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19/10/2005
Développement durable : la formation ne fait pas tout
Sur le créneau du développement durable, les formations sont proposées par plusieurs écoles d'ingénieurs, des écoles de commerce, Sciences-Po et surtout des universités. La plupart des formations sont des troisièmes cycles (master professionnel ou master de recherche et mastère spécialisé). Il est également possible de suivre une formation continue à temps partiel, comme par exemple à Dauphine ("développement durable et organisations"). Ces 3èmes cycles s'adressent à des profils très variées : financiers, ingénieurs, juristes, spécialistes des ressources humaines, économistes, chimistes... Généralement, elles se basent sur l'intervention de nombreux acteurs. Les professeurs sont encore rares dans ce domaine, la recherche ayant débuté depuis seulement quelques années.
Les grandes réglementations sont étudiées et des cas concrets exposés. "J'ai été embauchée chez Vigeo en partie grâce à mon diplôme et j'utilise dans mon travail des notions assimilées lors du DESS", affirme Adelina Miteva, analyste chez Vigeo, diplômée de Sciences-Po Lyon et d'un troisième cycle à Paris XII "audit social et sociétal" (aujourd'hui appelé "management de la responsabilité sociale des entreprises"). Morgan Carval, juriste spécialisé en droit de l'environnement, estime également que son 3ème cycle à l'ESC La Rochelle en "management de l'environnement" a été déterminant pour rentrer chez Arese (absorbé par Vigeo en 2002). Il est aujourd'hui analyste extra-financier chez BNP Paribas asset management. Diplômé en 1999, Morgan Carval fait partie des "pionniers" du développement durable. Quelques années ont passé depuis son premier emploi et les besoins en recrutement se sont réduits. Si les étudiants trouvent en général facilement un stage, avec parfois beaucoup de responsabilités, il est ensuite plus difficile d'être embauché en CDI. "Il existe un décalage entre la demande des étudiants et les offres d'emploi", constate Anne-Catherine Husson.
Au sein des entreprises, les effectifs restent restreints. Chez Arcelor, la cellule développement durable est constituée de seulement deux personnes : Jérôme Granboulan, executive vice-président en charge du développement durable, ancien directeur innovation et R&D, et Jacky Prudhomme, également un ancien d'Arese, diplômé d'un 3ème cycle en économie de l'environnement. "Nous sommes une structure très légère qui travaille avec tous les métiers de l'entreprise, commente ce dernier. Nous confions parfois une mission à un stagiaire, mais nous ne recrutons pas car l'objectif premier reste l'implication et la participation de chacun des salariés et managers du groupe à la démarche développement durable d'Arcelor." De plus, les équipes développement durable sont généralement issues de l'interne. "Il s'agit d'une fonction transversale, poursuit Anne-Catherine Husson. L'efficacité de la mission d'une personne venue de l'extérieur est moindre." Certaines écoles et universités, conscientes des difficultés du marché de l'emploi, cherchent avant tout à donner une nouvelle dimension à des étudiants dont la formation initiale s'avère solide. "Il ne s'agit pas de former des super spécialistes du développement durable, ce qui impliquerait des débouchés très limités, assure Bénédicte Faivre-Tavignot, directrice pédagogique du mastère HEC. Nous formons de futurs managers qui intégreront le développement durable dans leurs pratiques." Tous les anciens de la première promotion (2003) ont trouvé un emploi, sauf pour des raisons familiales ou de santé.
Il faut donc tirer
profit de solides acquis, voire même d'une première
expérience professionnelle. "Pour les fonctions
incluant le développement durable, les entreprises recherchent
souvent des salariés expérimentés",
prévient Anne-Catherine Husson. Le
métier le plus porteur est probablement celui d'acheteur.
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