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29/03/2006
Qui sont les champions... de l'intérim
Le marché de l'intérim, après une forte progression depuis les années 90, s'est ralenti à partir de 2001 pour finalement se stabiliser.
Selon la Dares et le Sett - Syndicat des entreprises de travail temporaire qui fédère plus de 500 entreprises, soit 90 % du chiffre d'affaires de la profession - le nombre d'intérimaires aurait doublé entre 1998 et 2004. Ainsi, en 2004, le taux moyen d'utilisation de l'intérim - c'est à dire le rapport entre le nombre d'intérimaires et la population active - s'élevait à 2,1 % en 2004, contre 5 % pour le CDD. L'intérim concernait alors deux millions d'actifs en France et 570.000 emplois en équivalent temps plein.
Au coude à coude, Adecco et Manpower réalisent respectivement 4,3 et 4,2 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 2004. L'écart est mince, mais c'est sans compter Adia. En effet le numéro quatre en France appartient en fait au groupe Adecco. En 1996, Adia a fusionné avec Ecco et a donné naissance à Adecco. Adia conserve cependant une identité propre et réalise en 2004 un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros. A eux deux, Adia et Adecco totalisent 29 % du marché, plus de 5,8 milliards de chiffre d'affaires en France, 1.560 agences et 6.400 salariés permanents.
Loi Borloo : les sociétés d'intérim s'attaquent au recrutement Depuis déjà quelques années, les grands groupes internationaux qui font le devant de la scène sur le marché de l'intérim développent des activités de recrutement permanent. Pourtant, la règle d'exclusivité (Art L124-1 du code du travail) interdisait auparavant de mélanger, au sein d'une même entreprise, l'activité de travail temporaire et d'autres activités. Depuis janvier 2005, la loi Borloo dite de cohésion sociale, en mettant fin au monopole de l'ANPE, permet aux agences de travail temporaire de proposer des prestations de placement direct en CDD ou CDI. L'ANPE avec environ un millier d'agences ne fait plus le poids contre la déferlante potentielle de 6.300 agences. Adia relook ses agences en "Jobstores". Ce titre angliciste et branché révèle bien le nouveau positionnement de la société, à la fois sur l'intérim, les CDD et les CDI. Voguant sur les nouveaux contrats, Adecco lance quant à lui son pack CNE début octobre 2005, s'adressant avant tout aux TPE.
Par ailleurs, l'accord cadre du 7 septembre 2005 découlant de la loi du 18 janvier 2005, signé par le Sett et les organisations syndicales CFE-CGC, FO et CFDT, prévoit d'élargir l'emploi de l'intérim. Du remplacement d'un salarié, accroissement temporaire d'activité, emploi à caractère saisonnier, l'intérim peut être employée pour ceux qui auraient besoin d'un complément de formation professionnelle ou bien faciliter l'embauche de personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales ou professionnelles particulières.
En effet, alors que la catégorie des cadres ne représente que 9 % de la population intérimaire contre 44 % pour les ouvriers non qualifiés, elle a progressé de plus de 11 % sur un an, à janvier 2006. On constate une progression comparable pour les ouvriers qualifiés tandis que la catégorie des ouvriers non qualifiés perd plus de 10 %, et celle des employés stagne. Les cadres sont d'ailleurs une cible qui intéresse de plus en plus la profession qui n'hésite pas non plus à se spécialiser dans leur recrutement. A titre d'exemple, en janvier 2006, Vedior a lancé Vediorbis Search, un réseau national de cabinets de recrutement dédié à la sélection des cadres, middle managers et agents de maîtrise, notamment par approche directe.
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