Les Français aiment leur travail

Sites

L'ANACT

L'enquête "Pourquoi je vais travailler" réalisée par le CSA pour l'agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (ANACT), en avril dernier auprès de 994 salariés, cherche à répondre à de nombreuses questions. Il s'agit de mesurer la satisfaction et l'enthousiasme des salariés français au travail, la qualité de leurs relations avec leur hiérarchie, leurs collègues ou leurs clients et enfin, apprécier les raisons de l'absentéisme, les notions d'implication, de reconnaissance du travail.


Quelques disparités devant l'envie de se lever le matin
84% des français ont plutôt envie ou très envie d'aller travailler en se levant le matin. Un constat positif et plutôt homogène quelles que soient les tranches d'âge. Mais les fluctuations sont plus importantes si on tient compte d'autres facteurs. Ainsi, les travailleurs du public affichent un taux de 89 %, contre 83 % dans le privé. Avec un taux de 88 %, il en va de même des CSP+ (cadres, professions libérales et intermédiaires) par rapport au 83 % enregistré chez les CSP- (ouvriers et employés). Enfin, c'est dans le secteur agro-alimentaire et l'agriculture que la joie d'aller travailler est la plus importante, 95 %, contre 75 % dans les secteurs de l'industrie, de l'énergie et de la construction, les plus maussades.

Les motivations pour ne pas aller travailler sont généralement liées à des cas de force majeure : raisons de santé (76 %) ou contraintes d'ordre personnel (55 %). Toutefois, 23 % des salariés interrogés révèlent qu'ils peuvent être absents pour un motif lié à l'organisation du travail, à une charge de travail excessive, aux horaires ou encore aux rapports qu'ils entretiennent avec la hiérarchie, les collègues ou les clients.

Les motifs de satisfaction : un bilan positif côté relations de travail
Les relations avec les clients apparaissent satisfaisantes pour 79 % des salariés interrogés. Un pourcentage qui atteint 78 % quand il s'agit des relations avec la hiérarchie. Parmi les motifs de satisfaction, on trouve loin devant : les responsabilités confiées (91 %), les relations avec les collègues (90 %) et la sécurité sur le lieu de travail (89 %).

Si 78 % des salariés sont satisfaits par les perspectives de stabilité que leur offre leur emploi, on note un écart important entre les bénéficiaires d'un CDI, satisfaits à 84 % et les titulaires d'un CDD nettement plus partagés, puisque seuls 48 % s'avèrent satisfaits.

Enfin, certains sujets sont nettement moins consensuels. Ainsi, la question de la reconnaissance du travail effectué n'enregistre plus que 64 % de satisfaits et celle des possibilités d'évolutions professionnelles, 59 %.


Les conditions de travail arrivent avant la rémunération
51 % des salariés considèrent les conditions de travail comme l'un des éléments les plus importants dans leur rapport à leur emploi. Juste derrière arrive le niveau de rémunération, avec 50 % des réponses. C'est une inversion de tendance par rapport à la dernière enquête de ce type, qui date de mars 2004 où la rémunération arrivait en tête des préoccupations.

Si l'importance accordée à la rémunération demeure stable selon les âges, elle varie fortement entre hommes et femmes, 56 % contre 44 %, entre salariés du public et du privé, 43 % contre 52 % et surtout entre intérimaires et CDI, 73 % contre 49 %.

Loin derrière, on trouve la possibilité de rebondir vers d'autres métiers et le temps libre, avec respectivement 20 et 14 % des réponses. Quant à la notoriété de l'entreprise, elle n'a d'importance que pour 4 % des salariés interrogés.

Pour améliorer la qualité de vie au travail, les salariés font confiance à leurs responsables hiérarchiques directs dans 74 % des cas, contre 68 % pour leurs dirigeants. Un taux qui est tout de même en hausse de quatre points par rapport à l'année dernière.

L'inspection et la médecine du travail arrivent ensuite mais loin devant les responsables des ressources humaines et les représentants syndicaux. Mais c'est avant tout en eux-mêmes, dans 93 % des cas, que les salariés font confiance pour améliorer leur environnement de travail. Dans 80 % des cas, ils font d'ailleurs des propositions en ce sens, mais seulement 64 % estiment que leur avis est pris en compte lorsque des décisions sont prises dans ce domaine. Avec des nuances, les cadres se sentent plus écoutés dans leurs entreprises (68 %) que les employés (63 %) ou les ouvriers (60 %).


Les titulaires de CDD plus motivés que ceux en CDI
Les titulaires de CDD se sentent plus impliqués et mieux reconnus dans leur travail que ceux qui ont un CDI. La perspective d'être embauché au terme du CDD est un facteur de stimulation qui explique en partie ce constat, de même qu'une moindre ancienneté dans le poste, qui lui donne un caractère de nouveauté plus motivant.

Les petites entreprises ont la cote
Autres constat de taille, c'est dans les petites entreprises, en particulier celles de moins de 20 salariés, que les salariés se sentent le mieux. Enthousiasme à se rendre au travail, sentiment d'implication et de reconnaissance du travail accompli y sont plus élevés. En cause, des lignes hiérarchiques plus courtes et une influence plus directe de la contribution de chacun aux performances de l'entreprise.