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ENTREPRISE
 
09/03/2005

Santé au travail : la nouvelle donne

Le "Plan de santé au travail", dévoilé par le gouvernement, prévoit la création d'une agence nationale d'évaluation des risques sanitaires et des contrôles renforcés en entreprise.
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Il vaut mieux prévenir que guérir. Le PST, Plan de santé au travail, revendique cette stratégie. Rendu public le 17 février 2005 par le ministre délégué aux Relations du Travail, Gérard Larcher, et le ministre du Travail, Jean-Louis Borloo, ce Plan formalise un programme dont les objectifs s'étalent jusqu'en 2009. Au menu : des nouveautés pour la médecine du travail et des chantiers de réflexion. Ce qu'il faut retenir en cinq points.

Une politique globale de santé au travail
Le PST prévoit la création d'un comité interministériel coordonnant les différents ministères pour une meilleure politique de santé au travail, et réforme le Conseil supérieur des risques professionnels. L'organe de conseil du nouveau comité va inclure les secteurs de la fonction publique et de l'agriculture, pour développer une unicité de la protection de la santé au travail.

Un acteur de référence au plan national
Sur le plan pratique, une agence de santé au travail, indépendante, sera chargée de l'évaluation des risques sanitaires en milieu professionnel via la recherche et l'expertise. "L'agence aura pour rôle de coordonner tous les acteurs de la santé au travail", explique Lionel Doré, membre du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels. Un pôle de recherche, sera doté en 2005 d'un budget de 5,7 millions d'euros et de dix spécialistes, l'objectif étant d'atteindre une équipe de 50 scientifiques en 2009.

La médecine du travail méfiante

Pour nombre de professionnels de la médecine du travail, le Plan de santé au travail, tant attendu, risque d'être une promesse sans lendemain faute de moyens. Selon Bernard Salengro, médecin du travail et vice-président de l'INRS, l'Institut national de recherche et de sécurité, "le pôle de recherche prévu est un concept novateur. Mais le Plan ne prévoit pas la création effective de nouveaux postes de chercheurs". Même reproche concernant le nouveau système de coordination qui risque de "pâtir de l'absence de moyens et de système judiciaire adapté". Lionel Doré, membre du Conseil supérieur de la prévention des risques professionnels, confirme ce scepticisme général : "le PST présente certaines innovations, sous réserve d'y apporter les moyens. Rien que pour le contrôle, il faudrait la création d'une centaine de postes, voire plus".

Un contrôle renforcé
Le PST prévoit le renforcement du contrôle et des services de l'inspection au travail. Au programme notamment : la création de 30 postes pour le contrôle, sur le terrain et par l'Etat du respect de la réglementation en matière de santé, et ce pour l'année 2005. Ce contrôle se fera entre autre via des cellules d'appui régionales. Aujourd'hui la France compte 1.366 contrôleurs et inspecteurs du travail pour surveiller 1,5 million d'établissements et 15 millions de salariés.

Développer la prévention
Le PST veut favoriser la prévention des risques par la création de contrats d'objectifs conclus avec les services de santé au travail. Le but est d'adapter l'organisation du travail pour réduire, par exemple, les troubles musculo-squelettiques et le stress. Selon Lionel Doré, la contractualisation des services de santé au travail dans les entreprises reste un point d'interrogation concernant cette nouvelle politique de préventive. Le PST prévoit également que la coordination des acteurs sera déclinée au niveau régional. "Les commissions régionales de médecine du travail seront abolies au profit d'instances régionales de santé au travail qui s'ouvriront à d'autres disciplines que celle de la médecine du travail au sens traditionnel", poursuit Lionel Doré.

Les chantiers de réflexion
Au-delà de ces mesures phares, le PST compte lancer des réflexions sur plusieurs sujets jugés importants. Ces chantiers concernent le financement des services de santé au travail, et l'aptitude des acteurs et des professionnels de la santé au travail. Le PST veut également relancer la vocation préventive des cotisations AT-MP (Accident du travail-Maladie professionnelle). Des cotisations dont l'objectif est de responsabiliser financièrement l'employeur en fonction des risques réels.


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