30/11/2005
Salaire des cadres : 3,5 % d'augmentation du fixe en 2006
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Cette enquête de la Cegos révèle également que le système de l'augmentation générale ne touche plus qu'un quart des entreprises et que celui de la rémunération variable se généralise. |
Les indicateurs de l'emploi annoncent depuis plusieurs mois la reprise. Mais, pour les salaires, il faudra encore attendre. Les prévisions budgétaires pour 2006 laissent entrevoir une augmentation des salaires fixes de 3,5 % pour les grandes entreprises, d'après une enquête de la Cegos, réalisée en septembre 2005 auprès de 152 entreprises représentant 109.000 cadres. En 2005, les prévisions étaient presque similaires et les salaires fixes ont augmenté de 3,6 %.
Dans ce contexte, les augmentations seront principalement individuelles. "Depuis trois ans, nous constatons une stabilisation de la pratique des augmentations générales", note Michel Fourmy, responsable du pôle management du capital humain à la Cegos. Seul un quart des entreprises sont concernées par cette manière de faire. Dans les années 2000 - 2001, 38 % des entreprises accordaient des augmentations générales. Cette pratique pourrait cependant repartir légèrement à la hausse en 2007.
Pourcentage des entreprises attribuant des augmentations générales
(Source : Cegos - 2005)
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Période
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2006 - 2007
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2005 - 2006
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2004 - 2005
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2000 - 2001
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Le salaire variable représente une part plus élevée du fixe pour les cadres supérieurs (19 %) et pour les commerciaux (20 %). Ces proportions demeurent stables depuis trois ans. Mais le variable concerne de plus en plus d'entreprises, qui l'ouvrent progressivement à l'ensemble des cadres. Ainsi, 92 % des grands groupes disposent-ils d'un système de salaire variable avec primes et bonus.
Pourcentage de salaire variable théorique sur salaire fixe pour des objectifs atteints à 100 % (Source : Cegos - 2005)
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Catégorie
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% du salaire fixe
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Cadres sup.
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Managers
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Commerciaux
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Autres cadres
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Les avantages en nature constituent désormais un standard.
90 % des entreprises interrogées proposent des voitures
de fonction. L'intéressement et les plans d'épargne
entreprise sont désormais des dispositifs fréquents,
adoptés par plus de la moitié des entreprises. Le compte
épargne temps (CET) approche de la barre des 50 %. L'épargne
salariale et l'épargne retraite
par capitalisation restent rares.
Les dispositifs de rémunérations appliqués en 2005 (Source : Cegos - 2005)
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Dispositifs
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% d'entreprises |
Salaire variable
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Primes et bonus
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Avantages en nature
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Automobile |
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Epargne salariale
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Intéressement
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PEE - PEI
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Abondement
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Stock options
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Actionnariat collectif
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Epargne retraite
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Par capitalisation |
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Perco
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Temps
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CET |
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Adopté par seulement 6 % des groupes, le Perco (lire la fiche) n'a pas rencontré le succès espéré. En 2004, 46 % des entreprises avaient le projet de l'instaurer dans les deux ans. "Pour l'instant, l'épargne retraite intéresse peu les cadres, qui préfèrent utiliser leur argent comme ils le souhaitent. Elle ne séduit pas totalement les DRH qui la jugent trop complexe", commente le consultant.
Les deux tiers des cadres plébiscitent un investissement de leur employeur dans le salaire fixe. L'intéressement, les dispositifs retraite, le salaire variable et les avantages en nature ne dépassent pas les 10 %. "Il n'existe pas un unique mode de rémunération efficace, note Michel Fourmy. Cela dépend beaucoup de l'âge du cadre."
Les éléments de la rétribution globale sur lesquels les entreprises devraient investir en priorité dans les deux prochaines années selon les cadres (Source : Cegos - 2005)
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Elément de rétribution
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% des cadres
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Salaire fixe
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Dispositif de retraite
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Intéressement
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Salaire variable
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Avantages en nature
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On est encore loin d'un salaire dit cafeteria ou salaire à la carte. Seulement 10 % des entreprises offrent un véritable choix à leur cadres entre argent, temps, et avantages en nature. 6 % des groupes interrogés l'envisagent. "Le salaire cafeteria se développe mais très lentement", remarque-t-il.
3 DRH sur 4 insatisfaits de leur com RH
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Les nombreuses composantes de la rémunération la rendent de plus en plus complexe. Il faut donc mieux l'expliquer aux salariés. La marge de progression est encore forte d'après l'enquête de la Cegos. Les trois quarts des DRH interrogés doutent de l'efficacité de leur communication et 62 % des cadres l'estiment insuffisante. "Les cadres demandent avant tout un système de rémunération transparent, objectif et équitable, conclut Michel Fourmy. Les aspects collectifs de la rémunération sont suffisamment expliqués, mais pas ses éléments individuels."
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