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CARRIERE
 
18/01/2006

Un informaticien devenu DAF
J'ai appris mon métier de DAF sur le tas

Didier Dumont a rapidement mis de côté son DUT informatique pour s'intéresser à la gestion administrative et financière des entreprises. Rencontre avec un autodidacte passionné.
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Passer du monde de l'informatique à celui de la finance n'est pas anodin. La curiosité de Didier Dumont pour les différents aspects de l'entreprise lui a permis de s'éloigner de sa formation initiale d'informaticien pour prendre les fonctions de directeur administratif et financier (DAF) au sein d'une PME d'une vingtaine de personnes.


Quelle est votre formation initiale et quel a été votre premier emploi ?
Didier Dumont. Après une prépa Math' Sup', J'ai suivi une formation d'analyste programmeur dans une école privée (équivalent à un DUT). A la fin de mes études, en 1986, j'ai été embauché par une PME spécialisée dans la robinetterie très haut de gamme, de la robinetterie en or. Mon premier poste était analyste programmeur. A l'époque, les entreprises recrutaient des informaticiens pour développer des logiciels dédiés à leur activité. Peu à peu, mes fonctions ont évolué, je suis devenu responsable informatique de la société. Et, à mesure du développement des différents applicatifs nécessaires, j'ai appris les fondements des divers métiers de l'entreprise (gestion, comptabilité, production...). De nouvelles compétences qui ont intéressé le directeur général de la société qui m'a encouragé à diversifier mon activité au sein de l'entreprise. C'est ainsi que j'ai été amené à négocier des achats d'or, à administrer les ventes export ou encore à gérer les budgets formation. Ces expériences multiples m'ont servi par la suite, quand j'ai monté une société avec deux amis.

De quelle manière avez-vous réutilisé ces diverses expériences ?
En 1989, deux anciens élèves de la même école d'informatique et amis d'enfance m'ont proposé de les accompagner dans la création d'une entreprise d'édition de logiciels. Je devais m'occuper des aspects administratifs, suite à l'expérience acquise dans mon premier emploi. Mais, dès 1990, avec le développement de la société, mes responsabilités se sont élargies et j'ai pris la charge de la comptabilité de l'entreprise. Une véritable opportunité car cet aspect de l'entreprise m'intéressait beaucoup.

Vous êtes-vous senti un peu perdu lors de la prise de ces nouvelles responsabilités et alors même que vous n'aviez pas reçu de formation pour cela ?
Il est vrai que la première année d'activité de la société a été très dense et que nous avons tout de suite sauté dans le grand bain. En effet, nous avions racheté une société de vente de matériel informatique qu'il a fallu entièrement restructurer en moins de six mois. Heureusement, nous disposions d'un expert-comptable et d'un commissaire aux comptes externes qui m'ont appris les bases de la comptabilité. Je n'ai donc pas été trop perturbé. Et j'ai un caractère qui fait que, quand je ne comprends pas, je demande. Cela m'a permis de progresser très rapidement. Pour moi, le premier grand test en tant que DAF a eu lieu en 1992, quand nous avons eu un contrôle fiscal et un contrôle Urssaf quasi simultanés. Cela s'est très bien passé à part quelques détails. Nous avons notamment dû modifier une méthode d'amortissement sur le plan fiscal, mais rien de très important.


Mon premier grand test en tant que DAF a eu lieu en 1992, avec un contrôle Urssaf."

Vos fonctions au sein de l'entreprise étaient-elles purement administratives et financières ou avez-vous également suivi des projets informatiques ?
Non, j'ai laissé l'aspect développement des logiciels à mes deux amis. En revanche, au cours des seize années passées dans cette entreprise, j'ai pu diversifier mes activités, de la même manière que j'avais touché à différents postes au cours de mon premier emploi. Mon entrée au capital de la société en 1995 et ma nomination en tant qu'administrateur ont facilité les choses. Ainsi, j'ai été amené à créer une joint-venture en Roumanie, à réorganiser pendant un an le service clients et à mettre en place des partenariats scientifiques avec l'Inria [Institut National de Recherche en Informatique et Automatique, ndlr].

Comment étiez-vous perçu par les autres DAF que vous avez été amené à côtoyer au cours de votre carrière ?
Je parle assez rarement de mon parcours d'autodidacte donc je passais relativement inaperçu. Toutefois, je pense avoir les mêmes compétences que tout directeur administrateur et financier, d'autant plus que je me suis très fortement investi dans ce métier. J'ai mis les mains dans le cambouis dès le début. Ces compétences m'ont été confirmées par les différentes propositions que j'ai pu recevoir pour quitter mon poste et devenir DAF dans de plus grandes sociétés. J'ai notamment eu une proposition très intéressante quatre ans après avoir pris mes fonctions mais j'ai refusé. A cette époque, je doutais encore de mes compétences en la matière, et puis j'étais attaché au développement de la société.

Pourquoi avoir quitté la société en septembre 2005 ? Que faites-vous aujourd'hui ?
Au bout de seize ans dans la même entreprise, j'avais l'impression de tourner un peu en rond. Le déclic a été une formation que j'ai suivie à l'Essec en 2003 sur le management opérationnel. J'ai ressenti l'envie de refaire la même chose qu'en 1989, c'est-à-dire de changer complètement de métier. Je me suis donc inscrit il y a quelques mois à une formation exécutive à l'Essec, un Mastère Finance. Au début, je travaillais encore pour la société d'édition de logiciels mais j'avais besoin de temps pour écrire ma thèse. J'ai donc souhaité me consacrer pleinement à ma formation. Je me spécialise notamment sur la notion de capital immatériel. Un sujet qui prend de l'importance avec les nouvelles normes IFRS et qui entre non seulement en compte parmi les éléments de valorisation des entreprises mais se révèle aussi être un outil majeur dans le pilotage stratégique des entreprises. A terme, je voudrais m'orienter vers un métier à connotation consulting, plutôt que purement comptable.


Le parcours de Didier Dumont

Actuellement : En formation à l'Essec (Mastère Finance) jusqu'en juin prochain, il travaille parallèlement sur l'incidence du capital immatériel sur la valorisation des entreprises et son suivi comme outil de pilotage stratégique (ce sera son sujet de thèse). Il est en veille pour un futur emploi en adéquation avec ses travaux.
Auparavant : De 1989 à 2005, DAF chez un éditeur de logiciels avec des responsabilités élargies à d'autres domaines, comme par exemple la mise en place d'un partenariat scientifique avec l'Inria.
De 1986 à 1989, responsable informatique puis attaché auprès de la direction générale en charge de divers dossiers (achats, administration des ventes export...)

Formation
Essec – Mastère Finance (en cours)
Essec – Management opérationnel (major de promo)
DUT Informatique


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