la création d'entreprise repart en France et pour mesurer, avec un peu plus de recul, le degré de solvabilité des projets lancés, le niveau de régénérescence des PME et l'activité des investisseurs en faveur des jeunes entreprises. En attendant, un calcul devrait mettre tout le monde d'accord : l'année dernière, selon l'APCE, 199 399 nouvelles entreprises ont vu le jour, un résultat en hausse de 12 %. Sur la même période, Euler-SFAC estime que 47 936 entreprises ont fermé leurs portes, un chiffre en progression de 11,7 %. Bref, créations et faillites ont évolué à la même cadence.

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Rédaction, Le Journal du Management


   
 
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