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25/01/2006
Les outils de croissance de Bricorama
Bricorama, c'est avant tout l'histoire d'un petit poucet qui a voulu jouer dans la cour des grands. Et avec succès. Pour preuve, en 2004, son chiffre d'affaires s'établissait à 612 millions d'euros, en progression de 8 % par rapport à l'année précédente, pour un résultat net en augmentation de 10 % à 22,7 millions d'euros. Avec près de 4.000 salariés, répartis entre quatre enseignes, Bricorama, Batkor, Gamma (Belgique) et Karwei (Pays-Bas), le groupe n'a plus rien de la PME qu'elle était au début des années 90. Malgré une part de marché encore réduite (3,3 % selon Unibal, l'organisation professionnelle des industriels du bricolage), Bricorama a néanmoins réussi à trouver sa place dans un marché très concurrentiel, dominé par deux géants : la famille Mulliez (Auchan) et le groupe britannique Kingfisher représentent en effet à eux seuls plus de 60 % du marché français. Le premier exploite les enseignes Leroy Merlin, Weldom, Obi et Aki tandis que le second détient les chaînes Castorama et Brico Dépôt.
Un acteur de proximité à la base En ouvrant son tout premier magasin en 1975 dans le XIIIème arrondissement de Paris, Jean-Claude Bourrelier, PDG de Bricorama, a une idée précise en tête : créer un magasin qui regroupe sous un même toit tout ce dont les bricoleurs du quartier peuvent avoir besoin, de l'outillage à main au matériel de peinture et aux petits appareils électriques. Depuis lors, la proximité est toujours restée le maître mot du groupe. Privé des moyens financiers des Leroy Merlin et autres Castorama, les magasins Bricorama ont une surface moyenne modeste (3.000 m² contre environ 8.000 m² pour ses concurrents) mais trouvent du coup facilement leur place dans les centres-villes. C'est un moyen pour eux de s'éloigner de leurs encombrants concurrents avec lesquels il est difficile de rivaliser. Souvent délaissées par l'offre, les villes moyennes (35.000 à 40.000 habitants) sont également une cible privilégiée pour l'enseigne.
Un développement par rachats successifs Mais garantir des prix compétitifs nécessite d'avoir atteint une taille suffisante pour disposer d'un pouvoir de négociation auprès des fournisseurs. Jean-Claude Bourrelier l'a compris très vite et n'a eu de cesse, depuis l'ouverture de son premier magasin, de multiplier les points de vente. Il opte tout d'abord pour le système de franchise et prend l'enseigne Mr Bricolage, marque qu'il appose aux six magasins qu'il achète successivement en région parisienne. Mais l'ambition de cet entrepreneur autodidacte échaude ses partenaires franchisés qui finissent par l'exclure du réseau en 1990. Privé d'enseigne, Jean-Claude Bourrelier part à la recherche de groupes à racheter. Après l'investissement dans deux chaînes de décoration, il finit par trouver, en 1992, le réseau qu'il lui faut : Bricorama et ses quinze points de vente lui sont cédés par Euromarché au moment de son rachat par Carrefour.
Une expansion européenne Mais la France devient rapidement trop étroite pour le développement du groupe et les perspectives du marché européen incitent Jean-Claude Bourrelier à regarder au-delà des frontières. C'est ainsi qu'il emporte la branche continentale du groupe britannique Wickes, soit 37 points de vente répartis entre les Pays-Bas et la Belgique. Là encore, l'entrepreneur privilégie la croissance externe : "le rachat d'une enseigne existante présente l'avantage d'apporter une connaissance du marché local, ce qui est un véritable atout, notamment à l'étranger", explique-t-il. Aujourd'hui encore, la conquête de marchés étrangers est prioritaire dans la stratégie du groupe qui a ouvert son premier Bricorama espagnol en 2004. Un quart de son chiffre d'affaires est ainsi réalisé hors de France. L'enseigne devrait également faire son apparition au Maghreb dans les prochains mois. Quant au reste de l'Europe, Jean-Claude Bourrelier ne cache pas son intérêt pour elle mais sans révéler de quel côté se porte son regard.
Une nécessaire diversification Aujourd'hui, Bricorama doit évoluer. "Depuis le début des années 2000, le marché du bricolage s'est totalement transformé", explique le PDG. Deux axes de développement se distinguent : les hypermarchés du bricolage et les discounters. Bien que propriétaire d'une enseigne à bas prix, Batkor, créée dès les premières années, Bricorama a opté pour le développement des points de vente de grande taille. Deux magasins dépassent maintenant les 12.000 m² de surface commerciale, dont celui de Villiers-sur-Marne, créé, chose rare, ex nihilo, pour un budget total de 20,5 millions d'euros.
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