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11/01/2006
Les jeunes diplômés et les plus de 40 ans retrouvent la cote
L'étude révèle que quelque 745.000 postes de cadres seront à pourvoir d'ici 2015. Ce sont principalement les cadres administratifs, dirigeants et commerciaux qui viendront à manquer ces prochaines années. Les métiers de l'audit, de l'étude de marché ou du conseil juridique seront aussi amenés à se développer. "Les entreprises vont être de plus en plus à la recherche de postes d'expertise plutôt que d'encadrement, explique Marc-Antoine Estrade, chargé de la mission auprès du Plan et co-auteur du rapport. La dimension hiérarchique du poste devrait être moins marquée." Les secteurs de la banque et de l'assurance devraient eux aussi être amenés à entreprendre de vastes campagnes de recrutement pour remplacer les cohortes issues des embauches des années 60 et 70.
Ce besoin croissant de cadres va obligatoirement entraîner une refonte des politiques de recrutement des entreprises. "Ce sera la fin du phénomène de "cueillette" auquel on assiste depuis quelque temps, commente Marc-Antoine Estrade. Il va devenir de plus en plus difficile, pour les entreprises, de trouver des candidats à la fois bien formés et ayant de l'expérience." La concurrence exacerbée entre les recruteurs va conduire à plus de pragmatisme. "Nécessité va faire loi pour les entreprises, explique Jacky Chatelain, directeur général de l'Apec. Face à la hausse de la demande et la hausse des salaires qui en résultera, les jeunes diplômés et les plus de 40 ans susciteront un regain d'intérêt pour les recruteurs. C'est d'ailleurs une tendance que l'on observe dès aujourd'hui puisque, parmi les chômeurs de plus de 40 ans, le segment des cadres est celui qui s'améliore le plus." Les techniques de recrutement vont devoir, elles aussi, évoluer. Un recruteur ne pourra plus se contenter de déposer une offre d'emploi pour recevoir des réponses à la hauteur de ses attentes. Il faudra séduire les candidats lors de rencontres en face à face. "Les entreprises devront entrer en relation avec les candidats très tôt, au niveau des universités et des écoles, et à l'occasion de salons de recrutement ou de forums, afin de leur expliquer leurs besoins", conseille Jacky Chatelain. Le recrutement des cadres se fera également en plusieurs temps : les candidats ne seront pas toujours immédiatement affectés au poste pour lequel ils ont été recrutés. Ils occuperont au préalable des fonctions avec moins de responsabilités et seront formés au fur et à mesure. Il faudra apprendre à raisonner sur le long terme.
La demande en formation va donc être exacerbée. Au sein des entreprises tout d'abord, pour permettre la réussite des promotions internes. Elle ne devra pas se limiter à des stages de quelques jours mais prendre la forme, par exemple, d'un tutorat. A l'échelle de notre société ensuite, avec une adaptation des formations initiales aux nouveaux besoins de l'économie. Car 745.000 postes de cadres à pourvoir, ce n'est pas automatiquement 745.000 chômeurs en moins. "Il y a un décalage à combler, entre les besoins des entreprises, qui réclament des compétences supérieures, et l'offre de travail de jeunes dont le niveau est souvent trop faible", prévient Jacky Chatelain. Et cela passe par une refonte de la formation.
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