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CARRIERE
 
16/11/2005

Détecter et corriger ses défauts professionnels

Savoir se remettre en cause et écouter les autres sont des pré requis qui peuvent éventuellement être complétés par un 360°, de la formation ou du coaching personnalisé.
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"Dans le passé, le curé, le maire et l'instituteur jouaient le rôle de référant", rappelle Claude Lévy-Leboyer, professeur émérite de psychologie du travail à l'université René-Descartes Paris V. "Aujourd'hui, nous avons toujours besoin de l'œil des autres". Si une démarche personnelle est indispensable pour mieux se connaître en milieu professionnel, un outil tel que le 360° est particulièrement adapté pour prendre conscience du regard des autres sur ses compétences et, dans une moindre mesure, sur sa personnalité. Et rassurez-vous, certaines compétences et certains traits de personnalité seront plus valorisés dans tel ou tel univers professionnel. "Dans le cadre de 360°, on constate d'importants décalages des compétences perçues comme importantes", note Claude Lévy-Leboyer qui a écrit Le 360°.

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  Revenez sur votre parcours
Dans l'entreprise, ce qui compte en premier lieu, ce sont vos compétences. Pour les évaluer, vous pouvez vous référer aux résultats que vous avez enregistrés ces dernières années. Vous pouvez aussi mettre à jour votre CV et revenir sur vos expériences professionnelles : réussites, échecs, moments de plaisir, moments difficiles, apprentissages, acquisition de compétences... Analysez ensuite ce qui se passe actuellement dans votre poste. Dans le cas d'un travail collectif ou du management d'une équipe, on a souvent tendance à attribuer les problèmes aux autres. Demandez-vous quelle est votre part de responsabilité. "Un défaut courant consiste à regarder son problème à travers les autres", prévient Dominique Steiler, coach et professeur à Grenoble Ecole de management. Par exemple, une équipe n'applique pas les directives d'un manager. Ce dernier estime que son équipe est responsable. En fait, sa manière de donner des directives n'incite pas à les appliquer. En réunion, il exerce une forte pression sur l'équipe, puis la rassure en disant qu'elle peut s'appuyer sur lui. "Ce manager doit travailler sur sa manière de communiquer", conseille le coach.
 
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  Cernez votre personnalité
Au bureau, votre personnalité a également un impact important. Elle évolue moins que les compétences. "La personnalité se fixe en grande partie à la fin de l'adolescence", affirme Claude Lévy-Leboyer. Vous apprendrez à mieux la connaître avec le temps et au contact des autres. Avec qui préférez-vous travailler ? Pourquoi ? Analysez également vos comportements dans la vie privée. Des tests de personnalité pourront vous donner quelques pistes. Mais attention, la plupart est destinée à une utilisation clinique et non professionnelle. Dominique Steiler utilise le MBTI (Myers-Briggs Type Indicator). "C'est un des plus anciens tests, remarque-t-il. Il est précis sur sa délimitation et n'est pas normatif. Il ne valorise pas une dimension particulière de la personnalité."
 
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  Sachez vous remettre en cause
Et aussi
Négocier une formation
"L'expérience est porteuse de développement de compétences. Il faut sortir de sa routine, accepter le changement", indique Claude Lévy-Leboyer. Les compétences se développent avec le temps. "Il faut apprendre, c'est-à-dire être apte à intégrer ce qui vient de l'extérieur", conseille Dominique Steiler. "Dans l'entreprise, nous sommes constamment en compétition. Il faudrait aussi des temps d'apprentissage." Lorsque vous arrivez à un nouveau poste, cherchez à convaincre votre supérieur de réduire le rythme pour évoluer en douceur. "En allant vite, on risque de faire des erreurs que l'on aura beaucoup de mal à corriger, prévient le coach. Il faut laisser du temps aux salariés." Dans le cadre du DIF, demandez des formations correspondant aux compétences que vous souhaitez développer. Mais soyez conscient que les formations ne permettront pas de corriger des défauts liés à votre personnalité.
 
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  Faites un 360°
Et aussi
"Je fais un 360°"
Si vous souhaitez aller plus loin dans la connaissance de vos compétences, vous pouvez demander un 360°. Cet outil vous apportera la perception des autres, de vos pairs, de vos supérieurs et de vos subordonnés et votre propre perception de votre travail. Le 360° concerne principalement les compétences mais certaines questions peuvent traiter de votre personnalité. Il représente un investissement important en temps et en argent. Il ne vous sera donc pas forcément accordé. Pour plus d'efficacité, le 360° s'accompagne souvent de formations ou d'un coaching personnalisé, également coûteux pour l'entreprise. "Certains voient le 360° comme une évaluation avec une bonne ou une mauvaise note, remarque Dominique Steiler. Il faut au contraire le considérer comme une démarche pour apprendre."
 
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  Evitez les situations critiques

Il est très difficile de corriger ses défauts, certains préfèrent donc les masquer. Ils risquent ainsi de finir par se les masquer à eux-mêmes. Mieux vaut au contraire en être conscient et agir en fonction. "Il faut connaître sa personnalité et la gérer, en évitant de se mettre dans des situations où elle peut poser un problème", insiste Claude Lévy-Leboyer. "D'un côté, il faut se demander ce que j'ai à transformer chez moi pour m'adapter à un environnement. De l'autre, il faut chercher à transformer en partie cet environnement", complète Dominique Steiler. Vous pouvez chercher à négocier avec votre supérieur hiérarchique pour modifier en partie votre travail. Par exemple, un professeur introverti limitera les cours en amphi. Il demandera plutôt des travaux dirigés et les organisera ensuite en sous-groupes.

 
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  Pensez à évoluer
Il est important de se remettre en cause mais il faut aussi savoir bien s'orienter, éventuellement changer d'employeur. Selon l'entreprise et le métier, certains types de personnalité et de compétences seront plus ou moins valorisés. Au regard de votre expérience, cherchez dans quelle structure vous sentez-vous plus à l'aise ? Certains se reconnaîtront mieux dans une start-up, d'autres dans un grand groupe. "Si je choisis un métier qui me correspond parfaitement, je me trouve dans une zone de confort, remarque Dominique Steiler. Je peux aussi choisir un métier dans une zone d'effort, tout en sachant quelles actions mener pour réussir."
 

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