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Initiative
 
décembre 2004

Un chômeur pour relancer un projet

A Sophia Antipolis, un programme permet à des demandeurs d'emploi de relancer des "projets dormants" dans les entreprises dans le but de se faire ensuite embaucher.
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Sites
  Cicom
  Indigen

"Créer soi-même les conditions de son embauche." Cet impératif peut sembler violent, voire provocateur. Pourtant, l'initiative menée à Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes) sur ce principe a remporté un franc succès. Sa deuxième édition vient d'ailleurs de débuter.

Intitulé "Sophia s'ouvre aux projets", ce programme consiste à relancer des "projets dormants" en les confiant à des personnes à la recherche d'un emploi. Un programme qui offre une double opportunité, à la fois pour les entreprises de la région et pour les chômeurs qualifiés de longue durée. A Valbonne, où se trouve la technopole, un demandeur d'emploi sur deux est en effet un cadre.

Suivant ce principe, trente-cinq stages de six mois ont été proposés cette année à des chômeurs pour mener des projets que les entreprises, principalement des start-up, n'avaient pas les moyens d'initier. Dans l'idéal, une fois la pompe amorcée, le projet devient rentable et justifie le recrutement du stagiaire-chômeur. S'il n'est pas embauché, le demandeur d'emploi aura pu acquérir un nouveau savoir-faire et se reconstituer un réseau professionnel.

J'avais besoin de me rattacher à quelque chose"

Michel Gutierrez

Indigen, une jeune pousse qui propose des solutions de gestion de contenu pour et par le Web, a ainsi accueilli Michel Gutierrez. Cet ingénieur informaticien de 37 ans dirigeait le service R&D d'Intel à Sophia avant la fermeture de son service. Il a alors participé au lancement d'une start-up, sans succès. Ont suivi pour lui deux mois de recherche d'emploi. "Je me sentais moins performant en entretien. Je commençais à perdre confiance en moi", se souvient-il. Il participe par hasard à une réunion de présentation de "Sophia s'ouvre aux projets" et réalise rapidement qu'il peut apporter de nouvelles compétences à Indigen.

Il a créé son poste par son travail"

Jérôme Clerico

"Au début, cela a été difficile de me retrouver stagiaire et d'être dirigé par des personnes de 25-26 ans." Mais, après six mois passé dans la jeune entreprise, l'opération s'avère concluante. "Michel Gutierrez a apporté un véritable savoir-faire et des briques technologiques, note Jérôme Clerico, l'un des fondateurs d'Indigen. Les complémentarités entre ses compétences et celles des associés se sont rapidement révélées." Bilan du stage : Michel Gutierrez est maintenant associé et directeur R&D au sein de l'entreprise. Et pour la deuxième édition de "Sophia s'ouvre aux projets", Indigen accueillera un autre stagiaire. Cette fois, la start-up s'est moralement engagée à l'embaucher à l'issue des six mois de stage.

"Sophia s'ouvre aux projets" a été lancé par Espace Emploi (une structure conjointe ANPE-Mairie de Valbonne), Télécom Valley (un club d'entreprise) et Cicom organisation (Centre européen d'entreprises et d'innovation). Ce sont les Assedic ou la DDTEFP (Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle) qui rémunèrent le stagiaire pendant les six premiers mois. Pour limiter les risques d'abus de la part des entreprises, qui peuvent y trouver un moyen de bénéficier d'experts au rabais, le projet bénéficie d'un suivi important. Ce suivi assure notamment une sélection soignée des entreprises et des réunions bimensuelles avec chaque stagiaire.

En savoir +

L'initiative avait pour objectif un taux de reclassement de 60 %. Sur les trente-cinq stages réalisés cette année, treize ont abouti à la signature d'un contrat de travail. Neuf autres demandeurs d'emploi ont choisi le portage salarial ou la création d'entreprise, et trois anciens stagiaires ont trouvé un emploi grâce au relationnel développé pendant les six mois. Au total, le taux de reclassement dépasse ainsi les 70 %.


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