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Sous le charme des LBO
L'année dernière, les investissements liés aux opérations de LBO ont atteint 4,5 milliards d'euros en France. Les chefs d'entreprise sont de plus en plus sensibles au phénomène. (26 juin 2003)
 
Sites
  Afic
  Ifop

C'est le grand phénomène du capital-investissement. Alors que le capital-risque reste en berne, les activités de LBO (Leverage buy-out, Rachat avec effet de levier) enchaînent record sur record. Selon l'Afic, l'Association française des investisseurs en capital, le montant des activités de capital-investissement réalisées par des opérateurs français a progressé l'année dernière de 78 % à 5,9 milliards d'euros.

Ce dynamisme du capital-investissement est largement imputable aux LBO qui représentent désormais 77 % des montants injectés, contre 59 % un an plus tôt. En valeur, entre 2001 et 2002, le montant total des investissements liés aux LBO est passé de 1,9 milliard à 4,5 milliards d'euros, alors que le nombre d'opérations annuel est resté quasi stable (282 opérations en 2002 contre 292 en 2001)

Cette stabilité sur le nombre d'opérations, alors que les investissements s'enflamment, souligne la montée en puissance du calibre des LBO. Les douze plus grosses opérations de LBO menées en France l'année dernière ont pesé à elles-seules 3,2 milliards d'euros (Antargaz, Danival, Elis, Legrand, Moliflor Loisirs, Nocibe, Panzani, Provimi, Ridson Pharma, TDF, VUP Publishing et Yoplait). Parmi elles, la palme revient au rachat de Legrand par le fonds américain KKR et par Wendel Investissement pour un montant total de 1,7 milliard d'euros.

Face à ce mouvement, les chefs d'entreprise se montrent de plus en plus sensibles à la notion de LBO. Selon une enquête réalisée par l'Ifop auprès de 402 dirigeants d’entreprise (de 200 à 499 salariés), 69 % des patrons de PME connaissent aujourd'hui la notion de LBO. Parmi eux, 14 % connaissent une personne ayant réalisé un LBO, 11 % ont déjà monté une telle opération et 8 % envisagent de le faire.

Le principal avantage et le principal inconvénient du LBO aux yeux des chefs d'entreprise (source Ifop - 2003)

LES AVANTAGES DU LBO

LES INCONVENIENTS DU LBO

Permet à des cadres de racheter et diriger l’entreprise

28 %

La trésorerie de l’entreprise est fortement ponctionnée

30 %

Permet de transmettre l’entreprise à ses enfants, à ses associés ou à ses actionnaires

26 %

Ne concerne que les sociétés à forte rentabilité et placées sur des secteurs porteurs

16 %

Offre la possibilité de sécuriser le financement de l'entreprise tout en gardant la direction de l’entreprise

18 %

La pression des financiers est forte pour vendre rapidement l’entreprise

16 %

Permet de réaliser une opération patrimoniale en récupérant une partie du capital de l’entreprise

15 %

Les financiers rachètent l’entreprise moins chère que lors d’une vente classique

14 %

Offre une alternative aux ventes classiques en élargissant la liste des acquéreurs potentiels

10 %

La présence d’investisseurs financiers complique la prise de décision stratégique

12 %

NSP

3 %

Le dirigeant doit rendre des comptes aux financiers

7 %

--
--

NSP

5 %

Côté positif, le LBO est jugé avantageux pour transmettre une entreprise à des cadres (28 %) mais aussi à ses enfants, à ses associés ou à ses actionnaires (26 %). En revanche, seuls 10 % des chefs d'entreprise jugent que ce type d'opération permet d'élargir la liste des acquéreurs potentiels.

Côté négatif, c'est la ponction réalisée sur la trésorerie de l'entreprise qui est jugée la plus problématique avec 30 % des suffrages. Tous les autres inconvénients proposés obtiennent des scores inférieurs à 16 %. Une forme de plébiscite que confirme l'opinion globale des patrons face aux LBO. 71 % estiment que les opérations de rachat avec effet de levier sont au final "assez intéressantes" ou "très intéressantes". Les fonds sont prévenus.

Rédaction, Le Journal du Management
   
 
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