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CARRIERE
 
07/12/2005

Ces cadres qui ont choisi la VAE

Une licence ou un DESS en six mois, c'est possible avec la Validation des acquis de l'expérience. Cette démarche permet d'obtenir rapidement une reconnaissance officielle de vos compétences. Témoignages.
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La Validation des acquis de l'expérience permet d'obtenir un diplôme de niveau supérieur à celui que l'on a en poche, en validant des compétences acquises lors de son parcours professionnel. Une démarche qui séduit les cadres.

Il faut dire que la VAE offre certains avantages face à la formation continue par exemple. Entre le dépôt de la demande et sa validation, les délais sont en général très courts, rarement plus d'un mois. Ensuite, la VAE s'étale sur trois à douze mois, suivant son contenu et la disponibilité du jury qui examinera le dossier au final. Pour Jean-Jacques Morand, responsable de la formation continue à l'Icam de Lille, "Il s'agit d'arriver rapidement à un but et de ne pas faire inutilement une formation, les compétences étant déjà acquises".

Avoir une reconnaissance officielle de mon expérience"

Didier Masse

Jean-Jacques Morand a validé sa VAE en octobre 2005. A la base titulaire d'un Dufa, Diplôme universitaire de formateurs d'adultes équivalent à un niveau Bac+2, il a aujourd'hui un Master en ingénierie de la formation, soit un niveau Bac+5. "A 42 ans, j'ai vingt années d'activité derrière moi et vingt de plus devant moi, déclare-t-il. La VAE est pour moi un point d'étape intermédiaire, à mi-parcours, pour faire l'inventaire de mes compétences." Au-delà de l'obtention d'un diplôme, la VAE permet d'asseoir ses compétences et d'avoir une meilleure vision et anticipation des prochaines années, savoir si ces compétences sont transférables ou pas.

Pour en savoir +
  Le site du gouvernement sur le thème de la VAE

Suivant les cas, le candidat doit suivre des cours pour obtenir sa VAE. Didier Masse, par exemple, le fait via un campus numérique qui lui permet de travailler quand il le souhaite. A 36 ans, il a commencé sa VAE mi-novembre 2005. Après un début de carrière dans le domaine de la musique et plusieurs formations, il est finalement entré chez Steria France en 1999 où il occupe aujourd'hui le poste de responsable e-communication. Avec un niveau Bac, il souhaite obtenir une licence professionnelle de webmestre éditorial. "Pour moi, il s'agit d'obtenir une reconnaissance officielle de mon expérience et de formations effectuées mais non reconnues par notre système éducatif."

Concrètement, le noyau dur de la VAE est le mémoire, dossier où le candidat décrit l'ensemble de ses compétences et connaissances acquises lors de son parcours professionnel et personnel. Celles-ci sont alors rapprochées des modules correspondant au diplôme visé par la VAE pour établir des correspondances. Une recherche qui occupe Didier Masse pas moins de quatre heures par jour. "Ce n'est rien comparé aux trois années que nécessite une licence en temps normal ou en cours du soir, alors qu'il faut compter six mois avec la VAE."

Une véritable introspection qui m'a pris deux mois à temps plein"

Jean-Jacques Morand

Fondée sur un travail d'analyse sur soi-même et son expérience, la VAE permet de structurer son parcours et son projet professionnel. "C'est une véritable introspection qui m'a pris deux mois à temps plein, en comptant toutes mes soirées et mes congés, ajoute Jean-Jacques Morand. Il ne s'agit pas seulement de collecter des informations sur son poste actuel, ce qui ne pose aucun soucis, mais bien de remonter vingt ans en arrière !" La difficulté est grande lorsque le candidat a souvent changé d'employeur et doit retrouver des faits concrets, preuves à l'appui : budgets, réponses d'appels d'offres... L'information est parfois évidente, mais peut passer inaperçue si l'on ne prend pas de recul. "J'avais omis de mentionner dans mon dossier des compétences en ingénierie financière, une tâche quotidienne en ce qui me concerne", précise-t-il.

Edouard D. quant à lui, n'a eu besoin de rédiger que cinq descriptifs d'une page recto-verso. Responsable qualité dans une grande entreprise du secteur aéronautique et titulaire d'un DESS Science de l'automobile, il a obtenu une VAE en 2005 pour un diplôme d'ingénieur. A 29 ans, ce cadre envisage la possibilité d'évoluer à l'étranger. "La situation est propre à l'entreprise dans laquelle je travaille, explique-t-il. Mieux vaut y avoir un diplôme d'ingénieur que d'universitaire. Et puis, mes preuves n'étaient plus à faire. Pour moi, la VAE était avant tout une formalité, je n'ai pas suivi de cours, ni eu d'accompagnement."

Et aussi

La VAE est le plus souvent effectuée en dehors du temps de travail, compte tenu de son aspect chronophage. Du reste la démarche est souvent personnelle. Côté financement, la VAE, dont le montant s'élève à plus de 1.000 euros, peut être prise en charge partiellement par le Fongecif. A cela s'ajoute l'inscription à l'université, prise en charge par le candidat ou l'entreprise suivant les négociations. "Dans mon cas, la VAE m'a seulement coûté quinze euros", avoue Jean-Jacques Morand, soutenu par son employeur. Mais c'est exceptionnel. Pour Didier Masse, plus de 60 % du coût de la VAE a été pris en charge par le Fongecif. Quant à Edouard D. qui n'a pas été accompagné durant sa VAE, il a uniquement payé les droits d'inscription à l'université.


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