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Bienvenue au village des télétravailleurs

Dans l'Orne, un petit village de 500 habitants a décidé d'accueillir des télétravailleurs qui veulent fuir la région parisienne. Histoire d'un projet qui ouvre son appel à candidatures.
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Dossier

Le village des télétravailleurs n'est pas une secte. Ce n'est pas non plus le titre d'un film de science-fiction. C'est le projet original de Xavier de Mazenod, un travailleur indépendant qui a décidé un jour de s'installer à la campagne, tout en poursuivant à distance son activité professionnelle. Récit d'une aventure.

Tout commence en février dernier, quand Xavier de Mazenod quitte la région parisienne avec sa famille pour se mettre au vert près d'Essay dans l'Orne, un petit village de 530 habitants. Travailleur indépendant depuis plusieurs années dans le conseil éditorial, il peut travailler à distance et dispose d'un portefeuille clients qui lui assure des revenus réguliers. "Mais à la campagne, l'isolement rural amplifie considérablement la solitude bien connue des indépendants, souligne Xavier de Mazenod. C'est en méditant sur cet inconvénient que m'est venue l'idée de regrouper des télétravailleurs dans le village d'Essay."

Soucieux de concrétiser cette idée, il élabore alors un projet dont l'objectif est de constituer un petit réseau d'indépendants aux compétences complémentaires, dans ce coin reculé de la Basse-Normandie. Le concept du village des télétravailleurs est né. "L'organisation en réseau est un moyen de favoriser l'entraide, de mettre les moyens en commun et, pourquoi pas, de travailler ensemble sur certains projets, ajoute-t-il. D'où l'importance d'avoir des métiers connexes." Si le projet du village des télétravailleurs est ouvert à tous les indépendants du secteur de l'informatique, de la presse et de l'édition, priorité est accordée aux spécialistes du secteur des arts graphiques, très développé dans l'Orne.

Situé dans l'Orne, à 1h30 de Paris par train, Essay veut devenir le village des télétravailleurs.
 

Pour mettre en oeuvre cette idée, Xavier de Mazenod décide de présenter, en mars dernier, son projet aux élus locaux. L'accueil est des plus favorables : alors que l'Internet haut débit est en plein déploiement dans l'Orne, les élus locaux voient dans cette initiative un levier possible pour désenclaver le département sur le plan économique. "Grâce à ce soutien, une grande salle de réunion et une cellule de secrétariat vont être mises gratuitement à notre disposition par les collectivités locales, précise Xavier de Mazenod. De plus, chaque famille de télétravailleurs sera accompagnée par un parrain qui lui fera découvrir la région et l'aidera dans ses recherches de logement et de locaux."

Sites
  Zevillage.net
  Sicler.com

Dans la foulée, pour sélectionner les candidats télétravailleurs, Xavier de Mazenod a décidé de se tourner vers l'association Sicler, spécialisée depuis dix ans dans l'implantation et le maintien d'activités commerciales en milieu rural. Ce partenaire va notamment être chargé de tester leur aptitude à vivre à la campagne. "Le projet professionnel est secondaire pour nous, indique Xavier de Penfentenyo, directeur de Sicler. Nous veillerons en priorité à préparer les citadins à leur nouvelle vie rurale. Nous vérifierons que leurs souhaits sont réalistes et que conjoint et enfants sont bien intégrés au projet de déménagement". Le Sicler préparera également les habitants de la région à l'accueil de cette nouvelle communauté urbaine.

Pour justifier le choix d'Essay pour lancer ce projet, Xavier de Mazenod cite en premier lieu la position géographique du village, situé à une heure et demi de Paris en train. "En plus, c'est aussi l'un des plus beaux villages de l'Orne. Nous sommes dans une région verte et vallonnée, au sein d'un parc naturel régional, c'est un cadre de vie idéal. Et sur le plan culturel, la région est assez dynamique : elle compte déjà un grand nombre de néoruraux."

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L'appel à candidatures pour les candidats télétravailleurs a été lancé sur le site Zevillage.net au début du mois de mai. Le projet a d'ores et déjà séduit neuf personnes. Chaque candidat suivra un entretien individuel programmé début juin. Dans un premier temps, seules deux ou trois familles devraient être retenues.


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