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12/07/2006
Quotas de CO2 : premier bilan et perspectives
Un premier tour de chauffe : PNAQ I Le système d'échange des quotas de CO2 élaboré par le Protocole de Kyoto permet à une entreprise peu polluante n'utilisant pas totalement ses quotas de les vendre à un autre acteur qui pollue plus que ses quotas ne l'y autorisent. "Les quotas ont été calculés sur une base auto déclarative des entreprises, à partir des trois années de plus fortes émissions sur la période 1997-2002, auxquelles s'ajoutent un facteur de progrès technologique et un facteur de croissance, et se soustrait un facteur de réduction d'émissions", explique Jean-François Conil-Lacoste, directeur général de Powernext. "Pour cette première année, l'excédent de quotas par rapport aux émissions réelles est de 4,5 %, soit 97 millions de tonnes sur 2,2 milliards alloués." En France, les quotas étaient supérieurs de 13 % aux émissions réelles pour 2005. Un marché d'échange très chahuté Le déséquilibre entre l'offre et la demande a fait grimper le prix de la tonne de CO2 à plus 30 euros entre juillet 2005 et mars 2006. "Cette volatilité s'explique par une relative asymétrie de comportement des acteurs dans un marché encore imparfaitement régulé, note Jean-François Conil-Lacoste. Les producteurs d'électricité ont du faire face à un hiver froid et sec et recourir davantage que prévu aux centrales au charbon plus polluantes, et par conséquent acheter plus de quotas. Les vendeurs potentiels ont eu une attitude plus attentiste, hésitant à vendre une partie de leurs quotas au prix du marché pour financer des technologies ou installations moins polluantes."
Mais fin avril 2006, les annonces désordonnées d'excédents de quotas dans six pays - France, République Tchèque, Pays-Bas, Estonie, Belgique, Espagne - ont littéralement fait chuté le prix à près de 15 euros. Néanmoins, les volumes échangés demeurent importants. Powernext Carbon - le marché d'échange au comptant de CO2 qui fêtait son premier anniversaire fin juin dernier - enregistrait au mois de mai un niveau record à 2,7 millions de tonnes échangées. "Le contrat à terme pour 2007 est de 15,55 euros et 19,40 pour 2008 compte tenu de l'effort supplémentaire demandé sur la réduction des émissions", ajoute Jean-François Conil-Lacoste. Le 6 juillet 2006, la tonne cotait 16 euros.
Enfin, une entreprise ne peut émettre plus que si une autre émet moins, le contingent de quotas étant fixe. L'élargissement de l'assiette géographique d'abord européenne et à l'avenir mondiale - rappelons que les Etats-Unis et l'Australie ne sont pas encore signataires - permettra, par sa flexibilité, d'arbitrer sur les prix. "Plus il y aura de signataires, plus le marché sera liquide et efficient, offrant un produit standardisé mieux intégré dans le système économique", intervient Jean-François Conil-Lacoste. "Il faudrait aussi élargir l'assiette économique, c'est-à-dire compter plus de sites soumis aux quotas. En outre, il faut favoriser la fongibilité des produits - autres gaz - autour d'un produit standard comme le CO2 et ne pas créer un marché pour chaque produit." Reste encore l'après 2012, non encore défini.
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