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01/02/2006
Qui sont les champions de... la bière
Brune,
blonde ou rousse, il y en a pour tous les goûts. En France, le marché
de la bière* brasse plus de deux milliards d'euros de chiffre d'affaires.
Une manne qui profite certes à l'emploi local - 4.500 emplois directs -
mais pas aux entreprises françaises. Trois grands groupes étrangers
- Kronenbourg, Heineken et InBev - se partagent 85 % du marché
face à quelques 200 micro-brasseries. Ce sont en effet les seuls qui résistent,
en France, face à une consommation qui baisse sensiblement.
Mais c'est sans compter la filiale française du Néerlandais Heineken
qui contrôle, via la holding Sogebra (Société générale
de brasserie), les brasseries Heineken, mais également Fischer depuis 1996,
et Saint-Omer. La Brasserie Heineken, qui compte 1.380 salariés, a engrangé
585 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2004, pour 4,8 millions d'hectolitres
vendus, soit 23,8 % du marché en volume. De taille inférieure, 385
salariés, Fischer apporte pourtant au groupe un chiffre d'affaires de 241
millions d'euros, et Saint-Omer 99 millions d'euros avec seulement 197 salariés.
Autre concurrent, le numéro un mondial en termes de volume, InBev, issu du mariage en 2004 entre le Belge Interbrew et le Brésilien Ambev, a réalisé un chiffre d'affaires de 464,7 millions d'euros en 2004, à travers sa structure de distribution InBev France. En effet, InBev ne possède pas de site de production sur le territoire, mais occupe 9,5 % du marché en volume, soit 1,9 million d'hectolitres commercialisés. Dans son portefeuille figurent les marques Stella Artois, Leffe, Hoegaarden, Boomerang. Un marché en forte régression Selon l'association des Brasseurs européens, 20,2 millions d'hectolitres ont été consommés en France en 2004, contre 21 en 2003. L'association des Brasseurs de France estime plus précisément que les Français ont consommé en moyenne 33,7 litres de bière par habitant en 2004. C'est peu en comparaison des 57 litres enregistrés en 1980 selon un rapport de Insee (2004), ou encore les 117 litres pour les Allemands et 118 pour les Irlandais. La hausse de la consommation due à la canicule en 2003 n'aura été que de courte durée.
La production s'élève à 16,8 millions d'hectolitres de
bière en 2004. Là encore ce sont les micro-brasseurs et brasseurs
indépendants qui font les frais d'une demande à la baisse puisque
les grands groupes se rattrapent à l'étranger (Heineken possède
115 brasseries dans le monde). Selon l'association des Brasseurs européens,
en 2004 la France a exporté 12 % de sa production et importé
presque trois fois plus (31 %). Le pays importe de plus en plus en provenance
de la Belgique (44,2 % en 2004) de l'Allemagne (21, 8 %) ou encore des Pays-Bas
(18,4 %).
Alors, pour relancer la consommation, les brasseurs n'hésitent pas à
s'engouffrer dans le créneau des bières sans alcool ou peu alcoolisées
comme Heineken avec sa Buckler sans alcool (moins de 1,2 degrés
d'alcool) et Panach'. L'année dernière, le Néerlandais
a lancé Oko, la bière blonde aromatisée au thé
vert avec seulement 3 degrés d'alcool. Pour sa part Kronenbourg
relance sa Kronenbourg 2.6 avec peu d'alcool sous le nom Extra 2.6. Ces
nouveaux produits devraient sans nul doute attirer des populations plus féminines
et jeunes. Selon l'enquête TNS Sofres, seule une femme sur trois consomme
de la bière, mais seulement 6 % en boivent au moins une fois par semaine.
Pour mieux attaquer le marché, les brasseurs ont leurs propres distributeurs.
Ainsi Kronenbourg contrôle la société de distribution
Elidis Boissons services (500 millions d'euros de chiffre d'affaires). Heineken
France possède France Boissons, leader français de la distribution
de bière dans le circuit CHR. L'Allemand Karlsberg
GmbH, présent en France via la Brasserie
de Saverne, détient aussi la filiale de commercialisation Karlsbräu
France SA qui importe des bières belges et canadiennes.
* L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
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