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CARRIERE
 
22/03/2006

Se perfectionner dans le management d'équipe

Mobiliser ses collaborateurs, assumer les décisions de sa hiérarchie, valoriser le travail bien fait… Cinq conseils pour vous aider à mieux piloter au quotidien.
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Les managers sont-ils devenus plus gestionnaires que visionnaires ? S'ils se montrent très rigoureux sur les process et la méthode, ils ne sont peut-être plus les guides d'autrefois, qui dynamisent et qui inspirent, et ne se donnent parfois pas les moyens de relations humaines accomplies. A tel point que pour Jean-François Moine, Consultant Senior à la Cegos et expert en communication et management relationnels, "il ne faut pas s'étonner que les gens soient démotivés. Il est grand temps que le manager se réinvestisse du rôle qu'il tenait auparavant. Et ce rôle, c'est de donner du sens : une direction, mais aussi de la valeur." Ses conseils pour progresser dans le management d'équipe.

 

1
  Développer sa capacité d'adaptation
"Lorsqu'on est manager, on doit accepter de jouer différents rôles, estime Jean-François Moine. Il faut savoir être directif quand c'est nécessaire, jouer sur l'émotion dans d'autres cas. Et à chaque fois, s'adapter au contexte." Imaginons par exemple qu'un accident survienne dans un service. Les collaborateurs, inquiets, s'identifient à la victime. Le manager devra d'abord exprimer sa compassion puis, dans un deuxième temps, apporter des solutions. Autre cas de figure : le manager doit annoncer une décision difficile, telle qu'un changement d'organisation. Il doit alors accepter que les collaborateurs expriment leur ressenti. Et pour Jean-François Moine, "cette phase-là s'organise : c'est un phénomène de purge tout à fait nécessaire, même si l'on ne tire rien de concret de ce qu'aura exprimé l'équipe. Le manager doit apprendre à évoluer dans un registre émotionnel."
 
2
  Assumer son rôle d'intermédiaire

Il est important de bien définir sa position de manager. Autrement dit, assumer le fait d'être solidaire à la fois des décisions de l'entreprise et de son équipe.

Les gens ont besoin de vérifier la qualité de leur travail"

Jean-François Moine,
Cegos
Lorsque les deux sont en contradiction, le manager doit ménager des espaces de confrontation, pour que l'équipe se sente entendue. Par ailleurs, le manager stratège saura s'appuyer sur ses alliés. Pas question en revanche de se heurter frontalement à un membre de son équipe.
 
3
  Savoir recadrer un collaborateur

Un membre de votre équipe fait fausse route ? Faites preuve de modération. Il ne faut pas le lui dire trop franchement, ni prendre des pincettes. Si on lui donne le sentiment qu'on va en avoir une opinion négative, il entend qu'il est mauvais. Se sentant dans un jugement de valeur négatif, il va dire "ce n'est pas moi" comme le ferait un enfant, et rentrer dans un processus de justification. Or, l'objectif est au contraire de lui faire admettre son erreur afin de trouver une solution. Jean-François Moine recommande ainsi : "Il faut commencer par lui faire constater les faits, puis lui demander, en restant très calme : "Que me proposes-tu pour que cela n'arrive plus ?". Ainsi, on force son interlocuteur à comprendre, mais sans l'humilier." A l'inverse, il est primordial de pratiquer la valorisation positive. Lorsqu'un collaborateur a fait quelque chose de satisfaisant, il faut le lui dire. Ainsi que l'explique Jean-François Moine: "Les gens ont besoin de vérifier la qualité de leur travail."

 
4
  Motiver ses troupes

Quand un manager fixe un nouvel objectif pour son équipe, il est essentiel qu'il sache donner envie de l'atteindre.

Il faut avoir soi-même envie d'y croire, pour être dans l'énergie et la conviction"

Jean-François Moine,
Cegos

Pour Jean-François Moine, "il faut bien peaufiner sa vision de l'objectif et avoir soi-même envie d'y croire, afin d'être dans l'énergie et la conviction." Il s'agit donc à la fois de pouvoir s'appuyer sur des éléments factuels - diagnostic et projections - et de savoir transmettre l'envie, l'émotion et le plaisir de partager une aventure. Afin de rassurer son équipe, il est enfin recommandé d'expliquer de façon très posée la méthode que l'on compte suivre et les étapes intermédiaires de ce nouveau projet.

 
5
  Responsabiliser son équipe

La délégation de responsabilité est, pour le manager, un impératif. Qui se résume à la question suivante : "Comment sais-je que je peux lui faire confiance ?" Pour trancher cette question, Jean-François Moine propose de répondre d'abord à celles-là : "Est-ce que j'accepte qu'il s'y prenne autrement que moi ? S'il se trompe, vais-je tout recommencer ou bien tenter d'en tirer profit ? Serai-je solidaire des conséquences ? Disponible pour l'aider ? Promoteur de sa réussite ?" Si la réponse est oui, alors le manager peut déléguer sans inquiétude.

Pratique
 Toutes les fiches conseils

Prenez garde, toutefois, à un autre phénomène. Si le manager identifie un collaborateur capable et lui propose une nouvelle responsabilité, ce dernier se retrouve en quelque sorte piégé, obligé d'accepter. On ne sait alors plus s'il est réellement motivé ou n'acquiesce que pour faire plaisir à son patron. C'est ce qu'on appelle le syndrome de l'imposteur. Il peut conduire à la maladie ou à la dépression : il faut donc être attentif.

 

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