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Big-bang de la communication interne
Le jeu des mille bornes
Le grand risque de l'intranet : mettre sur la touche les salariés qui n'ont pas d'accès informatique. Chez Air France, ASF ou Eurocopter, l'antidote passe par l'installation de bornes interactives. (novembre 2003)
 
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B. Alzati (PSA)
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La "fracture numérique" existe aussi dans le monde professionnel. Pour beaucoup d'entreprises, déployer un intranet c'est aussi prendre le risque d'exclure de ce nouveau mode de communication les salariés qui ne disposent pas d'un accès informatique. Une exclusion qui peut très vite poser problème, en mettant à la marge une partie des effectifs sur des applications intranet clefs, comme celles dédiées aux ressources humaines (gestion des congés, des formations, des plannings...). Une exclusion qui peut également coûter très cher, obligeant l'entreprise à dédoubler sa communication en gérant, en parallèle, un canal intranet et un canal conventionnel afin de s'adresser à tous. Cette quadrature du cercle est bien connue des entreprises. Elles lui on d'ailleurs donnée un nom : le dilemme de l'intranet.

"Dans l'industrie, les cols bleus et le personnel de maintenance représentent environ 80 % des effectifs, explique Alain Villenave, PDG de Cyberdeck, une société spécialisée dans les solutions de bornes interactives. Si une entreprise met en place un intranet, elle risque d'office d'exclure plus de 50 % des salariés. Le sujet est alors très sensible."

Afin de contourner le problème, Cyberdeck propose aux entreprises d'installer des bornes interactives reliées à l'intranet. Ces bornes, d'un coût unitaire de 5 000 à 6 000 euros, sont installées aussi bien dans des ateliers que des couloirs ou des cafétérias. "Elles sont en général très bien accueillies, poursuit Alain Villenave. Elles sont valorisantes pour le salarié qui est relié à un canal de communication duquel il était auparavant exclu." Seule condition pour que la greffe prenne : assurer une formation des salariés sur l'utilisation de l'intranet.

En France, plusieurs dizaines de grands comptes se sont lancés dans l'installation de bornes interactives pour les salariés. Chez Air France et chez Eurocopter par exemple, des bornes ont été déployées pour le personnel technique. Chez ASF (Autoroutes du Sud de la France), la même solution a été retenue mais pour une autre raison : les employés, éparpillés sur une vaste zone géographique, avaient besoin d'un liant en matière de communication.

Heineken ou Eurocopter : à chacun son style de borne.

Toutes ces bornes sont sécurisées, les données étant protégées pour parer aux conséquences toujours possibles du vol. Chez Eurocopter, les salariés doivent ainsi accoler leur badge sur un lecteur, positionné au-dessus du clavier, pour avoir accès à l'intranet. Selon le lieu d'installation, les bornes peuvent être également résistantes au froid, à la chaleur ou à la poussière. "Il faut prendre en compte tous les paramètres d'utilisation possibles, souligne Alain Villenave. Par exemple, pour une borne installée à l'extérieur, il faut pouvoir l'utiliser avec des gants. Nous conseillons alors l'écran tactile."

Reste que dans bien ces cas, les bornes interactives ne peuvent venir en complément des autres canaux de communication au risque, pour l'entreprise, de se retrouver avec une facture plutôt lourde. La question s'est posée chez ADP (Aéroports de Paris) où l'enjeu était de relier à l'intranet 800 salariés réparties dans 80 ateliers différents. "Sur le plan de l'utilisation, nous avions estimé qu'il fallait un accès pour dix salariés, explique Alain Martin, responsable de la communication interne chez ADP. Nous nous retrouvions donc avec un parc de 80 bornes, ce qui est énorme." L'entreprise s'est rabattue sur une autre solution : des PC partagés donnant accès à la fois à un module de maintenance, aux outils bureautiques de base et à l'intranet.

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"Nous pensons également que cette formule est plus responsabilisante pour les salariés que la simple mise en place de bornes, poursuit Alain Martin. Les salariés peuvent se servir de l'ordinateur à des fins plus personnelles. Les bornes sont davantage adaptées aux salariés qui ne maîtrisent pas l'outil informatique." Selon l'activité, l'implantation, l'objectif poursuivi, à chaque entreprise sa solution. L'important étant de ne laisser personne sur la touche.

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Rédaction, Le Journal du Management


   
 
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