Site

Veille Magazine

Encore nébuleuse, l'intelligence économique est néanmoins une expression de plus en plus en vogue en France. Point de départ de cette effervescence : le rapport Carayon, remis au Premier ministre en août dernier, qui soulignait le déficit hexagonal en matière d'intelligence économique, notamment face aux Etats-Unis. Afin de mieux cerner ce domaine, Veille Magazine publie une étude sur "le marché du conseil privé en management de l'information stratégique". Cette étude, réalisée à partir des données fournies par 82 cabinets présents en France, balaye toutes les grandes déclinaisons de l'intelligence économique : veille, gestion des risques, Knowledge Management, investigation...

Sur ce marché de l'intelligence économique, évalué à environ 125 millions d'euros annuels, l'étude estime qu'une centaine de cabinets sont aujourd'hui actifs en France. Parmi eux, la grande majorité est indépendante (88 %). Une structure de marché qui favorise l'accumulation de petits acteurs : seuls cinq cabinets réalisent actuellement un chiffre d'affaires supérieur à 5 million d'euros.

Sans réelle surprise, le marché se concentre sur deux grandes activités : la veille (activité prédominante pour 25 % des cabinets) et la stratégie (24 %). Dans le domaine de la veille, les principales demandes des clients concernent de façon classique la "surveillance des environnements", c'est-à-dire la veille technologique, stratégique ou concurrentielle. A elle seule, l'activité "veille" concentre ainsi 54 % des effectifs des cabinets spécialisés dans l'intelligence économique.

Afin de répondre à cet intérêt des acteurs économiques pour la veille, les cabinets présents sur ce créneau se sont structurés en deux catégories : les "spécialisés" (avec, par exemple, Lexsi pour la veille informatique ou Antée pour la veille juridique) et les "généralistes", comme Cybion ou Datops Consulting.

L'étude de Veille Magazine note que si le secteur de la veille reste le plus important, un autre domaine rencontre un succès de plus en plus marqué. Il s'agit du segment de la gestion des risques, activité prédominante pour 17 % des cabinets. D'une année sur l'autre, soutenu notamment par l'essor du développement durable, ce segment a vu son chiffre d'affaires progresser de 40 %.

La clientèle de ces cabinets reste, elle, majoritairement issue des grandes entreprises privées. Les entreprises privées de 500 salariés et plus représentent 57 % de la clientèle en intelligence économique. Les pouvoirs publics atteignent pour leur part les 20 %. On notera enfin le bon niveau des PME : les entreprises privées de moins de 100 salariés représentent à ce jour 15 % des clients du secteur. Un score non négligeable alors que l'intelligence économique était perçue, il y a encore quelques années, comme un luxe.