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Initiative 13/04/2005 Prévenir les accidents de la route des salariés
Chaque année, en France, 1.200 salariés sont tués au travail, dont 800 en voiture. Ces victimes "professionnnelles" de la route travaillent essentiellement dans la vente et la finance. En moyenne, chaque salarié utilisant un véhicule dans le cadre professionnel connaît un sinistre automobile tous les ans, contre un sinistre tous les cinq ans pour les particuliers. Malgré ces chiffres éloquents, dans les entreprises concernées, l'accident de la route est trop souvent perçu comme une fatalité. Pourtant, la prévention des salariés donne des résultats réels.
Chez Chronopost par exemple, et jusqu'en 2000, 60 % des véhicules étaient sinistrés chaque année. Grâce au travail effectué avec l'aide d'ECF (Ecole de conduite française), ce taux a été ramené à 43 % l'année dernière. L'action de prévention du transporteur passe notamment par une formation, obligatoire pour certains sites et recommandée pour les autres. "Au départ, la principale cause d'accident était la vitesse. Aujourd'hui, elle n'apparaît plus dans les cinq premières causes, se félicite Claudia Da Costa, chargée du développement des compétences chez Chronopost. Le message est donc passé."
La prévention, qui répond parfois à un objectif social, est légalement obligatoire. Qu'il se produise en mission ou sur le trajet entre le domicile et le travail, l'accident de la route est considéré comme un accident du travail. L'employeur doit par conséquent mener une réflexion sur les risques routiers, au même titre que tout risque du travail (lire l'encadré).
D'un point de vue financier, les employeurs se laissent également rapidement convaincre. En cas d'accident de la route, l'entreprise voit augmenter ses versements à la Cram (Caisse régionale d'assurance maladie) et à son assureur. Un sinistre suppose aussi l'immobilisation d'un véhicule, et parfois l'immobilisation d'une personne. En outre, sur un plan plus basique, une meilleure conduite peut permettre de limiter la fréquence de remplacement de certaines pièces ou la consommation de carburant. Chronopost a pu réduire cette dernière de 60 % en 2002.
La plupart des écoles de formation propose aux entreprises un diagnostic complet, suivi de formations, d'actions de sensibilisation et de changement organisationnel. "Pour les commerciaux, nous pouvons établir des politiques de cheminement permettant de gagner un rendez-vous par jour sans prise de risque", estime Alain Duneufjardin, secrétaire général de l'ECF.
Les stages, qu'ils soient standards ou sur mesure, sensibilisent avant tout le salarié à certaines situations. "Nous faisons vivre aux participants une situation d'accident pour créer de l'émotion", explique Jean-Philippe Monnatte, directeur général de Beltoise Evolution. Les centres de formation testent par exemple la durée de réaction avec un téléphone au volant, qui s'avère trois fois plus longue, même avec un kit main libre. Les participants mesurent la distance de freinage, deux fois plus longue à 60 km/h qu'à 50 km/h. Ils tentent aussi de s'arrêter en situation d'urgence. "La formation rend les réglementations plus intelligentes", conclut Alain Duneufjardin.
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