Des salariés heureux et impliqués

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Le bonheur est aussi au bureau, si l'on en croit le dernier baromètre Accor Services sur le bien-être et le degré d'implication des salariés au travail. Après le succès de Bonjour Paresse (lire l'interview de Corinne Maier) et la publication de nombreuses enquêtes sur le climat social ou sur l'état d'esprit des jeunes, ce baromètre apporte un son de cloche différent. D'après l'enquête, réalisée par Ipsos entre le 2 et le 9 juillet derniers auprès d'un échantillon de 1.200 salariés français, le bonheur au travail est même "souvent" vécu par 49 % des salariés.

Plus surprenant encore, 91 % des salariés s'estiment "souvent" ou "de temps en temps" heureux dans leur entreprise. "On présente souvent la situation avec catastrophisme. Cette enquête a le mérite de replacer le curseur", analyse Jeanne Fagnani, directrice de recherche au CNRS. Un résultat que la sociologue nuance pourtant. "Certaines personnes veulent se présenter sous leur meilleur jour et surestime le fait que leur travail se passe bien. Il existe donc un biais, les choses sont souvent plus ambivalentes. On peut très bien aimer son travail mais pas ses conditions de travail, et inversement."

D'après l'étude, les trois éléments déterminants pour le bien-être au travail concernent l'environnement immédiat du salarié. Pour 74 % des salariés, l'ambiance de travail au sein du service ou de l'équipe représente ainsi un paramètre essentiel ou très important. De la même manière, 69 % font référence à l'autonomie au travail et 60 % aux relations avec leur supérieur hiérarchique. Le salaire, qui n'arrive qu'en cinquième position, n'apparaît pas comme une préoccupation déterminante.

Autre enseignement : le bonheur perçu au travail se retrouve dans les images associés à l'univers professionnel. 42 % des salariés associent ainsi leur travail à un sentiment positif : la fierté (16 %) ou le plaisir (28 %). Pour 31 % d'entre eux, il s'agit d'une sécurité. Seuls 16% des salariés parlent de routine et 8 % de contrainte. Il en découle une forte implication au travail puisque seuls 4 % des salariés se disent peu, ou pas du tout, impliqués. A l'inverse, 48 % se considèrent comme "beaucoup" impliqués. Une proportion qui atteint même les 60 % chez les cadres.

Plus qu'avant	41 %
Autant	40 %
Moins	18 %
Ne sait pas	1%

Autre bonne nouvelle : l'implication des salariés ne serait pas à la baisse. 81 % des salariés s'estiment aussi impliqués qu'avant, voire plus. Les jeunes n'échappent pas à la règle. "La nouvelle génération est tout autant impliquée dans son travail, soutient Jeanne Fagnani. Une pression très forte pèse d'ailleurs sur elle. Mais elle souhaite trouver un équilibre entre ses différentes activités et ne plus consacrer sa vie entière au travail." La tendance se ressent notamment chez les jeunes hommes. "En ce qui concerne cete population, la tendance est claire : elle entretient un rapport différent au travail et, surtout, à la parentalité."

En matière de conciliation des contraintes de la vie professionnelle et de la vie personnelle, le constat s'avère justement positif. 87 % des salariés arrivent "plutôt" ou "tout à fait" à concilier les deux. Mais il s'agit d'une moyenne, l'enquête ne tenant pas compte du temps de travail. "Lorsqu'un foyer à des enfants en bas âge ou des personnes âgées à charge, les femmes choisissent souvent de travailler à temps partiel, ce qui explique qu'elles arrivent à tout concilier", remarque Jeanne Fagnani.

Le baromètre Accor Services a également permis d'établir une cartographie des salariés en France, selon deux axes. Le premier axe est gradué selon le sentiment de bonheur au travail, le second selon le niveau d'implication professionnel. En croisant ces deux axes, Ipsos dégage sept types de salariés.

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Ressources humaines

En tête, figurent les "distants" (25 % des salariés) qui s'estiment heureux dans leur travail et "suffisamment" impliqués. Ils sont aussi bien cadres qu'ouvriers ou techniciens du privé et ont en général moins de 35 ans. Les "épanouis" (24 %) sont eux très impliqués et considèrent avant tout le travail comme un plaisir ou une sécurité. Ils sont surtout cadres, techniciens et agents de maîtrise du public ou cadres du privé. Les femmes de 30 à 40 ans avec de jeunes enfants sont particulièrement représentées dans cette catégorie. Arrivent derrière les "fusionnels" (15 %) qui sont à la fois très impliqués et très heureux. Ils travaillent principalement dans des entreprises du secteur public et des entreprises de moins de cent personnes.