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ENTREPRISE
 
26/04/2006

Animer une équipe transverse

En partenariat avec Manageris, Le Journal du Management vous propose de décrypter les meilleures publications sur le management. Ce mois-ci, "Business Without Boundaries" et "Tools for Team Leadership".
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  Manageris (accès gratuit à cinq synthèses)

Il devient de plus en plus fréquent, au cours d'une carrière, de se voir confier l'animation d'une équipe transverse - c'est-à-dire constituée d'individus rattachés à différents départements de l'entreprise. Face aux besoins de décloisonnement et de réactivité des grandes organisations, c'est en effet le moyen idéal de constituer le juste assemblage de compétences requis pour prendre en charge un enjeu précis. Mais encore faut-il parvenir à faire collaborer efficacement des individus de cultures métier souvent différentes, géographiquement dispersés, et cela en dehors du cadre hiérarchique traditionnel !

Les livres analysés - Business Without Boundaries de Don Mankin, Susan G. Cohen et Tools for Team Leadership, de Gregory E. Huszczo - font ressortir cinq facteurs de succès :


1. Une composition d'équipe équilibrée
Il ne faut pas se contenter de regrouper les meilleurs experts, mais choisir les participants de façon à se donner les meilleures chances de créer une dynamique collective efficace :

Cinq facteurs de succès

  Une composition d'équipe équilibrée
  Un cadre de travail explicite
  Un sentiment de responsabilité partagée
  Une confiance forte
  Une gestion proactive des relations avec le reste de l'entreprise

 Choisir des personnalités complémentaires. Plusieurs travaux ont mis en évidence l'importance de rassembler des individus capables de combiner divers rôles - certains poussant par exemple à sortir des sentiers battus tandis que d'autres veillent au réalisme des solutions adoptées.

 Rechercher certaines qualités humaines. Deux qualités ressortent comme fondamentales au travail en équipe : l'empathie - car les participants doivent avoir le sentiment d'être écoutés - et l'intégrité - car la confiance est indispensable au succès d'une équipe.

 Veiller à ne pas constituer une équipe démesurée. Pour être performante, l'équipe doit pouvoir s'engager dans des débats riches et intenses, incompatibles avec un nombre excessif de participants. Le dimensionnement idéal se situe ainsi entre cinq et dix, voire douze personnes.


2. Un cadre de travail commun
Etablir des bases communes est un préalable indispensable à une collaboration efficace entre individus issus de multiples horizons. Le manque de clarté des orientations ressort même comme le principal facteur d'écart entre les équipes performantes et les autres.

 Consacrer du temps à élaborer une vision partagée. Il faut éviter de se plonger trop tôt dans l'action et prendre le temps de débattre du fond : Quelles sont nos priorités ? Notre objectif est-il réaliste ? Etc.

A lire

"Business Without Boundaries" de Don Mankin, Susan G. Cohen, (Ed. Jossey-Bass, 2004)
>>> Consulter les librairies

 Définir collectivement des règles de conduite. Préciser les règles en matière de présence en réunion (respect des horaires, gestion des interruptions), de transparence ("pas de sujet tabou", "il faut partager ses gênes sur le comportement des autres"…), de modes de communication, de gestion des conflits, etc., permet de clarifier le cadre de travail.

 Instaurer et faire vivre des espaces de travail partagés. Créer un "espace commun", physique ou virtuel, facilite le travail collectif, en permettant à tout instant de prendre connaissance des contributions des autres et d'apporter la sienne.


3. Un sentiment de responsabilité partagée
Pour s'assurer de l'implication de tous, le leader doit faire en sorte de partager la responsabilité des résultats avec l'ensemble de l'équipe. C'est ce qui fournit la motivation nécessaire au travail collectif.

 Favoriser la prise de décision collective. Cela s'oppose à la configuration - trop souvent répandue - dans laquelle le leader fixe la direction d'ensemble, répartit le travail entre les membres et se charge de trancher lui-même les arbitrages délicats. Au contraire, il faut débattre collectivement des problèmes clés et définir des règles de prise de décision (voir tableau ci-dessous).

 Favoriser les conflits constructifs. Certains leaders ont tendance à mettre prématurément fin aux débats conflictuels, par crainte de mettre en danger la cohésion d'équipe. C'est une erreur : tant que les conflits ne dérivent pas vers des attaques personnelles, ils aident à prendre de meilleures décisions, et renforcent ainsi la fierté et la cohésion de l'équipe.

Exemples de règles de prise de décision collective
Décision prise de façon autonome par un membre de l'équipe

Lorsque celui-ci dispose d'une expertise claire
Lorsque l'enjeu est d'importance faible ou modérée
Lorsque le partage des informations utiles avec l'équipe serait excessivement lourd

Décision arbitrée par le leader sans consulter l'équipe dans son ensemble

Si le problème concerne plus particulièrement certains membres de l'équipe
Si l'enjeu est d'importance modérée
Si les compétences requises semblent être rassemblées

Décision prise de façon consensuelle par l'ensemble de l'équipe

Si le problème est important et complexe
Si la combinaison des différents points de vue est utile à la qualité de décision

Décision tranchée par le leader après consultation de l'ensemble de l'équipe Si la diversité des points de vue est utile à la prise de décision
Si l'enjeu est d'importance modérée
Si l'enjeu est important mais les débats se figent sur des positions contradictoires


4. Une confiance forte
Indispensable à l'implication de chacun et à la qualité des débats, la confiance ne peut se construire que par des efforts délibérés.

 Investir dans la construction des relations. Organiser des réunions en face à face, en particulier lors du lancement de l'équipe, et prévoir des activités de socialisation (repas, visites de sites…) facilite une meilleure connaissance des participants et donc le développement de la confiance.

 Organiser des feed-back réguliers. Il faut pour cela passer en revue non seulement l'avancement des travaux, mais aussi la qualité de coopération au sein de l'équipe, en couvrant tant les modes de travail que les comportements individuels.

A lire

"Tools for Team Leadership"de Gregory E. Huszczo (Davies-Black Publishing, 2004)
>>> Consulter les librairies

Veiller à la circulation d'information. Pour éviter les malentendus nuisibles à la confiance, il faut veiller à instaurer des pratiques rigoureuses en matière de circulation d'information : expliciter les rôles de chacun, sensibiliser à l'importance d'informer ou de consulter les autres, etc.

 Favoriser une discipline de respect des autres et des engagements. Sous la pression de la charge de travail, les participants peuvent facilement sous-estimer l'impact d'une entorse qu'ils jugent mineure : prendre une décision pour avancer en dépit de l'absence d'un collègue, décaler sans prévenir le bouclage d'un dossier, etc. Le leader doit y sensibiliser son équipe.


5. Une gestion proactive des relations avec le reste de l'entreprise
Quels que soient la cohésion et le dynamisme de l'équipe, celle-ci s'expose à de fortes déconvenues si elle se coupe du reste de l'organisation. Il faut donc veiller à ce que l'enthousiasme pour le projet ne conduise pas à négliger les attentes des autres parties de l'organisation.

 Assurer des relations claires avec la direction. Le leader doit en particulier veiller à clarifier la structure d'autorité sur l'équipe, et les mécanismes de prise de décision. Cela pose les bases d'un dialogue efficace avec la direction, condition essentielle à la réussite de l'équipe dans la durée.

Veiller à la relation avec les différents départements concernés. Il faut recenser de façon systématique les besoins de communication avec l'extérieur - que ce soit à titre collectif ou pour chacun des participants vis-à-vis de sa hiérarchie - et se fixer des routines minimales pour y répondre : newsletter périodique, réunions programmées. C'est un excellent garde-fou contre le risque de délaisser des relations importantes.


Depuis 1992, Manageris publie chaque mois la Lettre de synthèse des meilleures publications en management, qui aide plusieurs milliers de cadres à rester à la pointe des idées qui comptent en management. Par ailleurs, Manageris conçoit et anime des sites Intranet pour plusieurs dizaines de grands groupes.

 


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