ENQUÊTE 
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Violence des échanges en milieu tempéré
Le film qui fait jaser le consulting
Réaliste pour les uns, surréaliste pour les autres, "Violence des échanges en milieu tempéré" est en tout cas devenu un film événement dans le milieu du consulting. (février 2004)
 

Depuis un peu plus d'un mois, il se passe quelque chose d'étrange dans l'univers français du consulting. Les symptômes de ce phénomène sont multiples : des discussions animées près de la machine à café, des associés qui glissent avec malice "work hard, play hard" dans leurs conversations, des partners qui s'interrogent en boucle en lançant "et toi, tu l'as vu ?". Mais vu quoi au juste ? Violence des échanges en milieu tempéré, le film de Jean-Marc Moutout, en salles depuis le 14 janvier dernier. Derrière ce titre énigmatique, se cache le premier film français qui ose une introspection dans le monde du consulting.

Le film suit le parcours initiatique d'un jeune diplôme, âgé de 25 ans, qui quitte sa province pour monter à Paris. Avide de réussite, Philippe intègre un grand cabinet de consultants, baptisé Mc Gregor. Le premier jour, à la Défense, il rencontre Eva, jeune mère célibataire dont il s'éprend. Philippe se voit alors confier une première mission : préparer le rachat, encore confidentiel, d'une usine par un grand groupe. Il gagne la confiance de son manager qui lui confie une nouvelle responsabilité : sélectionner le personnel apte à travailler dans la nouvelle organisation de l'entreprise. Philippe doit alors se convaincre, et convaincre Eva, du bien fondé de sa tâche et faire face aux futurs licenciés.

On le devine aisément, Violence des échanges en milieu tempéré porte un regard plutôt critique sur le consulting. Critique, mais assez précis pour mettre en émois un univers pourtant "tempéré". Du coup, le bouche à oreille a transformé le film en petit événement sectoriel. Des équipes entières de consultants se sont ruées en salles, certains cabinets préférant même prendre les devants en organisation des projections privées. "Nous avons aussi projeté le film dans plusieurs écoles de commerce, précise Olivier Gorce, co-scénariste (lire l'interview). Les réactions y ont été variées."

Leurs commentaires...
Jean de Cheffontaines (Ineum Consulting)
"Le côté caricatural de l'histoire restreint la portée du film"

Pourquoi une telle effervescence ? "Parce que le film est un miroir, qui frôle parfois le documentaire, estime une jeune consultant, qui préfère rester anonyme. Le film aborde en plus des problèmes aigus pour la nouvelle génération de consultants. Contrairement aux anciens, nous sommes peut-être plus sensibles aux valeurs véhiculées par notre travail, nous nous posons des questions quant au sens profond de notre mission." Réaction louable, mais visiblement pas toujours admise dans les cabinets. La plupart des jeunes consultants contactés ont préféré rester sous le couvert de l'anonymat...

A lire également
Olivier Gorce
(co-scénariste)
J. de Cheffontaines (Ineum Consulting)
Pratique
Trouver les séances du film sur AlloCiné

Chez les associés, davantage expérimentés, le film fait également figure d'événement. Mais les commentaires sont, cette fois, plus posés et souvent davantage critiques sur ce "regard critique". "En vingt ans de carrière, je n'ai jamais vu les pratiques dont fait état le film, explique ainsi Jean de Cheffontaines, associé chez Ineum Consulting (lire l'interview). Il y a un parti pris affiché de donner une vision peu reluisante du consulting." Le film serait donc un miroir déformant. Mais son reflet est suffisamment inhabituel pour éveiller l'intérêt.

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Rédaction, Le Journal du Management
   
 
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