Les Français se méfient de la mondialisation

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Ipsos

Alors que se profile le référendum sur le traité constitutionnel, l'opinion des Français face à la mondialisation apparaît plus que jamais mitigée. Selon un sondage Ipsos réalisé auprès d'une échantillon de 947 personnes, les Français se montrent de plus en plus préoccupés par les conséquences de la mondialisation. 54 % ont désormais un point de vue négatif sur le phénomène. Ils étaient 45 % en 2001. On notera que les jeunes se montrent les plus ouverts face à la mondialisation : 55 % des 18-24 ans y sont plutôt favorables.

L'enquête démontre que la mondialisation, qui apparaît comme un terme générique, est perçue positivement dans une lecture internationale. 78 % des Français estiment ainsi que le phénomène est favorable aux multinationales, 66 % aux pays en voie de développement. En revanche, le jugement devient négatif dans une lecture locale. La mondialisation est jugée positive par seulement 45 % des Français pour leur pays, et à 38 % pour eux-mêmes. En clair, la mondialisation est perçue comme un phénomène ne tenant pas compte des problématiques individuelles et spécifiques.

Face à ce constat, plutôt méfiant, les Français offrent un paradoxe quant au rôle de l'Europe sur le plan de la mondialisation. D'un côté, 47 % jugent que le traité constitutionnel tend à renforcer les effets de la mondialisation. D'un autre côté, 60 % estiment que l'Europe reste le meilleur acteur pour corriger certains effets négatifs de la mondialisation. Ces effets négatifs sont nettement d'ordre sociaux : 67 % des répondants jugent que la France va régresser socialement dans les années qui viennent sous l'influence de la mondialisation.

Les Français se montrent en revanche beaucoup plus sceptiques concernant le pouvoir des grands comptes ou du politique pour juguler certains effets négatifs de la mondialisation. Seuls un tiers des Français estiment que ces acteurs ont les capacités réelles ou la volonté d'agir face aux conséquences négatives de la mondialisation.