ECONOMIE
19/07/2006
Pourquoi le chômage recule-t-il ?
Selon les données fournies par l'Insee, le chômage a régressé de pratiquement 10 % entre mai 2005 et mai 2006, pour atteindre un taux de 9,1 % de la population active. Si ce bon résultat est relayé par le Ministère de l'emploi, ce dernier communique de son côté sur 2.213.100 demandeurs d'emploi en mai 2006, soit 286.000 de moins que l'Insee. Vous l'aurez compris, la définition du chômage est donc une notion à manier avec précaution.
La définition du chômage Il faut différencier les personnes comptabilisées par l'ANPE et celles qui rentrent dans le calcul de l'Insee. Cet organe de statistiques utilise la définition internationale du chômage, dont les critères sont donnés par le Bureau International du Travail (BIT) depuis 1982. Elle stipule qu'un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions : être sans emploi, c'est à dire ne pas avoir travaillé, ne serait-ce qu'une heure, durant une semaine de référence ; être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours; et chercher activement un emploi ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement. Le ministère de l'emploi s'appuie, lui, sur le nombre de demandeurs d'emploi, donc les personnes inscrites à l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE). De plus, les annonces du ministère font références aux demandeurs d'emploi de catégorie 1 alors que l'ANPE en compte 8 (encadré), chiffre qui représente 60,5 % des inscrits sur les listes pour mai 2006. L'Insee estime que pour atteindre une équivalence avec le Bureau International du Travail, il faudrait agréger les catégories 1, 2 et 3 de l'ANPE. Les facteurs explicatifs Si la croissance est le premier indicateur de prévision de la demande d'emploi, l'impact démographique est également considérable. L'augmentation du rythme des départs à la retraite a provoqué une diminution de 63.000 chômeurs en 2005 et ce chiffre est en constante augmentation : près de six millions de personnes prendront leur retraite d'ici 2020. Le nombre d'entrées nettes sur le marché du travail (le solde entre arrivées et départs en retraite) a ainsi largement décru, passant de 108.000 en 2004, à 29.000 en 2006. Le durcissement de la politique de radiation des listes de l'ANPE (décret du 2 août 2005) a souvent été évoqué pour expliquer l'embellie des statistiques. Avec 417.685 personnes concernées en 2005, les radiations sont pourtant en légère baisse par rapport à 2004 (- 1 %), selon les syndicats d'agents de l'Agence. 95 % d'entre elles ont visé des chômeurs n'ayant pas répondu à des convocations, sans se justifier. Toutefois, il faut limiter la portée de ces radiations qui touchent également des personnes qui retrouvent du travail sans l'aide de l'ANPE (la moitié, selon les syndicats d'agents). Ayant également un impact sur le nombre de demandeurs d'emploi, la Convention de reclassement personnalisé (CRP) offre aux salariés licenciés pour motif économique (environ un tiers des licenciements) de bénéficier d'un ensemble de mesures parmi lesquelles un stage professionnel d'une durée de huit mois maximum. Cette mesure s'applique dans toutes les entreprises de moins de 1.000 salariés depuis le 1er juin 2005. Pendant cette période, le bénéficiaire a le statut de stagiaire de la formation professionnelle et il est donc exclu des listes de l'ANPE. Au 30 avril 2006, on dénombrait 54.000 adhésions à cette convention sur toute la France. Enfin, parallèlement à l'amélioration de la situation de l'emploi, le nombre de bénéficiaires du revenu minimum d'insertion a augmenté de 4,7 % en 2005.
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