ECONOMIE
09/08/2006
Un accord interprofessionnel pour l'emploi des seniors
L'âge moyen de fin d'activité dans le secteur privé n'a cessé de baisser, passant de 65 ans dans les années 1960 à moins de 59 ans à la fin du siècle. Mais aujourd'hui, les seniors - qui correspondent à la génération du baby-boom - sont de plus en plus nombreux et la problématique des retraites se fait cruellement ressentir. L'Accord national interprofessionnel, signé le 9 mars dernier et étendu par décret le 12 juillet 2006, a pour objectif de remédier au taux d'activité extrêmement bas des plus de 55 ans (37,3 %), en incitant au maintien ou à la reprise de l'activité professionnelle.
Combattre les représentations socioculturelles Les représentations socioculturelles ont tendance à présenter l'actif de plus de 55 ans comme n'étant plus "à la page". Pourtant, à l'inverse, le jeune retraité de 60 ans bénéficie d'une image positive de dynamisme. Le gouvernement et les organisations syndicales tiennent donc à rappeler qu'au niveau macroéconomique, le vieillissement de la population n'a pas d'impact sur la productivité. Il est donc recommandé de supprimer les critères d'âge dans le recrutement au profit des compétences nécessaires pour le poste. Cela n'empêche bien évidemment pas de prendre en considération les difficultés qui peuvent être liées à l'âge : l'accord préconise l'aménagement des horaires de travail, le recours au temps partiel et au temps partagé dans le cadre des groupements d'employeurs. Maintenir l'emploi des seniors Tout ceci a pour but d'inciter les plus de 55 ans à rester en activité dans un contexte où le système des préretraites a permis de croire que l'on pouvait quitter son travail avant 60 ans sans perte financière sur sa retraite. Aujourd'hui, les politiques mises en place vont dans le sens opposé. Après la surcote inscrite par la loi Fillon, l'accord interprofessionnel insiste sur le rôle de l'entreprise pour garder ses seniors. Il recommande d'améliorer la gestion des compétences et de mieux anticiper l'évolution de la pyramide des âges. L'accord rappelle ensuite que tout salarié a droit, à l'occasion de l'entretien professionnel qui suit son 45ème anniversaire (et ensuite tous les cinq ans), à un entretien de deuxième partie de carrière. Celui-ci est destiné à faire le point avec le responsable hiérarchique sur les compétences du salarié, ses besoins de formation, sa situation et son évolution professionnelle, ceci au regard de l'évolution des métiers et des perspectives d'emploi dans l'entreprise. Le bilan de compétences ainsi que la formation doivent donc être ouverts aux plus de 45 ans, afin de faciliter leur adaptation aux évolutions de leur emploi. Inciter les entreprises à embaucher des seniors Le chômage des seniors a également été étudié. Pour y remédier, les organisations syndicales se sont mises d'accord sur un contrat spécifique aux plus de 57 ans. D'une durée maximum de 18 mois renouvelable une fois, ce CDD peut être conclu avec un salarié de plus de 57 ans inscrit comme demandeur d'emploi depuis plus de trois mois, ou en convention de reclassement personnalisé. Cela, afin de lui permettre d'acquérir des droits supplémentaires en vue de la liquidation de sa retraite à taux plein.
De plus, préconisé par l'accord et officialisé par le Plan national d'action du Ministère de l'emploi et de la cohésion sociale pour les quatre ans à venir, la contribution Delalande sera progressivement supprimée.
En effet, les nouvelles embauches ne seront plus sujettes à la contribution et en 2010 elle sera complètement abrogée. Cette disposition est prévue dans le projet de
loi pour le développement de la participation et de lactionnariat salarié, présenté en Conseil des ministres en juin dernier.
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